La police américaine a enregistré les visages de la moitié des adultes du pays

 
D’après une récente étude, les autorités des États-Unis auraient enregistré le visage de la moitié des adultes du pays dans le cadre de leurs technologies de reconnaissance faciale.
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Les logiciels de reconnaissance faciale, on les a maintes fois vus utilisés par les protagonistes de la série Les Experts. Dans le programme TV, ceux-ci sont fantasmés et fonctionnent beaucoup trop parfaitement par rapport aux technologies existant dans la réalité. Mais ces dernières restent tout de même très puissantes, voire carrément flippantes.

Selon un rapport (PDF) rédigé par un think tank de l’université Georgetown Law, la police américaine dispose d’une base de données comportant les visages de 117 millions d’adultes américains. Cela équivaut à la moitié de la population âgée de 18 ans ou plus. D’après le document, les autorités ont utilisé les photos des permis de conduire de 26 États. Autrement dit, même des personnes qui n’ont jamais commis de crime se retrouvent dans ces fichiers.

Problème éthique

Cette information pose d’importantes questions éthiques et morales. Aux yeux d’Alvaro Bedoya, coauteur de l’étude, cité par Ars Technica, « les personnes innocentes n’ont pas à figurer dans les bases de données de criminalité ». Il précise par ailleurs qu’en plus de la police, celles-ci sont également utilisées par le FBI.

L’étude a été menée sur 100 agences du maintien de l’ordre. 52 d’entre elles ont affirmé utiliser des technologies de reconnaissance faciale. Parmi celles-ci seule une interdit ses officiers de rechercher des gens en fonction de leur engagement politique ou religieux. En outre, seules neuf de ces agences ont établi un système interne pour empêcher les recherches abusives.

En bref, la majorité des d’entre elles peuvent scruter ces informations sans limitation et sans avoir besoin de fournir la moindre justification. Un détail loin d’être anodin quand on sait que la reconnaissance faciale n’est pas à l’abri des erreurs. La vie d’une personne innocente pourrait ainsi être détruite très facilement.

La Justice prise à partie

Les premières réactions de mécontentement se manifestent déjà. En effet, 52 organisations de protection des libertés civiles et des droits de l’homme ont envoyé une lettre publique au département de la Justice. Dans celle-ci, elles appellent le gouvernement à mener une enquête pour savoir si la reconnaissance faciale « a eu des impacts différents sur les communautés de personnes de couleurs » et si elle a été utilisée lors de rassemblements et de manifestations.


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