Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, avait envoyé un « Statement of objections » (terme officiel pour acte d’accusation) en avril à destination de Google concernant un abus de position dominante relative à Android. Dans ce document, la commissaire exprimait plusieurs reproches, auxquels Google répond aujourd’hui. En tout, la Commission européenne explique l’abus de position dominante de Google par trois griefs différents.
Plus de trois mois de délais
À la base, Google était censé envoyer sa réponse à la Commission européenne le 27 juillet dernier. Finalement, Google a bénéficié d’un cinquième délai dans cette affaire, puisque la Commission a accordé au groupe américain jusqu’au 11 novembre pour répondre aux griefs.
Chrome et Google Search par défaut
Le premier reproche portait sur l’utilisation par défaut sur Android du moteur de recherche Google Search, ainsi que du navigateur Chrome si le constructeur souhaite installer le Play Store, la boutique d’applications d’Android. La firme se servirait ainsi d’Android comme d’un levier pour pousser à l’utilisation de Google Chrome et Google Search.
Google a finalement envoyé sa réponse à la Commission européenne et répond à ces questions. Ainsi sur le premier reproche, Google affirme qu’il n’y a aucun accord d’exclusivité, les constructeurs peuvent faire ce qu’ils veulent, et peuvent ainsi installer le Google Play Store sans installer Chrome comme navigateur par défaut par exemple. Google insiste ici sur l’indépendance de constructeurs, réfutant toute idée d’installation liée.
Le géant de la recherche tient ici à se démarquer du procès de la Commission européenne contre Microsoft il y a quelques années concernant l’installation en navigateur par défaut d’Internet Explorer. L’environnement concurrentiel est selon Google bien différent aussi, puisque si, il y a presque dix ans le concept de navigateur n’était pas clair pour une partie des consommateurs, ils sont maintenant des millions à télécharger des applications sur un App Store ou il est aisé de trouver des navigateurs alternatifs.
L’interdiction des forks
Le deuxième reproche porte sur la pression qu’exerce Google sur les constructeurs en les empêchant d’installer le Google Play Store et Google Search sur des smartphones disposant d’une version modifiée (un fork) d’Android.
Sur ce reproche, Google indique un besoin de compatibilité de l’écosystème. Ainsi, il estime que les accords dits « antifragmentation » signés avec les constructeurs protègent les consommateurs ainsi que les développeurs d’applications, garantissant la compatibilité au sein de l’univers Android. Il est ainsi plus simple pour un développeur de mettre en ligne une application compatible avec l’ensemble des terminaux Android.
Ainsi, si un téléphone dispose de la boutique Google Play, c’est que celui-ci est normalement compatible avec les applications proposées. Enfin, Google ajoute que cette situation se situe en contraste du paysage mobile qui existait avant Android. Si vous avez connu des smartphones Nokia sous Symbian, vous savez ainsi qu’il était nécessaire de développer presque une version par téléphone afin d’assurer une compatibilité de bon niveau. Ces accords permettraient donc d’éviter une fragmentation fonctionnelle encore plus avancée de l’écosystème Android, qui compterait plus de 24 000 appareils fabriqués par plus de 1 300 constructeurs.
Les incitations financières
Le troisième reproche portait sur les incitations financières « significatives » faites aux opérateurs et aux constructeurs qui acceptent d’installer de manière exclusive le moteur de recherche Google de base, empêchant ainsi l’émergence d’une concurrence sur le secteur clé de la recherche sur le web.
Google se défend en invoquant des partenariats commerciaux et non des incitations financières, destinées à promouvoir le modèle open source d’Android, à contrario des systèmes qui existaient à son début ne proposant que des alternatives propriétaires chez Apple, Microsoft ou BlackBerry. Les partenariats commerciaux passés avec d’autres marques viseraient donc à promouvoir ce modèle afin de propager le modèle open source adopté par Android.
Des partenariats commerciaux, pas des incitations financières
De plus, selon Google, ces accords commerciaux n’auraient pas eu d’impact sur la part d’utilisation de ses services. Ainsi, entre un constructeur ayant conclu un accord commercial et un autre n’en ayant pas, la part d’utilisation de ses services de recherche serait similaire, ne lui permettant donc pas de retirer un bénéfice sur ses propres services à la suite de ces accords.
Les prochaines étapes
Désormais, la Commission européenne pourra prendre sa décision. Si elle estime Google coupable d’un abus de position dominante, l’entreprise pourrait devoir payer une amende : jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires, soit environ 6,5 milliards de dollars. Il est aussi possible que la Comission européenne réclame d’autres documents à Google pour prolonger l’enquête encore quelques mois voire quelques années.
Pour aller plus loin
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[…] de duopole peut donner lieu à une entente entre les firmes et à un abus de position dominante. C’est ce qui pousse la Commission Européenne à s’intéresser à Android, par exemple. C’est également une situation qui peut mener à limiter l’innovation, et à […]
[…] Que ce soit dans le secteur du mobile ou dans le cadre de ses nombreuses autres activités, Google a désormais l’habitude de ce genre d’accusations. En Russie, notamment ou encore sur le Vieux Continent, où la Commission européenne l’accuse d’abus de position dominante. […]
[…] Que ce soit dans le secteur du mobile ou dans le cadre de ses nombreuses autres activités, Google a désormais l’habitude de ce genre d’accusations. En Russie, notamment ou encore sur le Vieux Continent, où la Commission européenne l’accuse d’abus de position dominante. […]
Ça leur fera pas de mal à payer Ça compensera un peu les impôts qu'ils ne payent pas
La première explication de Google ne tient pas. Meme avec les stores leur appli est avantagée.
La fragmentation est susceptible d'engendrer des soucis, c'est un fait. Google et le dev sont contents, et pour la dernière version de Spotify, Froyo est suffisant, ça devrait tourner un moment sur l'appareil de Mme Michu. Mais quand je lis ce genre d'annonces, je repense à ce que j'ai dit au dernier gars qui m'a livré du Python en 2.x. Ou au mode de compatibilité DOS 16 bits de Windows.
Sérieux, la relecture, ça commence (avec 2 m, ceci est un indice) par le titre !
2 M à Commission. C'est niveau école primaire là.
Tout d'abord il ne s'agit pas uniquement de moi mais de milliers voire des centaines de milliers de personnes... ^^ Il suffit de se rappeler de la mise en cause des firmwares officiels pour les Galaxy Note 1 ou les Galaxy S2 par Entropy512 qui auraient été à l'origine des hardbricks, le fameux "brick bug"... En réalité, non seulement il n'a jamais réussi à prouver que c'était les firmwares Samsung qui en étaient la cause alors qu'en fait c'était bien lui avec sa team qui avaient introduit le bug dans plusieurs custom kernel... La loose !!! Après, il y avait plein de devs qui s'étaient mis à attribuer le même problème sur plusieurs autres modèles qui n'avaient strictement rien à voir avec les GN1 et S2 ou à des versions d'Android qui n'étaient plus impactées (toujours selon Entropy512)... Sic Ensuite, il y a custom roms et custom roms... ^^ Tant que tu utilises une custom rom avec un kernel d'origine, ça passe assez bien dans l'ensemble des cas (j'en utilise une de custom rom avec mon Galaxy Note 3 d'ailleurs), mais dès que tu utilises une custom rom avec un custom kernel ou avec une ROM Cyanogenmod, c'est là que ça foire dans la majorité des cas, surtout qu'une fois installée, il est très difficile de revenir vers un firmware officiel !!! J'étais très actif sur XDA, mais quasiment plus depuis quelque temps...
J'ai jamais eu de soucis avec des roms custom sur plusieurs tel différent, sois j'ai de la chance ou soit ta vraiment pas de bol :)
Surtout que Apple a bien un monopole total sur son propre système ! :p
C'est exactement ça ! Pour avoir moi-même connu Symbian, je ne peux que souscrire à cette vision des choses et je ne parle même pas des drivers qui bloquait artificiellement les capacités des cartes SD limitées à 2 Go alors qu'avec un drivers custom non officiel (mais payant) il y avait la possibilité d'utiliser des cartes SD de 32 Go... ^^
Quand je vois la me*de qu'est Cyanogenmod et les dégâts qu'il cause sur la majorité des smartphones, je comprends partiellement la position de Google... J'ai moi-même connu de très mauvaises expériences (Galaxy tab et Galaxy Note totalement brickés) avec des CM soit-disant "stables" et j'ai passé des années à réparer les dégâts par ces ROM sur XDA, donc voilà quoi... C'était également le cas avec le Honor 5x, mais j'ai arrêté parce que ça me prenait trop de temps et d'énergie de répéter toujours les mêmes choses. De plus, si Android est bien libre, ce n'est pas le cas du Play Store de Google... ^^
ils font références aux batteries de test (Android CTS) qu'un appareil doit passé s'il veut l'agréement pour installer le Play Store. Voir: http://source.android.com/compatibility/ Le CTS evite une "fragmentation fonctionnelle" pour les développeurs d'application et leur facilite le support (qui coute cher). En gros si je dev une app qui cible l'API 16 (voir https://source.android.com/source/build-numbers.html ) elle fonctionnera sur tout les appareils qui supportent cette API. Ca n'a rien a voir avec la "fragmentation des versions de l'OS" qui est un faux problème (sauf si on programme avec ses pieds) et qui sert a la presse pour faire du buzz et du click et aux Apple fanboys qui manque d'arguments.
nan il a raison ! épicétou
"Google indique un besoin de compatibilité de l’écosystème. Ainsi, il estime que les accords dits « antifragmentation » signés avec les constructeurs " Merci j'ai bien rit ! Tiens ça risque de me faire le week end ça !
La marmotte, elle te remballe... ;)
Google a des mesures anti fragmentation. Google promeut l'aspect libre d'Android. Et la marmotte...
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