12 candidats et candidates se présentent à l’élection présidentielle dont le premier tour a lieu le dimanche 10 avril. Nous avons déjà passé en revue le bilan sur le numérique du président sortant Emmanuel Macron (LREM). Face à lui, on trouve :
- Nathalie Arthaud (LO) ;
- Fabien Roussel (PCF) ;
- Jean Lassalle (Résistons) ;
- Marine Le Pen (RN) ;
- Éric Zemmour (Reconquête) ;
- Jean-Luc Mélenchon (LFI) ;
- Anne Hidalgo (PS) ;
- Yannick Jadot (EELV) ;
- Valérie Pécresse (LR) ;
- Philippe Poutou (NPA) ;
- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
À l’occasion de cette élection, nous souhaitions mettre en avant les enjeux numériques et technologiques majeurs auxquels sera confrontée la France dans les prochaines années, quelle que soit la personne qui arrive en tête du scrutin.
Les prochaines étapes de la 5G et le plan Très haut débit
Le réseau 5G a déjà eu droit à un lancement commercial. L’Arcep dénombrait ainsi 3 millions d’abonnés à un forfait 5G en France métropolitaine au 4e trimestre 2021. Le déploiement n’est cependant pas encore totalement terminé : l’installation d’antennes dédiées à la bande de fréquence à 3,5 GHz va continuer de s’intensifier pour améliorer les débits tandis que l’arrivée des ondes millimétriques (meilleur débit au détriment de la portée) est prévue dans les années qui viennent. Cette problématique sera très probablement mise en avant pendant le prochain quinquennat et le futur gouvernement devra garantir le bon pilotage des chantiers en collaboration avec les opérateurs télécoms. Gageons aussi que les associations et regroupements citoyens soucieux de potentiels effets sur l’environnement ou la santé insisteront pour organiser des consultations de la population, mais seront-ils écoutés ?
Par ailleurs, le plan Très haut débit initié en 2013 se poursuit et compte « généraliser la fibre optique sur l’ensemble du territoire ». Plusieurs candidats mentionnent, dans leurs programmes respectifs, cette volonté d’améliorer l’Internet fixe pour l’ensemble des résidents en France. C’est par exemple le cas de Macron, Lasalle ou Dupont-Aignan.
Quelle politique pour les voitures électriques ?
En soi, le secteur des voitures électriques existe depuis un certain bout de temps déjà. Néanmoins, c’est surtout dans les prochaines années que les choses vont drastiquement évoluer. La vente de voitures thermiques sera interdite en Europe en 2035 pour réduire l’empreinte carbone du secteur. Par ailleurs, les constructeurs développent des stratégies d’électrification de leurs véhicules à court et moyen termes.
Les transports ont toujours été un sujet épineux et hautement stratégique pour les différents gouvernements. Il s’agira donc évidemment d’un thème majeur du quinquennat à venir. Deux sujets majeurs devraient être mis sur la table :
- la densité du réseau de recharge en France ;
- les incitations à l’achat d’une voiture électrique plutôt que thermique.
L’amélioration du réseau de bornes de recharge semble faire consensus, à droite comme à gauche, pour accompagner la transition. Certains candidats mettent aussi en avant l’importance d’augmenter les aides à l’achat d’une voiture électrique. C’est par exemple le cas de Roussel, Jadot ou Hidalgo tandis que Macron parle d’établir « une offre abordable […] pour tous grâce à une filière 100 % française ».
Enfin, la question des zones à faibles émissions (ZFE) et les critères pour pouvoir y circuler font débat. D’aucuns dénoncent des freins à l’inclusion sociale des familles les moins bien loties (Roussel ou Mélenchon) quand d’autres ne sont pas favorables au tout électrique. Pécresse et Le Pen par exemple plaident pour le maintien des voitures hybrides pendant quelques années encore.
Numérique et environnement
« Œuvrer pour la sobriété numérique », lit-on dans le programme d’Hidalgo. De son côté, Mélenchon veut inciter à revoir nos modes de consommation pour une France « zéro déchet ». Quant à Jadot, il promet de réduire « l’impact environnemental du numérique ». Vous l’aurez compris, les enjeux environnementaux autour du secteur des nouvelles technologies pourraient prendre l’ampleur. A fortiori au lendemain du 3e volet du 6e rapport du GIEC qui alerte plus que jamais sur l’urgence de la lutte contre le dérèglement climatique.
Les grandes entreprises de la tech présentent de plus en plus des mesures et des produits qu’elles qualifient d’écoresponsables, au risque parfois de tomber dans le greenwashing inefficace. « L’écologie fait maintenant partie de la stratégie publicitaire », affirme à cet égard la candidate Arthaud. Quoi qu’il en soit, il est primordial que le gouvernement à venir mette en place les politiques nécessaires pour que tous les secteurs d’activité (pas que le numérique) adoptent des comportements plus respectueux de l’environnement.
Dans cette optique, l’indice de réparabilité déjà mis en place pourrait être optimisé pour favoriser la réparabilité.
La souveraineté numérique française
La souveraineté numérique de la France est un sujet cité dans une grande majorité des programmes des candidats de cette élection présidentielle. « La France ne doit pas dépendre d’autres pays et des multinationales comme les Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft (GAFAM) », écrivent ainsi les équipes de Mélenchon. Le même son de cloche est repris par nombre de ses adversaires politiques, même les plus éloignés idéologiquement.
L’hébergement des données en France devient ainsi l’une des priorités dans le programme numérique de la plupart des candidats. De leur côté, Arthaud et Poutou n’évoquent pas explicitement ce sujet dans leurs propositions, mais leurs positions anti-impérialistes et très critiques à l’égard des États-Unis les poussent à chercher des alternatives aux grandes entreprises américaines de la tech.
Rappelons aussi qu’à une échelle plus large, l’Europe pousse pour être plus indépendante sur la production de semiconducteurs.
Lutter contre l’ubérisation des métiers
Pléthore de plateformes numériques — souvent sous la forme d’applications mobiles — se targuent d’améliorer notre vie au quotidien. Pour ce faire, il y a évidemment diverses personnes qui travaillent en coulisses… et parfois dans des conditions très précaires. Sans surprise, c’est l’une des luttes que souhaite porter la candidate Arthaud dont le droit des travailleurs est le cheval de bataille. Poutou signale aussi son aversion pour les métiers ubérisés.
On retrouve aussi des promesses dans les programmes de Roussel, Mélenchon et Hidalgo pour renforcer les droits sociaux des personnes concernées.
La cybersécurité
Que ce soit pour la lutte contre la cybercriminalité ou contre le harcèlement en ligne, la cybersécurité est l’un des enjeux majeurs des futures politiques numériques. Pécresse promet l’instauration d’un « cyber-parquet », quand Roussel souhaite faire de la lutte contre le harcèlement une « grande cause nationale ».
Une potentielle régulation des réseaux sociaux pourrait aussi être débattue pendant le prochain quinquennat, selon le bord politique du futur gouvernement.
Quelles régulations pour les cryptomonnaies et les NFT ?
Faut-il réguler davantage les cryptomonnaies ? Si oui, comment ? Et quid des NFT ? Les transactions financières risquent d’être grandement chamboulées dans les années à venir et gageons que des politiques économiques vont s’y intéresser de près. Reste à savoir quelle direction elles pourront prendre. Zemmour est le candidat qui en parle le plus dans son programme. Il mise sur une plus grande exonération sous certaines conditions pour « accélérer les investissements dans la blockchain ».
Miser sur le jeu vidéo
Le secteur du jeu vidéo a rarement été beaucoup mis en avant sur la scène politique, quoique l’essor de l’esport commence à changer la donne. Il sera intéressant de voir quelles mesures pourraient être prises dans ce domaine dans les années à venir. À cet égard, le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) propose une série de mesures.
D’après l’organisation patronale, celles-ci permettraient à la France de devenir le « leader du jeu vidéo européen en 5 ans ». Il y est question d’en faire une « priorité industrielle », d’investir dans le développement des studios nationaux ou encore de faciliter l’accès à la formation.
À l’instar des autres médias culturels, le jeu vidéo peut avoir un rôle à jouer dans le rayonnement d’un pays. Il sera intéressant de voir si le futur gouvernement français cherchera à miser sur le 10e art.
Des investissements dans le métavers ?
Sans être à l’origine du concept, Mark Zuckerberg a largement contribué à populariser le terme de métavers lors de sa présentation de la firme Meta — qui remplace le groupe Facebook, mais pas le réseau social. Depuis, ce buzzword s’est propagé dans quasiment toutes les strates des nouvelles technologies. Pour rappel, ce mot — dont la définition reste nébuleuse — a tendance à désigner un espace dématérialisé accessible grâce à la réalité virtuelle. Théoriquement, nous pourrions y avoir les mêmes comportements sociaux et économiques que sur l’Internet actuel, mais au travers d’interactions 3D. C’est en tout cas le chemin que semblent prendre la plupart des acteurs dans la même lignée que Zuckerberg.
Espérons que le concept de métavers deviendra un peu plus clair et concret à l’avenir. Quoi qu’il en soit, quand une notion commence à avoir le vent en poupe dans le secteur de la tech, la politique a toujours tendance à vite s’en mêler. Preuve en est : le président actuel estime déjà qu’il est « absolument essentiel » de créer un métavers européen et aborde le sujet dans son programme. Dupont-Aignan aussi évoque ce terme dans un passage où il promet des formations dès le collège et lycée aux outils numériques.
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