Les élections modernes génèrent des problèmes modernes. Dans une publication datée du 19 juin 2024, la Cnil rappelle aux candidats et candidates lancés dans l’actuelle campagne des législatives leurs obligations en termes de respects des données personnelles. L’autorité indépendante les invite aussi à être prudents sur les nouveaux outils d’intelligence artificielle, souvent utilisés à tort et à travers.
Fort de son observation de la campagne pour les élections européennes, le gendarme des données personnelles tire d’abord quelques conclusions générales sur l’utilisation du numérique durant des périodes d’élection. Le mode de prospection des partis a tout d’abord radicalement changé entre 2019 et 2024. Là où les appels automatisés représentaient 93 % des signalements il y a 5 ans, c’est désormais les campagnes par SMS qui sont dans le viseur de l’autorité indépendante (88 % des signalements en 2024).
Pour aller plus loin
Adieu les files d’attente en gendarmerie : la procuration de vote dématérialisée est de retour pour les élections législatives 2024
Rien que sur les quelques semaines d’élections de mai, la Cnil a enregistré 167 signalements et 2 plaintes. Quatre rappels à la loi ont donc été adressés aux structures politiques concernées et une procédure de contrôle est en cours chez un candidat non dévoilé.
L’IA, les hallucinations et les données personnelles
Mais plus que les bonnes vieilles méthodes de communication, c’est la montée en puissance de l’IA qui fait craindre le pire à la Cnil. L’autorité indépendante met en garde contre l’utilisation des grands modèles de langage « en tant que générateur de contenus officiels » à cause des « risques que cette utilisation comporte en matière “d’hallucinations”, de discriminations, de biais culturel ou encore de sécurité des données. »
Pour aller plus loin
Les IA seront toujours biaisées, n’en déplaise au patron de Google
Les « hypertrucages » (deepfake) se sont également multipliés par ce qui « pose des questions relatives à l’utilisation de l’image et des voix des personnes concernées », note le gendarme des données personnelles. Les outils d’analyse de données via IA font aussi craindre « une montée en intensité dans l’analyse, le profilage et le ciblage des électeurs », énumère la Cnil.
La Cnil prête à punir
La présidente de la Cnil a donc envoyé un courrier à tous les chefs de partis embarqués dans la campagne des législatives 2024. Il y est précisé que l’autorité « effectuera des contrôles formels » auprès des partis qui susciteront le plus de plaintes afin « d’adopter des mesures correctrices » si besoin.
Le règlement européen sur l’intelligence artificielle n’étant pas encore entré en application, le gendarme des données personnelles ne peut taper sur les doigts des partis qu’avec
Des invités passionnants et des sujets palpitants ! Notre émission UNLOCK est à retrouver un jeudi sur deux en direct, de 17 à 19h sur Twitch. Pensez aussi aux rediffusions sur YouTube !
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix