Les fêtes de fin d’année n’ont pas empêché une escalade significative des tensions dans le cyberespace. Le collectif pro-russe NoName057(016) a promptement revendiqué de nouvelles attaques coordonnées, citant explicitement le soutien de la France à l’Ukraine comme motif principal de leurs actions. Sur leur canal Telegram, les pirates ont méthodiquement listé leurs cibles, qualifiant les autorités françaises de « russophobes » et annonçant de futurs « obus DDoS » contre les infrastructures numériques françaises.
L’étendue des cibles touchées révèle une offensive soigneusement orchestrée. Parmi les victimes figurent le conseil régional du Centre-Val de Loire, la Chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-France, ainsi que les portails web de nombreuses métropoles incluant Montpellier, Nantes, Bordeaux, Nice, et Marseille. Les départements de l’Eure, l’Aude, les Landes et la Haute-Garonne ont également été impactés, tout comme les territoires d’outre-mer de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie. Le site de Enercoop, une coopérative énergétique française, a aussi été touché.
Les attaques par DDoS n’entraînent pas de vol de données
Benoît Grunemwald, expert en sécurité chez ESET France, décrypte le mécanisme de ces attaques par DDoS : « L’attaque par déni de service distribué consiste à envoyer sur un site internet d’énormes quantités de requêtes automatiques par des robots, saturant ainsi les serveurs et empêchant l’accès aux utilisateurs légitimes ». Concrètement, les pirates inondent ainsi les sites jusqu’à ce qu’ils plantent. Bien que perturbatrices, ces attaques n’entraînent généralement pas de vol de données ou de dommages permanents aux infrastructures.
En réponse à cette offensive, le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête pour « entrave à un système de traitement automatisé de données en bande organisée » (STAD), confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Christian Estrosi, maire de Nice, a qualifié ces actes de « graves et inadmissibles », annonçant le dépôt d’une plainte et un signalement auprès de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).
NoName057(016), qui a émergé en mars 2022 dans le sillage du conflit russo-ukrainien, appartient à un réseau plus large de 80 collectifs de hackers pro-russes ciblant systématiquement les pays occidentaux soutenant l’Ukraine. Le groupe justifie notamment ses actions en pointant le soutien financier de 150 millions d’euros accordé à l’Ukraine par plusieurs pays européens, dont la France.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que NoName s’en prend à notre territoire. En 2023, le groupe avait déjà lancé des attaques par déni de service contre les sites du Sénat et de l’Assemblée nationale, les rendant temporairement inaccessibles. NoName s’était aussi fait connaître après avoir visé des sites d’institutions au Canada, dans d’autres pays européens, dans les pays baltes, mais également des médias ukrainiens.
La France fait régulièrement l’objet de cyberattaques
Cette série d’attaques s’inscrit dans un contexte plus large de menaces cybernétiques visant l’Hexagone. En mars 2024, le groupe Anonymous Sudan avait déjà ciblé plusieurs sites gouvernementaux français. Plus récemment, une vague d’attaques similaires avait suivi l’arrestation de Pavel Durov, PDG et fondateur de Telegram.
Les experts en cybersécurité prévoient une intensification de ces attaques DDoS en 2025, les identifiant comme l’une des neuf principales menaces cybernétiques à surveiller. Les infrastructures numériques de pays entiers restent une cible de choix pour les actions d’hacktivisme politique.
Face à cette menace croissante, les autorités françaises exhortent les collectivités à renforcer leurs mesures de cybersécurité. La plupart des sites touchés ont progressivement retrouvé leur fonctionnement normal.
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