« Signal Gate » : quand l’iPhone devient le bouc émissaire du gouvernement américain

 
Le « Signal Gate » a secoué Washington, et la faute reviendrait à un simple iPhone.

Le monde de la politique américaine vient de vivre un épisode digne d’une série : le « Signal Gate ». Tout commence il y a quelques semaines, quand Jeffrey Goldberg, un journaliste bien connu, reçoit une invitation surprise dans un groupe secret sur Signal, une appli de messagerie ultra-populaire. À sa grande stupeur, il découvre que des hauts responsables de l’administration Trump y discutent tranquillement d’une frappe militaire contre les rebelles houthis au Yémen.

Mais comment en est-on arrivé là ? Après une enquête interne, la Maison Blanche a trouvé le coupable : l’iPhone de Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale. Pas une conspiration, pas un espion, juste une erreur bête.

Une erreur en chaîne made in Apple

Reprenons depuis le début. En octobre 2024, Jeffrey Goldberg envoie un e-mail salé à la campagne Trump. Cet e-mail atterrit chez Brian Hughes, le porte-parole de l’époque, qui le transfère par SMS à Mike Waltz, avec le numéro de Jeffrey Goldberg en bonus. Là, l’iPhone de Waltz, malin comme il est, propose d’enregistrer ce numéro sous le nom de Hughes. Waltz clique sur « oui » sans trop y penser. Résultat : quand il veut plus tard inviter Hughes dans un groupe Signal ultra-confidentiel nommé « Houthi PC small group », c’est Jeffrey Goldberg qui reçoit l’invitation. Oups.

C’est presque trop simple pour être vrai, non ? Pourtant, cette petite confusion a transformé une discussion stratégique en fuite médiatique. L’iPhone, avec sa fonction de suggestion de contacts, devient donc le grand méchant de l’histoire.

Une faute avouée, mais pas assumée

Face au scandale, Donald Trump a d’abord pensé virer Mike Waltz. Pas vraiment pour la faille de sécurité, mais parce qu’il n’a pas digéré que son conseiller échange – même par erreur – avec Jeffrey Goldberg, dont il déteste le média. Finalement, pas de licenciement. Pourquoi ? Trump ne voulait pas donner satisfaction aux critiques qui guettaient une tête à faire tomber. L’affaire a été bouclée en deux temps trois mouvements, et le président a balayé les rapports négatifs en criant à la « chasse aux sorcières ».

Le gouvernement, lui, défend l’usage de Signal. Selon eux, il n’existe pas d’alternative viable pour des échanges rapides entre différentes autorités. Mais ça ne règle pas le vrai problème : utiliser des applis commerciales et des appareils personnelles pour des secrets d’État, c’est jouer avec le feu. Et quand le feu prend, on dirait que personne ne veut porter le chapeau.

Pour la Maison Blanche, tout ça n’est qu’un enchaînement malchanceux d’erreurs techniques. L’iPhone a bon dos, mais ça ne change rien au fait que des discussions ultrasensibles se baladent sur des plateformes pas très sécurisées.



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