On a calculé le temps perdu à cliquer sur les bandeaux de cookies (et ça fait mal)

 
On clique tous dessus 1020 fois par an en moyenne. Les bandeaux de cookies sont devenus le fléau du web européen. Mais personne n’avait encore chiffré leur véritable coût.

Chaque jour, des millions d’Européens cliquent machinalement sur ces fameux bandeaux de cookies (la CMP, pour le terme technique) qui envahissent leur navigation. Ce qui semblait être une bonne intention pour protéger notre vie privée s’est transformé en un véritable cauchemar économique et productif.

Ses chiffres qui donnent le vertige

Les calculs de Legiscope sont édifiants : en moyenne, chaque internaute européen passe 1,42 heure par an à gérer ces bandeaux.

Multiplié par les 404,28 millions d’utilisateurs internet en Europe, on arrive au chiffre astronomique de 575 millions d’heures perdues annuellement.

Pour mettre ce chiffre en perspective, c’est comme si une entreprise de 287 500 employés ne faisait que cliquer sur des bandeaux de consentement pendant toute une année.

En termes financiers, avec un salaire horaire moyen de 25 € en Europe, la facture est salée : 14,375 milliards d’euros partent littéralement en fumée. C’est l’équivalent de 0,10 % du PIB européen — une somme qui pourrait être investie dans l’innovation, la recherche ou l’éducation.

La protection de la vie privée : un leurre ?

Contrairement à une idée reçue, ces bandeaux ne sont pas nés avec le RGPD, mais avec la directive ePrivacy de 2002.

À l’époque, les cookies commençaient tout juste à faire parler d’eux, et les régulateurs ont voulu anticiper les risques de surveillance massive.

Mais la réalité est bien différente : la plupart des sites utilisent les cookies de manière basique, pour :

  • Comprendre comment les visiteurs naviguent
  • Améliorer l’expérience utilisateur
  • Gérer l’efficacité publicitaire

Le plus ironique ? Pour vraiment tracker un utilisateur au-delà de sa visite, un site aurait besoin d’une ordonnance du tribunal. Les bandeaux servent donc principalement à se protéger d’un risque juridique théorique plutôt qu’à empêcher un réel pistage.

Le problème est encore plus profond : à force de voir ces bandeaux partout, les utilisateurs cliquent automatiquement sur « Accepter » sans même lire. L’effet est donc totalement contre-productif en termes de protection de la vie privée.

Une solution alternative, comme le suggèrent MacG et pas mal d’experts, serait d’intégrer directement les préférences RGPD dans les navigateurs ou les systèmes d’exploitation. Les utilisateurs pourraient définir une fois pour toutes leurs préférences en matière de vie privée, évitant ainsi cette perte de temps quotidienne.

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