Voici la solution française publique pour vous faire oublier Google Docs, Gmail et Meet

 
Le gouvernement continue le déploiement de « La Suite numérique », un ensemble d’outils bureautiques collaboratifs conçus par l’administration publique. De quoi offrir une alternative nationale aux solutions dominantes du marché, tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des données de l’État.
Messagerie, pour le webmail // Source : Gouvernement français

L’administration française fait peau neuve en matière d’outils numériques. Fini les logiciels étrangers, place à une solution made in Europe. En effet, l’État français a signé un partenariat avec les gouvernements allemands et néerlandais pour coopérer sur la création d’une suite collaborative numérique 100 % open source.

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La Direction interministérielle du numérique (Dinum) vient de dévoiler sa propre suite bureautique collaborative, baptisée sobrement « La Suite numérique ». Ce nouvel ensemble d’outils vise à offrir aux agents publics un environnement de travail souverain et sécurisé. Une réponse aux préoccupations croissantes concernant la dépendance aux géants du numérique étrangers et la protection des données sensibles de l’État.

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Un écosystème complet open-source pour le travail collaboratif

  • Docs : l’alternative à Google Docs, pour la création et l’édition collaborative de documents.
  • Visio : l’équivalent de Meet ou Zoom, pour les visioconférences. Nous avons d’ailleurs testé Visio pour vous partager quelques retours.
  • Messagerie : l’alternative à Gmail pour le webmail.
  • Tchap : l’alternative à Slack ou Teams pour la messagerie instantanée sécurisée.
  • Grist : le petit nouveau pour gérer les bases de données, façon Airtable.
  • France Transfert : pour l’échange de fichiers volumineux sécurisé qui permet d’éviter d’utiliser WeTransfer.
Docs, pour la création et l’édition collaborative de documents // Source : Gouvernement français

Le dernier arrivé, c’est Docs. Encore en version bêta, il se positionne comme une alternative sérieuse à Google Docs et Microsoft Office 365 en proposant une expérience d’édition texte qui fait primer le contenu sur la forme pour éviter de passer trop de temps à la mise en page. 100 % open source, il mise sur la simplicité d’utilisation via un navigateur web.

Les outils IA présents dans Docs // Source : Gouvernement français

La Suite numérique ne se contente pas de copier les géants du secteur. Elle innove, notamment avec l’intégration de fonctionnalités d’intelligence artificielle dans Docs. Reformulation, résumé, traduction : l’IA est mise au service de la productivité des agents publics. Dans les semaines à venir, c’est d’autres fonctionnalités telles que le support multi-pages et les commentaires qui devraient voir le jour.

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Mais attention, pas question d’ouvrir les vannes à tout va. Pour y accéder, il faudra montrer patte blanche avec un compte ProConnect, l’équivalent professionnel de FranceConnect pour les pro. Une façon de s’assurer que seuls les ayants droit puissent bénéficier de ces outils souverains, du moins pour l’instant.

France Transfert, pour l’échange de fichiers volumineux sécurisé // Source : Gouvernement français

Côté technique, l’État a misé sur des technologies éprouvées et ouvertes. Docs, par exemple, repose sur Django Rest Framework, Next.js et BlockNote.js. Un choix qui permet à la fois d’assurer la pérennité de la solution et d’ouvrir la porte à d’éventuelles contributions externes.

La souveraineté est véritablement au cœur du projet. En développant ses propres outils, l’État français cherche à reprendre le contrôle sur ses données et ses infrastructures numériques. Un enjeu crucial à l’heure où les questions de cybersécurité et d’indépendance technologique sont plus que jamais d’actualité.

Visio, pour les visioconférences // Source : Gouvernement français

Malgré ses ambitions, la Suite numérique devra relever plusieurs défis pour s’imposer. Le premier sera de convaincre les agents publics d’adopter ces nouveaux outils. Habitués à des solutions comme Microsoft 365 ou Google Workspace, certains pourraient être réticents au changement. L’autre défi sera technique. La Dinum devra assurer une disponibilité et une performance à la hauteur des attentes, tout en garantissant un niveau de sécurité irréprochable. Pas question de compromettre les données sensibles de l’État. Enfin, il faudra veiller à l’interopérabilité avec les outils existants. La Suite numérique ne remplacera pas du jour au lendemain tous les logiciels utilisés dans l’administration, mais son modèle open source pourrait inciter certaines collectivités à la déployer rapidement.


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