Les 18-29 ans ne sont pas responsables de la prolifération des « fake news »

 
Une nouvelle étude réalisée par les universités de New York et Princeton indique que le partage des « fake news » n’est pas fait par les jeunes, mais plutôt par les utilisateurs de plus de 65 ans sur le net.

Les « fake news ». Cette expression américaine chère au président des Etats Unis Donald Trump est devenue le plus grand problème d’internet sur ces dernières années : comment combattre la prolifération de fausses informations dans un système aussi libre ?

Le débat public houleux sur cette question a tendance à se transformer en concours d’accusation. Les vieux accusent les jeunes d’être désinvoltes et ne plus faire attention au monde qui les entoure, quand les jeunes accusent les vieux de ne plus rien comprendre au monde moderne.

Une nouvelle étude sur les « fake news »

Les derniers n’ont peut-être pas tout à fait tort. Une nouvelle étude menée par les universités de New York et Princeton, publiée dans le Science Advances et rapporté par The Verge, va effectivement dans ce sens. Elle a été réalisée auprès d’un panel de 3 500 personnes utilisant ou non Facebook. Après les élections, celles-ci ont été invitées à installer une application Facebook donnant aux chercheurs de nombreuses données, notamment leurs profils publics, leurs tendances religieuses et politiques, les posts réalisés sur leurs réseaux sociaux et les pages suivies.

49% des personnes du panel ont accepté de se prêter au jeu et fournir ces données. Les chercheurs ont ensuite vérifié les liens postés en utilisant une base de données de sites créant des fausses informations.

Les plus de 65 ans sont plus sensibles aux « fake news »

Dans ce panel, rares ont été les personnes à tomber dans le panneau d’une fausse information. Seuls 8,5% des sondés ont été pris à partager au moins un lien d’un site les propageant. Ceci étant, les « Républicains » (de droite en suivant grossièrement la logique politique française) sont plus à même de les partager que les « Démocrates » (de gauche selon la même logique) : 18% contre 4%. Ces résultats sont, selon l’étude, influencés par la campagne de Donald Trump.

La plus grande trouvaille réside dans l’âge des participants. 11% des personnes âgées de plus de 65 ans ont partagé une fake news, contre seulement 3% des personnes âgées entre 18 et 29 ans. Les utilisateurs Facebook âgés de plus de 65 ans ont même partagé plus du double de fausses informations que le groupe 45-65 ans, et presque 7 fois plus que le groupe le plus jeune (18-29).

Le plus intéressant dans tout cela est que cette donnée d’âge n’est pas liée à l’inclinaison politique. Ainsi, les républicains comme les démocrates âgés de plus de 65 ans ont le même potentiel de partage de fausses informations.

Deux théories pour cela

L’étude se garde de tirer une conclusion sur ses résultats. Ceci étant, deux théories sont lancées par les chercheurs pour expliquer ce fait.

La première est que par son âge, cette génération manque tout simplement de compétence pour manier l’outil informatique et ses divers pièges comparativement aux jeunes générations nées avec l’outil. Et deuxièmement, le déclin des capacités cognitives naturel pour le cerveau humain avec l’âge pourrait être en lien.

Toujours est-il que cette étude vient placer l’emphase sur l’âge plutôt que les inclinaisons politiques dans ce débat houleux. À l’heure où les plateformes comme Facebook se sont engagées à lutter contre la prolifération des « fake news », ses résultats pourraient servir à créer de nouveaux moyens de lutter contre la désinformation.


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