Comme chaque année, Geoff Keighley présentera sa cérémonie des Game Awards pour récompenser une partie des meilleurs jeux sortit cette année. Un événement durant lequel auront probablement lieu de grandes annonces de jeux vidéo très attendus, des publicités malaisantes pour des produits sans rapport avec le jeu vidéo et de grands moments de solitude sur scène où l’on essaiera probablement de couper court aux discours des quelques artistes récompensés. Mais l’édition de 2023 nous réserve déjà son lot de mauvaises surprises, soulignant une nouvelle fois que les Game Awards n’est qu’une cérémonie parmi d’autres, bien que très médiatisée. Avec son lot de biais et de problèmes.
Un jeu « indé » financé par une multinationale
L’organisation a dévoilé le lundi 13 novembre la liste des jeux sélectionnés pour chaque catégorie. Ces dernières semblent une nouvelle fois complètement arbitraires. Parmi les catégories, on retrouve celles des « jeux indépendants » qui représentent une part particulièrement importante de la créativité dans le jeu vidéo depuis la moitié des années 2000. Sur le site, on peut lire que cette catégorie récompense les jeux : « pour une réalisation créative et technique exceptionnelle dans un jeu réalisé en dehors du système traditionnel d’édition ».
Problème, parmi les nommés, on trouve Dave The Diver. Ce jeu est certes l’un des succès de l’année, mais il est développé et édité par Mintrocket, une filiale du géant Nexon. Difficile donc de dire que ce jeu a été réalisé « en dehors du système traditionnel d’édition ». À l’inverse, et de façon très peu intuitive, Baldur’s Gate 3 développé par Larian Studio et autopublié avec l’aide d’un accès anticipé, aurait pu rentrer dans la définition des Game Awards. Il aurait sans doute été plus judicieux pour l’organisation de poser une définition en fonction du budget de développement du jeu. C’est aujourd’hui le sens que l’on donne à la catégorie de jeux que les Game Awards voulaient récompenser, même lorsqu’ils sont publiés par des géants du secteur.
Autre catégorie « indé » qui comporte une sélection qui soulève une question : « best debut indie game ». Il doit récompenser les premiers jeux développés par de nouveaux studios. Parmi les nommés, on retrouve le jeu Cocoon, qui est certes le tout premier jeu du studio Geometric Interactive, mais qui est surtout chapeauté par le vétéran de l’industrie Jeppe Carlsen à qui l’on doit Limbo ou Inside. Pas vraiment un débutant donc.
La sélection a été publiée avant la date butoir
Avec une cérémonie ayant lieu le 7 décembre, il est clair que l’événement ne peut pas prendre en compte tous les jeux sortis cette année. Plus précisément, la FAQ du site officiel indique que la date butoir pour les jeux éligibles à la compétition est fixée au vendredi 17 novembre. Pourtant, l’organisation a déjà dévoilé les jeux nommés cette année.
La cérémonie semble donc faire mystérieusement l’impasse sur les jeux sortis entre le 13 et le 17 novembre et contrevenir à ses propres règles. En 2022, cela s’était déjà produit et le jeu Pentiment développé par Obsidian Entertainment et édité par Xbox Game Studios en avait fait les frais.
Bungie pourrait recevoir un prix pour le travail d’une équipe licenciée
Mais l’apogée du cynisme pourrait venir de la catégorie « Best community Support ». Non, ce n’est pas le fait qu’elle soit sponsorisée par Discord, ce qui interroge déjà pour une cérémonie se voulant sérieuse. C’est plutôt que parmi les nommés pour la catégorie récompensant « un jeu pour son soutien exceptionnel à la communauté, sa transparence et sa réactivité, y compris l’activité sur les médias sociaux et les mises à jour/patchs du jeu », on trouve un certain Destiny 2 par Bungie.
Problème, le studio en question sort tout juste de l’annonce de plus d’une centaine de licenciements. Parmi les équipes les plus touchées ? Celles s’occupant du rapport avec la communauté et des réseaux sociaux. Autrement dit, Bungie pourrait être récompensé le 7 décembre pour le travail d’une équipe que le studio a licenciée manu militari quelques semaines auparavant. On se demande à quoi pourrait ressembler le discours de remerciement.
Une cérémonie dans un contexte très morose
On en arrive à ce qui fera quoi qu’il arrive grincer des dents. Les Game Awards s’inscrivent dans une année particulièrement morose pour l’industrie du jeu vidéo où des milliers de travailleurs et travailleuses ont perdu leur emploi. Au point où un site est désormais dédié à relever chaque annonce de licenciements économiques par un studio ou un éditeur.
En marge de la présentation des nommés des Game Awards, Amazon a annoncé le licenciement de 180 postes dans sa branche Amazon Gaming, après avoir déjà supprimé 100 employés de la même équipe plus tôt dans l’année. Geoff Keighley n’a pas eu l’audace de proposer une catégorie du meilleur éditeur de jeu vidéo cette année.
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