J’ai pris un VTC autonome dans les rues de Las Vegas

 
L’équipementier Aptiv s’est associé avec Lyft, le grand rival d’Uber aux USA pour offrir des démonstrations de conduite autonome dans les rues de Las Vegas en plein CES. Nous y avons joué les passagers.

« J’ai roulé à peu près partout aux États-Unis, mais la conduite à Las Vegas est la moins civilisée que je connaisse » : voilà un préambule peu rassurant que m’a offert un local peu de temps avant que je me rende au rendez-vous fixé pour prendre mon VTC autonome.

En même temps, c’est la promesse d’un défi encore plus intéressant pour le système préparé par Aptiv, la toute nouvelle branche dédiée au high tech chez l’équipementier Delphi. Ils se sont associés avec Lyft, le réseau de VTC concurrent d’Uber et très répandu aux USA qui se reconnaît avec son logo rose derrière le pare-brise des voitures travaillant avec ce réseau, souvent en parallèle avec Uber d’ailleurs.

Dans l’appli Lyft, nous sélectionnons un trajet vers l’hôtel Ceasar Palace et notre auto aux couleurs de l’équipementier arrive. Pour les besoins de la démonstration, un technicien est derrière le volant, sécurité oblige, et nous sommes suivis par une voiture d’accompagnement qui évite à un conducteur distrait qui nous suivrait et réagirait tard de détruire les précieux capteurs de ce prototype. Des capteurs au nombre de 21, qui parsèment la carrosserie de l’auto, une BMW série 5 en l’occurrence : 10 radars, 2 caméras et 9 lidars (radars lasers enregistrant en 3D l’environnement autour de la voiture).

La voiture se débrouille de manière très dynamique

Nous voilà partis et il est assez fascinant de voir comment la voiture se débrouille de manière très dynamique dans le trafic de la ville du Nevada. Changements de file, accélérations, freinages, tout cela est géré de manière très sure, voire dynamique (presque trop pour ce type de service mais ce n’est qu’une question de réglage) tandis que l’écran central nous permet de visualiser tout ce que l’auto repère autour d’elle : autres véhicules, piétons, murets, lignes blanches, feux (directement via une caméra et via les informations communiquées directement par les feux à l’auto via les émetteurs du programme Las Vegas smart city).

Ce qui est amusant, c’est d’essayer de comprendre ses réactions, de suivre en temps réel la manière dont l’auto se joue de ce trafic dense, certes, mais bien plus sage tout de même que ce que l’on peut voir en France et notamment, à Paris.

Après une quinzaine de minutes nous sommes à bon port, l’occasion de tirer les conclusions de cette expérience avec le responsable recherche et développement dans ce domaine chez Aptiv. Sa vision est que les premières applications de ce type seront dans un premier temps limitées aux déplacements des premiers et derniers kilomètres, par exemple autour d’une station de bus ou de train pour de petits trajets et ce, à l’horizon 2019.

Pour une prestation de conduite autonome de niveau 4 dans le classement international de référence comme c’était le cas de cette démonstration fort convaincante, il faudra se montrer encore un peu plus patient. Le temps de préparer les esprits à se laisser conduire de cette manière et sans chauffeur derrière le volant pour parer à toute éventualité.

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