Android P : une mise à jour sans avalanche de nouveautés, c’est grave ?

 
La première Developer Preview de Android P vient de sortir. Et pour l’instant, elle semble suivre la tendance d’Oreo en apportant très peu de nouvelles fonctionnalités. Faut-il s’en inquiéter ? En fait, pas vraiment. Mais il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse non plus.

D’Oreo à P… pas grand-chose à signaler (pour l’instant)

La première DP du futur Android P semble prendre la direction d’une nouvelle mise à jour itérative, sans grosse nouveauté à l’horizon. Bien entendu, commençons par un disclaimer : ce n’est que la première DP, et d’autres améliorations pourraient voir le jour. On parle notamment de changements dans l’interface, et les récentes découvertes sur un Material Design 2 laissent penser qu’on n’a pas encore tout vu. Mais partons du principe que la version finale d’Android P ne va pas apporter d’autres fonctionnalités majeures que celles dévoilées ici.

Des optimisations de l’interface pour gérer de manière optimale les encoches des écrans (puisque c’est la mode), quelques améliorations apportées aux notifications, à la couche photo, à la gestion du son, une meilleure sécurité, la prise en charge des photos HEIF et vidéos HDR VP9… Une liste de nouveautés qu’on ne trouverait pas choquante sur une version 8.2. Au moins, pourrait-on dire, pas grand-chose qui va nous manquer en attendant le déploiement de P (Profiteroles ? Pistache ? Pumpkin Spice Latte ?) sur nos smartphones. Il faudrait déjà qu’il soit disponible sur un modèle commercialisé en France

Il est vrai que Google a changé son fonctionnement ces dernières années. Non pas que la numérotation des versions d’Android ait jamais brillé par sa cohérence exemplaire. Il y a tout de même eu une version 3.0 qui n’a existé que pour les tablettes, et le premier smartphone Android exécutait la version 1.1 à sa sortie. Mais si on prend Ice Cream Sandwich (4.0) et Lollipop (5.0), il s’agit indéniablement de versions majeures modifiant en profondeur l’interface, alors que les « point releases » (Jelly Bean, Kit Kat…) se concentraient plutôt sur l’amélioration de l’existant. Or, depuis Lollipop, déjà les versions mineures sont devenues rarissimes. Marshmallow n’a même pas dépassé la 6.0.1. Et franchement, le passage de 6 à 7 ou de 7 à 8 n’a pas exactement changé nos vies, mes excuses aux fans du multi fenêtrage ou des pastilles de notifications.

La mise à jour la plus importante de tous les temps !

Le contre-exemple est bien entendu iOS qui change de version majeure tous les ans avec son lot de nouvelles fonctionnalités. On pourrait même gagner au bingo des keynotes sur la phrase « la plus grosse mise à jour iOS de tous les temps ». Sauf que… ça n’est pas une situation plus enviable pour autant. En fait, les utilisateurs d’iPhone et d’iPad aimeraient surtout qu’Apple mette un peu le pied sur la pédale de frein et prenne le temps de réparer tout ce qui, au fil des années, a encombré le système. Si on pouvait ne plus craindre de perdre la fluidité et la réactivité de son appareil à chaque mise à jour, ça serait bien aussi ! Si on pouvait éviter le fiasco du lancement d’iOS 11, une des premières versions à reculer en matière de vitesse d’adoption, on vote pour. D’ailleurs Apple aurait compris le message et ferait d’iOS 12 une mise à jour « à la Android ».

La révolution sera-t-elle Fuchsia ?

Pour autant, si dans l’ensemble on aime plutôt l’idée d’un système qui évolue à son rythme et pas au rythme médiatique des annonces fracassantes, il y a peut-être une troisième voie, qui serait d’apporter quand même quelques nouveautés attendues. Là encore, je n’ai pas envie de tout ramener à la concurrence : iOS a, pendant des années, accumulé un retard flagrant par rapport à Android sur des fonctionnalités aussi majeures que le multitâche, l’ajout d’extensions pour les applications ou la gestion des notifications.

En revanche, il n’y a toujours pas, sur Android, de « vraie » sauvegarde cloud qui restaure un téléphone exactement à l’endroit où on a sauvegardé l’ancien. On ne peut toujours pas consulter, sans une app tierce, ses SMS sur son ordinateur. On ne demande pas grand-chose : juste un tout petit peu plus qu’un mode PiP ou des améliorations apportées aux notifications (même si je suis toujours preneur). La « révolution », s’il y en a une, arrivera peut-être avec Fuchsia si le mythique OS hybride se concrétise un jour.


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