Xiaomi s’élance officiellement en France, mais les fans étaient déjà là

 
Xiaomi a enfin annoncé officiellement son expansion en France. Mais avant que sa première boutique ne s’implante, rappelons une chose : le constructeur est bien là, depuis de nombreuses années.

Quelle marque étrange que celle de Xiaomi. Depuis des années, son nom revient dans la bouche de nombreux observateurs et passionnés du marché, et les tests s’enchaînent prouvant par A+B que ses produits sont loin de manquer d’intérêt.

Comment tout cela est-il possible, pour un constructeur qui n’est pourtant présent officiellement en Europe de l’Ouest que depuis 2017, et uniquement en Espagne ? Alors que son arrivée en France a enfin été officialisée, il est temps de rappeler une chose : Xiaomi y est déjà présent depuis quelques années, qu’il l’ait voulu ou non.

« Tu connais Xiaomi ? »

Je n’oublierai jamais mon premier contact avec Xiaomi. Comme de nombreux utilisateurs d’Android actuel, je viens d’un iPhone — le 4 précisément. Je ne m’étais pas intéressé à Android jusque là puisque le système d’exploitation n’était pas très attirant graphiquement, faisant que j’y préférais iOS. C’est le Nexus S d’une connaissance qui m’aura fait changer d’avis.

Un ami n’était lui pas prêt à changer de maison. Aussi « geek » que moi, la liberté de personnalisation d’Android l’aura petit à petit convaincu de se convertir sur les années suivantes. Mais étant graphiste, il n’a jamais accroché à un smartphone Android. C’est alors que je lui ai conseillé de regarder MIUI, dans l’idée de faciliter sa conversion… et qu’il a fait le choix supplémentaire d’importer directement un téléphone du constructeur : le Mi 2s.

Il était conquis. Et je l’étais tout autant, le regardant profiter d’un téléphone qui était sur bien des points meilleurs que le mien pourtant payé au prix fort et avec une interface que je trouvais plus travaillés encore que celle d’iOS à l’époque.

Ce changement s’est fait simplement : mon ami est tombé sur une communauté en ligne prête à l’aider au moindre problème, a acheté son Xiaomi sur un site flashant la version traduite avant de lui renvoyer le téléphone, et la qualité de l’appareil l’aura convaincu par la suite de convertir d’autres personnes autour de lui.

De l’importance du bouche-à-oreille

J’utilise ce souvenir pour pointer du doigt un fait simple : l’importance du bouche-à-oreille. Suite à cette expérience, de nombreuses personnes de notre groupe d’amis de l’époque ont été converties aux smartphones Xiaomi. La formule est si simple : des smartphones pas chers, puissants et graphiquement plaisants. Et surtout, une personne si convaincue qu’elle en devient une vendeuse sans forcément le vouloir et sans en tirer le moindre profit.

Ne jamais ignorer l’importance de ce dernier élément est peut-être le plus grand point fort de l’entreprise. De nombreuses marques se targuent d’avoir une communauté de fans, mais peu sont aussi imposantes que celle de Xiaomi. Cela est dû à l’histoire du constructeur, qui est plus qu’atypique.

Ayant développés MIUI pour le plaisir, dans l’idée d’offrir une alternative sous Android graphiquement plus travaillé que le reste, les fondateurs de Xiaomi ont commencé à vendre des smartphones entourés d’une communauté leur étant déjà reconnaissante pour leur travail. Si MIUI est très utilisé de par le monde, ces premiers temps étaient naturellement réservés à des gens déjà ouverts à la modification de système et le flashage de téléphone — des connaisseurs, en somme.

C’est cette origine très « nerdy » donne toute sa force à l’entreprise, même alors qu’elle est devenue l’un des constructeurs les plus connus du marché. Xiaomi tire toujours sa force de ses vastes forums parcourus par des tonnes de fans prêts à tout pour la faire connaître, qu’elle récompense en gardant toujours en tête sa volonté d’offrir des appareils très travaillés à des prix sacrifiés.

Une communauté déjà existante en France

Si Xiaomi a annoncé l’ouverture d’une Mi Community officielle pour la France le 3 mai prochain, ses créateurs risquent d’être étonnés par le nombre de personnes déjà prêtes à les rejoindre. Et pour cause : en l’absence d’un site officiel, de nombreuses communautés se sont créées sur le net pour réunir les utilisateurs et les avancées.

À titre d’exemple, on pourra citer MIUI France, forum existant depuis de nombreuses années déjà. Cette communauté a l’habitude de se débrouiller pour avoir ce qu’elle veut, quitte à plonger les mains dans le cambouis.

Cette même communauté a toujours été ouverte à l’idée d’accueillir de nouveaux membres et les guider afin d’importer et configurer leurs premiers appareils. Le petit morceau de vie présenté en début de cet article est, sans le moindre doute, similaire à 95% des utilisateurs actuels des téléphones de la marque.

Et cela n’a pas changé du Xiaomi Mi 2s de l’époque au nouveau Mi Mix 2s : de ce temps adolescent à maintenant, j’ai constamment rencontré des personnes avec des téléphones du constructeur dans leur poche, toujours prêts à convertir de nouveaux utilisateurs et les aider à y voir plus clair.

La qualité, un langage universel

En devenant journaliste high-tech, j’ai pu très simplement voir le pouvoir de la communauté de ce constructeur sur le marché français. Quand bien même ses smartphones n’ont jamais été facilement accessibles, l’intérêt pour ses produits n’a fait que grandir année après année, avec toujours énormément d’utilisateurs prêts à venir en commentaires d’un test pour défendre la marque et convaincre les passants curieux.

Les tests, parlons-en justement. Connaissez-vous d’autres marques aussi couvertes par la presse locale malgré leur absence totale dans un pays ? La situation est telle que malgré le line-up encore inconnu du constructeur, il est plus que probable que nous ayons déjà testé tous les produits qu’il souhaite introduire pour la première fois sur le marché français.

Car oui : il ne s’agit pas que d’un mouvement communautaire. Nos ami·e·s de la presse française et nous-mêmes sommes toujours accordés sur un fait simple : les smartphones Xiaomi sont souvent bons, très bons même. Assez pour ne pas pouvoir les ignorer, même quand ils ne sont disponibles que difficilement.

Le seul problème est que nous ne pouvions pas aisément les recommander, et pour cause : pour les acquérir il fallait y aller à la croix et la bannière, et accepter de ne pas avoir de garantie ou de suivi officiel en cas de problème. Vous n’imaginez pas le nombre de fois où nous avons voulu pointer du doigt le Xiaomi Mi A1 en recommandation, mais nous sommes abstenus pour ces raisons.

La France, conquise en claquant des doigts

Face à tout cela, que va donner le lancement officiel de Xiaomi en France ? On peut hésiter, bien sûr. Malgré toute cette bonne volonté, la marque reste pour le moment un « truc de connaisseur » dans l’absolu : difficile d’entendre parler de Xiaomi en dehors de cercles technophiles.

Cependant, c’est ce même cercle technophile qui sera son premier atout. D’ordre général, le marché s’étend par étape : les early adopters, puis les technophiles, puis le grand public, faisant grandir la reconnaissance d’une marque. Or, Xiaomi est en France dans une situation étrange où les premières étapes sont déjà faites. Même la concurrence le sait.

Ne lui reste donc plus qu’à assurer son lancement sans heurt, et faire une communication d’enfer pour réussir à attirer le grand public. Une chose est sûre : il pourra compter sur une communauté déjà installée pour le soutenir, aussi improbable que cela aurait pu paraître.


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