Apple vs Samsung : la copie est-elle devenu le modèle ?

 
Le feuilleton Samsung vs Apple touche, 7 ans après, à sa fin. Samsung devra payer 533 millions de dollars de dommages et intérêts à la firme de Cupertino. Paradoxalement, Samsung est peut-être à l’heure actuelle le constructeur qui se distingue le plus de l’iPhone.

Guerre thermonucléaire

Le procès Samsung contre Apple ne nous rajeunit pas. C’est dire : quand il a commencé, Steve Jobs était encore CEO et Samsung n’en était qu’à son Galaxy S2 (ou II, comme on l’écrivait à l’époque). Avec son épilogue tardif, c’est la fin d’une ère dont on avait même oublié l’existence : celle où Apple avait encore le pouvoir et la volonté de déclarer une guerre « thermonucléaire », pour reprendre la formule jobsienne, à Android. Car Apple attaquait sur tous les fronts : Samsung, mais aussi HTC et Motorola étaient visés. La guerre aux rectangles noirs aux coins arrondis. Jobs avait prévenu dès la présentation du premier iPhone en janvier 2007 : « And boy, we patented it ! ».

« Moi franchement je trouve que ça se voit pas ! »

Il était facile, à l’époque, de se moquer des copies de l’iPhone. Parce qu’elles étaient évidentes et plutôt inoffensives. Sauf mon respect pour Bada, le Samsung Wave n’était pas vraiment une menace pour Apple. Le premier Galaxy S, en revanche, tapait dans le mille. Un design proche de l’iPhone 3Gs, une interface Touchwiz qui copiait allègrement des idées de ce qu’on appelait encore « iPhone OS » et qui, surtout, rendait Android plus accueillant. Et pour l’époque, le Galaxy S impressionnait par ses performances et son écran. Alors que j’utilisais un iPhone 3G, c’est sans doute le premier Android à m’avoir franchement donné envie d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Elle l’était forcément, d’ailleurs, vu la saturation de l’écran AMOLED de Samsung.

Pas d’iPhone 6 Plus sans Galaxy Note ?

Apple a-t-il eu raison d’aller vers les tribunaux ? Franchement, les constructeurs pourraient passer leur temps à s’attaquer en justice pour plagiat, tant les innovations des uns se retrouvent chez les autres. Pour autant, le système des brevets existe et Apple a utilisé, en 2011, les armes qu’il avait sous la main. Il aurait sans doute été inspiré de mobiliser plutôt son énergie à creuser à nouveau l’écart avec ses concurrents, ce que la firme de Cupertino a visiblement compris depuis.

Cet iPhone existerait-il sans Samsung et son Galaxy Note ?

Pour autant, le procès aura peut-être été bénéfique pour le constructeur coréen, en l’incitant, consciemment ou pas, à se démarquer de son modèle. Et, finalement, en devenant presque le modèle. Il n’y aurait peut-être jamais eu de Galaxy S sans l’iPhone. Mais on peut tout aussi bien dire qu’il n’y aurait jamais eu d’iPhone 6 et 6 Plus sans le Galaxy S3 et le Galaxy Note !

C’est Samsung qui a popularisé les écrans de plus en plus grands. C’est Samsung qui, entre différents formats un peu bizarres, a imposé sa marque avec le Galaxy S6 Edge et son écran aux bords incurvés. Rappelez-vous des podcasts et blogs des fans d’Apple à la sortie du S6 Edge, du regard qui changeait tout à coup.

Concours du meilleur iPhone X : Samsung forfait

Et aujourd’hui, à l’heure où tous les constructeurs se précipitent pour livrer la meilleure copie de l’iPhone X, bizarrement le Samsung Galaxy S9 compte parmi ceux qui se distinguent le plus. Asus, Huawei, Xiaomi ou OnePlus font des emprunts à peine déguisés au style Apple, de manière encore bien plus évidente que Samsung à l’époque de ses premiers smartphones Android.

Le coréen, lui, continue à affiner son langage visuel, avec des choix qui défient parfois la logique (le placement du capteur d’empreintes sur le Galaxy S8), mais avec des couleurs, des formes et des codes relativement cohérents depuis le Galaxy S6. Le vrai test sera peut-être pour le Samsung Galaxy S10 : aura-t-il une encoche ?


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