YouTube Music Premium : comment le nouveau service de Google m’a conquis

 
YouTube Music Premium est enfin disponible en France ! Avec, Google a réussi à faire vibrer la corde sensible de ma nostalgie et je voulais vous partager cette expérience, qui n’engage bien sûr que moi.

Comme la plupart des enfants nés dans les années 80, j’ai connu MTV à l’époque où on pouvait y voir davantage de clips musicaux que d’émissions de télé réalité, avant le lancement de « 16 ans et enceinte » ou « 17 ans et maman » (sa suite logique). Pourtant, je n’avais ni câble ni parabole chez moi et ce MTV plein d’images extraordinaires, je l’ai perçu avec beaucoup d’envie lors de mes passages chez des amis, alors que la chaîne tournait en boucle en fond sonore.

C’était aussi une époque où on s’échangeait sur les bancs de l’école des CD gravés de clips téléchargés illégalement pendant de longues heures en 56k. Certains m’ont vraiment marqué, au point de rester gravés dans ma mémoire des années plus tard, comme Bliss, de Muse ou In The End de Linkin Park, sorti la même année.

Nous sommes en 2018, les moyens investis dans les clips ont décuplé, les artistes redoublent d’ingéniosité et YouTube donne un accès illimité à tout le contenu vidéo que l’on souhaite. Pourtant, cette culture a été plus ou moins perdue, autour de moi tout du moins, et seuls quelques clips arrivent à se démarquer et à attirer l’attention publique. Je pense à toi This is America (de Childish Gambino).

Mais voilà qu’arrive YouTube Music Premium, et la donne pourrait bien changer.

Le marché du streaming audio est très concurrentiel et chacun se joue l’ayatollah de sa propre paroisse sur cette question, avec souvent des avis bien tranchés. Dans mon cas, je fais partie de cette rare frange d’utilisateurs à s’être tournée vers Google Play Musique.

Pas par fanatisme pour Big G, même si j’avoue que me dire que mes données sont centralisées au même endroit plutôt qu’éparpillées aux quatre vents a tendance à me plaire (je donne déjà toutes mes infos à Google avec mon smartphone Android). Non, si j’ai un triangle orange et jaune sur mon écran d’accueil, c’est parce que le service permet d’uploader ses propres musiques et ainsi d’avoir un catalogue unique, loin des guerres financières que se livrent ces plateformes et certains artistes.

Pourtant, ces derniers temps, j’ai profité d’une promotion pour laisser une nouvelle fois sa chance à Spotify malgré son interface que je trouve particulièrement désagréable à utiliser, et la pertinence des propositions de ses Daily Mix m’a presque conquis… Jusqu’à l’arrivée de YouTube Music.

J’ai tenté l’expérience YouTube Music, et je ne vous cacherai pas que mon premier sentiment a été très négatif. L’interface bordélique de Spotify est là, et on ne peut se créer que des playlists, puisque si l’on essaye de se créer une bibliothèque on se retrouve à pourrir son compte YouTube en suivant tous les artistes et en rajoutant des albums à nos playlists sur le service de vidéos. Bref, à ce stade, après quelques heures d’utilisation, j’étais prêt à retourner sur Spotify ou Play Musique.

Puis j’ai pris 4 heures de mon temps à aller liker des musiques qui me plaisent particulièrement. Et leurs clips. J’ai même mis le service à l’épreuve en allant chercher des vieux titres de groupes de punk que personne ne connaît (et surtout pas Spotify, Deezer et consorts) ou d’artistes fermés au streaming, avec toujours ce même rituel du pouce vers le haut pour me créer ma playlist ultime. Et comme c’est YouTube, je les ai toutes trouvées. Pas toujours officielles, avec parfois une qualité sonore douteuse et avec des « clips » assez étonnants, mais elles étaient là.

Le lendemain, la magie opérait déjà, la home de YouTube Music était remplie de petites cases qui me parlaient : des groupes que j’aime, des listes d’écoute pertinentes et des recommandations attrayantes et variées pour coller à mes goûts éclectiques.

J’ai testé ce service quelques jours, affinant ci et là mes préférences tel un empereur romain dans une arène à grand renfort de pouces levés ou baissés, en essayant toujours plus de me laisser guider par ces petites cases colorées qui me proposaient des pistes que je ne connaissais pas.

Tout n’est pas parfait. Je n’ai pas de véritable bibliothèque, il est difficile d’accéder à son mix hors connexion en edge dans le métro (il vaut mieux la lancer avant pour éviter le chargement infini) et le son n’est pas égalisé, mais dans ces moments-là, je peux toujours me rabattre sur Play Musique, inclus dans l’abonnement.

Puis à force de me laisser guider par les recommandations, j’ai commencé à me tourner vers les sections « Nouvelles vidéos » et « Clips recommandés ». Quitte à travailler avec de la musique, autant profiter de mon deuxième écran pour laisser tourner des images, c’est toujours moins distrayant que les nombreuses notifications de mails et autres messageries que j’ai habituellement.

J’ai découvert grâce à cela de magnifiques clips de chansons que j’appréciais déjà comme la superbe animation de Shikantaza de Chinese Man pour n’en citer qu’un seul. Je me suis alors pris au jeu et au lieu de dérouler des playlists de musiques, me voilà en quelques jours seulement en train de passer d’un clip à l’autre, appréciant pleinement l’univers parfois déjanté de certains artistes qui ont travaillé des jours durant pour proposer une courte vidéo en rapport avec leurs lignes de basses.

Et avec les propositions de Google, je suis tombé totalement par hasard sur des œuvres absolument magnifiques qui ont attisé ma curiosité et mon envie d’en découvrir plus du même artiste. En sautant d’une case à l’autre, j’ai ainsi vu les clips de Highly Suspect, et notamment Lydia, un superbe plan séquence aquatique étouffant, ou Bloodfeather, un western très prenant d’à peine plus de 5 minutes à la bande-son à l’opposé de celles de Sergio Leone.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis mon adolescence et MTV diffuse à l’heure de la rédaction de ces lignes un épisode de Jersey Shore : Vacances en Famille. Mais moi, je redécouvre une forme d’art que j’avais mis de côté depuis très longtemps et mon Chromecast diffuse désormais des clips en boucle. Je ne les graverai pas pour les échanger avec des amis, mais il ne fait aucun doute que j’enverrai des liens à certaines de mes connaissances et que je renouvellerai mon abonnement à YouTube Music Premium une fois la période d’essai terminée.

Pour aller plus loin
YouTube Music et YouTube Premium lancés en France : les tarifs, le catalogue et le détail des offres


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