Fitness et techno : comment j’ai perdu (un peu) du poids, et aussi du temps

 
Se remettre en forme avec un smartphone et une montre connectée ou un bracelet, facile, vu le nombre d’objets connectés et d’applications disponibles dans toutes les gammes de prix ! Eh bien je m’y suis mis depuis le printemps, et on peut y perdre autant de temps que l’on souhaite perdre de poids ! Voici le récit, personnel, d’une expérience en évolution constante.

Lève-toi et marche pendant 30 minutes

Parce que les beaux jours reviennent, ou tout simplement parce qu’on a envie de se sentir mieux dans son corps et dans sa tête, les envies de fitness ressurgissent… et peuvent repartir assez vite faute de motivation. J’en sais quelque chose : ça fait à peu près deux ans que j’essaie de m’y remettre de manière constante. Avec tous ces appareils et apps censés vous motiver et mesurer votre progression, on se dit que c’est le truc qui manque, le coach virtuel qui va vous aider, cette fois, à tenir. En tous cas, mieux que Wii Fit, qui était la base de ma précédente tentative. Eh, c’était pas mal, Wii Fit, et à l’époque, j’avais effectivement réussi à perdre quelques kilos !

Rejoignons donc les rangs des adeptes du fitness connecté. Mais avec quoi ? Je précise d’emblée que je suis « agnostique » niveau OS. Je jongle au quotidien entre iOS et Android et le maximum de services et d’apps multi plateformes, disponibles sur les deux. Je suis donc à la recherche d’une solution que je puisse utiliser sur les deux OS, mais de préférence qui s’intègre aux deux apps « natives » sur iOS et Android : Santé et Google Fit. L’Apple Watch est une très bonne solution tout-en-un, mais la mienne commence à montrer des signes de faiblesse. Et comme elle est de première génération, elle n’a pas de GPS intégré, un espace de stockage ridicule pour stocker sa musique quand je n’ai pas envie de prendre mon téléphone (quelques centaines de Mo), et surtout, elle n’est pas étanche. Or, durant mes premières semaines d’activité, je me suis rendu compte que je peux avoir besoin de m’exercer dans une piscine. Dommage de devoir laisser ces activités-là de côté.

L’Apple Watch Series 3 est étanche et autonome. Malheureusement, ce n’est pas la mienne.

Et puis comme d’habitude avec Apple, l’écosystème est au top… tant qu’on est 100% dedans. Par exemple, j’aime beaucoup l’app Activité et ses 3 cercles à remplir, qui fournit une bonne vision de ses efforts du jour quand on utilise une Apple Watch. J’ai commencé avec ce couple, et j’étais plutôt satisfait de son efficacité, mais le stress d’emporter un iPhone encore jeune et trop fragile a eu raison de moi, et je me suis donc remis à trouver une solution idéale sur Android, avec pour objectif de me limiter le plus possible à ce que j’avais déjà sous la main.

Trouver le bon fit pour son poignet

J’ai donc ressorti de mon tiroir ma Huawei Watch, qui reste encore aujourd’hui ma montre Android Wear/Wear OS préférée, même si Google a décidé de la priver de mises à jour. Elle n’est pas gigantesque, contrairement à la majorité des montres Android. Elle n’a pas non plus de GPS, mais intègre un capteur cardiaque que je trouve relativement fiable, et tout ce qu’il me faut niveau apps à portée de cadran : Google Fit et Runtastic pour les exercices, MyFitnessPal pour le suivi, et Google Play Music pour emporter mes playlists hors connexion. C’est avec un Xiaomi Mi A1 (et un bracelet sport plus adapté que celui fourni à l’origine) qu’elle va former le centre du « setup » qui va me refaire bouger de mon fauteuil.

Reste un détail : la Huawei Watch 1 n’est pas plus étanche que l’Apple Watch. Deux solutions : changer de montre (mais ça n’est pas d’actualité), ou ajouter un bracelet pas cher pour les séances aquatiques, sachant que ce n’est pas ma priorité. Comme j’utilise Wear OS, j’ai envie de conserver une compatibilité avec Google Fit. L’application de Google est peut-être controversée (certains adorent, d’autres détestent) ; moi, je l’utilise depuis des années et j’aime sa clarté et les informations qu’elle fournit. On pourrait croire que tous les constructeurs s’intègrent avec la solution de Mountain  View : rien n’est moins vrai. Garmin ou FitBit, par exemple, n’offrent aucune prise en charge. C’était naturellement le premier choix qui s’était imposé à moi, mais j’ai dû l’écarter pour cette raison : j’ai envie de garder la trace de mes exercices sur les solutions intégrées à iOS et Android.

Mon choix s’est donc porté sur le Huawei Band 2 Pro. Je vous vois venir : c’est une pure coïncidence. Le bracelet était le meilleur compromis entre ce que je cherchais (étanchéité, compatibilité Google Fit, capteur cardiaque) et le prix que j’étais prêt à mettre. Le Xiaomi Mi Band 3 aurait pu également faire l’affaire, mais les soldes en ont voulu autrement. Le Band 2 Pro est, lui, loin d’être parfait : je trouve son interface franchement rudimentaire, l’écran peu lisible, et le peu d’activités prises en charge un peu rebutant. Cependant, il m’offre ce qu’il me faut : de quoi suivre mon activité et mon rythme cardiaque pour les quelques occasions où je suis dans l’eau. D’ailleurs, il est également compatible iOS, ce qui me permet de synchroniser les données de Huawei Health sur l’appli Santé d’Apple. Il pourrait donc également compléter (mais un peu moins bien, incompatibilité avec l’app Activité oblige) mon « setup » iOS que je n’ai pas envie d’abandonner non plus.

Le reste du temps, Wear OS et Google Fit remplissent plutôt bien leur contrat. L’app permet de choisir parmi une grande variété d’exercices et les mesures sont suffisamment fiables (le comptage de calories semble légèrement optimiste par rapport aux machines de ma salle).

Je ne vais pas vous faire le détail de mes séances d’elliptique, de vélo ou de course sur tapis. En revanche, cela fait désormais trois mois que je suis régulièrement à ma salle de sport, et ça dit quelque chose sur l’efficacité de mon système niveau motivation : ça marche ! Chacun son truc et sa façon de garder le rythme. Personnellement, pouvoir me fixer des objectifs et les visualiser est un motivateur important. Et sans avoir d’autre ambition que de me remettre en forme et recréer de bonnes habitudes, j’ai pu créer un système qui me convient.

Un système… et des écosystèmes

Cela dit, j’ai l’impression d’avoir encore perdu trop de temps pour l’assembler, ce système. Et le frein principal reste le même : on dépend une fois de plus d’acteurs qui veulent forcément se tailler une bonne part d’un marché concurrentiel. Surtout depuis que l’on a compris que ce qui marche avant tout dans le secteur des montres connectées, c’est cette dimension fitness.

Il y a déjà pas mal de paramètres à gérer selon son profil et ses envies. Tous n’auront pas les mêmes priorités. Les miennes incluent par exemple le fait d’avoir de la musique à emporter, même sans smartphone. Et on peut évidemment stocker sa propre musique en local, mais une fois qu’on a pris le pli des services de streaming, on apprécie de pouvoir compter dessus. Passer du temps dans une salle de sport, c’est un bon moyen de trouver du temps pour écouter une playlist des dernières nouveautés, par exemple, ce qui conduit à écarter certaines options. L’Apple Watch permet uniquement de stocker des playlists d’Apple Music (ça changera peut-être avec WatchOS 5). FitBit travaille avec Deezer. Samsung, avec Spotify. Wear OS propose une app Spotify, mais c’est tout de même avec Google Play Music qu’il s’intègre le mieux. Et comme c’est notamment sur Play Music que j’ai ma bibliothèque, c’était finalement le choix Android le plus adapté.

Certaines apps de suivi fitness (Lifesum, MyFitnesspal) proposent une appli pour un écosystème ou l’autre. Garmin ou FitBit, comme je l’ai dit plus haut,  s’intègrent avec HealthKit côté iOS, mais pas avec Google Fit sur Android. Il faut faire son choix, encore et toujours. C’est encore un secteur dans lequel la petite BD de XKCD sur les standards s’applique à la lettre. Heureusement, des applications multi plateformes comme Runtastic sont à peu près omniprésentes. Des services de synchronisation des données entre ces différents silos existent également, mais je n’ai pas encore osé y tremper le doigt de pied. L’idée de publier ses données sur des services en ligne doit d’ailleurs également faire partie des choses auxquelles on réfléchit. Je fais personnellement plutôt confiance à Google sur ce point. L’avenir me donnera-t-il tort ? On verra !

Ces frustrations, au moins, n’ont pas entamé ma motivation. Quelque part, elles sont même stimulantes. Mon système évolue en fonction de mes trouvailles, des objectifs que je me fixe et des découvertes que je fais sur mon rythme et mes aptitudes. Pour une fois que passer son temps à comparer des objets connectés et des apps sert le but noble de se remettre en forme !


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