Un pod d’histoire
Il y a quelque temps, j’ai dû me rendre à l’évidence : je n’écoutais plus assez de musique. Je ne m’intéressais plus assez aux nouveautés, je tournais sans cesse sur les mêmes albums, les mêmes artistes. Et pourquoi ? En grande partie parce que j’écoutais trop de podcasts. Ça fait un peu plus de 10 ans que j’ai découvert ce medium. C’est dire si ça remonte : c’était encore l’époque où le mot était pris au sens littéral. J’écoutais des podcasts en les synchronisant sur mon iPod, à l’époque où ni iOS ni Android existaient. Il faut noter d’ailleurs que si Apple s’en est emparé assez rapidement, le podcast a commencé comme quelque chose de non officiel, un détournement des fonctionnalités de l’iPod et de la synchronisation avec iTunes.
En France, quand on parle de podcasts, on pense souvent à des rediffusions d’émissions ou chroniques de radios. Pourtant, ici comme aux États-Unis, le podcast est avant tout un vivier de programmes alternatifs sur des sujets ultra ciblés, réalisés par des passionnés avec des moyens parfois très variables, mais souvent avec un enthousiasme qui comble les lacunes techniques. Et qui fait que l’on peut rester accroché pendant une, deux ou même trois heures à les écouter commenter l’actualité, développer un sujet, ou même partir complètement en roue libre.
Des auditeurs engagés
Parce que, contrairement à une chaine YouTube, et bien qu’il y ait des gens capables de regarder pendant des heures quelqu’un jouer à un jeu vidéo et répondre à un chat, le podcast est une activité de tâche de fond. On peut faire le ménage, aller faire les courses, ou se rendre à son travail en écoutant un podcast. C’est un contenu qui crée de l’engagement, comme on dit, sans mobiliser complètement la personne, et c’est ce qui fait son succès, et son attrait pour des gens qui voudraient leur part du gâteau.
Tenez, c’est dire si c’est un marché juteux. J’écoute principalement des émissions anglophones. Et dans le monde du podcast anglo-américain, le modèle du sponsor (« cet épisode vous est offert par… ») est très développé. Parce que les petits réseaux en vogue ont su créer des émissions financées par des sponsors qu’ils choisissent en cohérence avec leur audience et leurs valeurs. Et la plupart du temps, ils réussissent à intéresser les auditeurs en leur présentant des produits et services réellement attractifs. Des utilisateurs qui ne râlent même pas devant la pub et qui en redemandent : le rêve pour les annonceurs, non ?
Un médium encore ouvert
Je viens de lire un article au titre évocateur : Le podcast sortira-t-il de la niche ? Une question étrange à vrai dire, pour un format qui a déjà plus de 12 ans. Selon les partisans de cette opinion — l’article évoque aussi le point de vue inverse –, le podcast a un problème de « découvrabilité » (sic) et devrait abandonner sa spécificité pour toucher davantage le grand public.
Pour ma part, je pense que c’est précisément cette spécificité qui fait que j’ai accroché au médium à la base. Et je n’ai jamais eu de problème pour découvrir de nouveaux podcasts. En fait, j’ai même dû arrêter de m’abonner à certaines émissions tant je n’arrivais plus à tenir le rythme. Comment ? Tout simplement en écoutant des podcasts et en suivant leurs créateurs, qui invitent des animateurs d’autres podcasts et ainsi de suite. Sur la dizaine d’émissions que je suis encore aujourd’hui, à l’exception de deux chroniques de Radio France, toutes mes découvertes viennent de ce système de bouche à oreille et de recommandations.
Est-ce qu’il y a de la place pour un marché plus « grand public » ? Peut-être. Et je pense que nombre de podcasts pourraient intéresser des utilisateurs qui n’ont même pas conscience de leur existence. Mais attention où on met les pieds. On a la chance, aujourd’hui, d’avoir un médium basé sur des standards complètement ouverts. Un podcast n’est rien d’autre qu’un flux RSS avec un fichier AAC ou MP3 à l’intérieur. N’importe qui peut en produire, le diffuser sans passer par une plateforme comme YouTube (il faut certes l’héberger), le ciblage de l’utilisateur est à peu près limité au nombre de téléchargements et au taux de transformation des publicités, quand il y en a. Les clients sont nombreux, du plus simple au plus « power user » et, pour la plupart, ouverts et basés sur ces standards. Personnellement, je reste fidèle à Pocket Casts, pour son côté multiplateforme et son interface que j’ai toujours trouvé très agréable, évoluant avec Android ou iOS. De Podcast Addict à la récente application lancée par Google, il y a l’embarras du choix.
Pour aller plus loin
Les meilleures applications d’écoute de podcasts sur Android et iPhone
Comparez à la situation de YouTube, ou des plateformes musicales où les silos se multiplient, prenant les utilisateurs en otage d’un écosystème ou de l’autre. Si c’est une niche, elle est bien confortable, et à l’inverse, la mission noble de découvrabilité et d’ouverture au grand public n’est pas sans risque dès lors que les annonceurs souhaiteraient plus de granularité dans leurs statistiques, et les plateformes de diffusion s’empareraient de contenus pour les rendre exclusifs. Espérons donc que la niche est assez grande pour que la plupart de nos créateurs préférés puissent y rester !
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J'ai écouté hier un podcast sur le sujet des castes en Indes, encore très présentes dans la société, et certains aimeraient plus que tout leur faire la peau. La peau des castes. C'était passionnant !
D'ailleurs le titre écrit bien correctement "un média".
En effet, les lieux d'écoutes different également Perso c'est 90% dans ma voiture
Toi aussi ?
T'écoutes pas Outkast ?
"Umh" plutôt !
Ah
C'est vrai que pour ceux qui passent pas mal de temps dans les transports en commun , c"est une source incroyable d'enrichissement culturel. Ça change de la musique.
J'ai écouté hier un podcast sur le sujet des castes en Indes, encore très présentes dans la société, et certains aimeraient plus que tout leur faire la peau. La peau des castes. C'était passionnant !
Faire un arcticle sur le podcast en pensant que le flux rss a commencé avec apple... lol https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Podcasting Ah. Et pour memoire : debut de l'iphone : 2007. Debit d'android sois l'escarcelle google : 2005. Du grand journalisme, vraiment.
Un médium, des médias
Un médium, des médias
A mon avis, l'âge moyen des auditeurs de podcasts doit être sensiblement plus élevé que celui des spectateurs de YouTube. Comme les blogs qui ont souffert du succès de YouTube mais gardent leur intérêt, les podcasts répondent à des attentes précises. Et puis après tout, internet n'est rien d'autre que le média des médias, il est normal d'y trouver de l'écrit, du son et de l'image et du son.
Pourquoi c'est un médium les podcasts ????
J'ai écouté hier un podcast sur le sujet des castes en Indes, encore très présentes dans la société, et certains aimeraient plus que tout leur faire la peau. La peau des castes. C'était passionnant !
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