J’ai peur pour Google Stadia… à cause de YouTube Music

 
Plus Google en dit sur son service de cloud gaming, Stadia, et plus il est possible d’y voir là des promesses de Gascon qui rappellent d’autres services lancés plus tôt, comme YouTube Music par exemple.

Depuis le mois de juin, on connait enfin les contours de Google Stadia, le futur service de cloud gaming de la firme de Mountain View. À défaut d’être particulièrement alléchante, l’offre a le mérite d’être intrigante et attise forcément la curiosité de tous les geeks qui ont envie de savoir comment le géant va gérer de telles contraintes techniques. Mais plus le temps passe et plus le service semble fractionné, avec de nombreuses promesses d’améliorations à venir plus tard. Sauf que les promesses de Google semblent parfois bien amères pour les utilisateurs des autres services de la firme.

Encore beaucoup à faire

Google Stadia ne veut pas être le Netflix du jeu vidéo et ne propose qu’une solution technique pour se passer des nos consoles de jeu. Le catalogue, lui, reste morcelé et à acheter au cas par cas ou par le biais d’abonnements supplémentaires comme Uplay+. Pour l’heure, Google n’a révélé le nom que d’une trentaine de jeux, mais d’autres sont bien sûr à venir, c’est promis.

Pour le lancement, seuls les clients ayant précommandé le pack Fondateur pourront avoir accès au service. Ou tout du moins ce qui ressemble à une bêta du programme puisque les seuls smartphones compatibles dans un premier temps seront les Pixel et qu’il faudra un Chromecast Ultra pour jouer sur sa TV. Mais après Google Stadia sera disponible partout, c’est promis.

D’ailleurs, le Chromecast Ultra n’est pas compatible avec les casques sans fil. Tout comme la manette, qui se connecte elle-même au service. Bon, du coup si vous souhaitez vous affranchir des câbles, il faudra connecter dans un premier temps votre casque à votre appareil de diffusion, comme votre ordinateur ou votre téléviseur, avec les risques d’incompatibilités et de latence.

Et on ne connait pas encore toutes les fonctionnalités qui risquent de ne pas être présentes ou complètes dès les premiers jours du service, Google faisant beaucoup de promesses à ce sujet.

Jurisprudence YouTube Music

Les ambitions de Google sont grandes et les enjeux aussi quand on sait que les concurrents sont également dans les starting blocks. Et de tout mon cœur je veux croire en ce projet, parce que je suis de ces geeks ayant envie de savoir comme Google va gérer toutes ces contraintes techniques. Mais j’ai aussi très peur.

Si j’ai peur, c’est parce que j’avais beaucoup d’espoirs pour YouTube Music. Il y a un an, j’écrivais un édito enjoué sur le service, en expliquant ce qui me plaisait autant dans YouTube Music et les quelques contraintes qui me retenaient encore d’exploser complètement de joie. Mais Google avait de grandes ambitions pour ce service et les promesses étaient nombreuses avec pour but ultime de remplacer Google Play Musique totalement.

Un an a passé, YouTube Music Premium semble être un échec commercial, Google Play Musique existe toujours et certains problèmes du service n’ont toujours pas été résolus. Je le sais bien, je l’utilise encore tous les jours. Mais ça me frustre par exemple de voir que la première case qui m’est proposée chaque fois que j’ouvre l’application n’est autre que le clip de Lydia, de Highly Suspect. Vous savez, ce clip que j’annonçais découvrir dans mon édito de l’année dernière et qui n’a pas été remplacé depuis en première place des recommandations, même si je l’écoute bien moins souvent désormais.

Alors oui, le service s’est amélioré, mais je n’ai toujours pas de bibliothèque propre et claire, l’interface est toujours très imparfaite à mon goût et je passe encore régulièrement par Google Play Musique pour certaines choses. Mais surtout, j’ai bien moins confiance en Google et en ses promesses concernant ses nouveaux services.

Encore de l’espoir

Alors oui, je suis un geek et je n’annulerai pas ma précommande du pack Fondateur, déjà parce que d’un point de vue matériel, je paye avant tout un Chromecast Ultra et une manette de bonne facture. Mais si l’année dernière je terminais mon édito en disant que « je renouvellerai mon abonnement à YouTube Music Premium une fois la période d’essai terminée » (ce qui a été le cas), je ne suis pas aussi catégorique en ce qui concerne mon futur abonnement Stadia Pro.

Et pourtant, malgré la concurrence, Google a de gros arguments à mettre en avant pour faire de son service un incontournable du cloud gaming. Entre les possibles interactions avec YouTube et toute la dimension sociale que cela engendre et le fait que son abonnement de base soit gratuit, Google Stadia a un potentiel énorme à exploiter. Encore faut-il que Google tienne ses promesses rapidement.