Visitez la Gamescom : jeux présentés, gagnants du salon et stands fantaisie

 
La Gamescom fait son retour dans un format physique en 2022. Nous avons visité le plus gros salon de jeu vidéo au monde pour vous le faire vivre de l’intérieur. Signes de la consolidation de l’industrie, festivals de jeux indés et stands immersifs. La découverte est par là, entrez, suivez-nous.
Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Après deux ans de Covid, une partie de l’industrie du jeu vidéo a enfin pu se retrouver dans un événement bien physique et réel, loin du métavers. La Gamescom a un statut assez particulier dans l’écosystème du jeu vidéo. Ce salon du mois d’août est ouvert au public et permet d’essayer les jeux de la fin d’année dans un état plus proche de leurs sorties. C’est une première différence avec l’E3, durant lequel les développeurs se pressent de sortir une version jouable d’un niveau. Situé en Allemagne, c’est un salon qui laisse une belle place aux jeux indépendants venus du monde entier et aux jeux PC de simulation, très populaires en Europe.

Grâce à son ouverture au public, c’est surtout le plus gros salon chaque année dédié au jeu vidéo, plus grand que l’E3 longtemps réservé aux professionnels ou notre Paris Game Week. En 2022, la réouverture de ce salon est un symbole fort et elle doit marquer le retour en forme du jeu vidéo. On peut le dire, les joueurs ont plutôt répondu présents.

Les joueurs ont répondu présents. // Source : Cassim Ketfi – Frandroid
Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Les fameux stands fantaisistes font leurs retours

La Gamescom c’est donc un salon divisé en deux grandes parties, celle ouverte au public avec des stands plutôt impressionnants, et la partie des professionnels où les rendez-vous et les présentations derrière portes closes s’enchainent à un rythme effréné. C’est évidemment la première partie qui est la plus intéressante à montrer en image. C’est celle où les marques présentent leurs nouveautés aux joueurs à travers des stands immersifs. Le bon exemple de ce salon était sans doute la démo de Alone in The Dark à faire à l’intérieur du manoir Derceto.

De l’autre côté du manoir, les joueurs pouvaient aussi retrouver le stand de l’éditeur Sega, très présent sur le salon puisqu’un éditeur important en Europe. Il était notamment là pour présenter Two Point Campus, récemment lancé et ajouté au Xbox Game Pass. L’éditeur avait aussi dans sa besace une démonstration jouable de Sonic Frontiers, attendu pour la fin de l’année.

Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Salon allemand oblige, la Gamescom est toujours le lieu de rendez-vous des jeux de simulation et en particulier le champion Farming Simulator. La seule façon de justifier l’arrivée d’un tracteur ou d’une tractopelle dans les allées du salon. Mais, derrière le charme de ces stands créés pour l’occasion, il y a surtout l’opportunité de tester des nouveautés ou des jeux à paraitre. Il faut parfois faire la queue de longues heures pour y accéder, mais c’est la chance de se faire une idée sur un titre ou de faire des retours en direct avec une équipe de l’éditeur.

Chaque stand a sa propre décoration, selon le budget consenti par l’éditeur ou le développeur. C’est généralement là pour ajouter un cachet d’immersion, mais pour certains stands comme celui d’un simulateur de conduite de camion, cela ajoute une nouvelle dimension. La machine de démonstration était réellement dans la cabine du semi-remorque, avec un écran large devant le pare-brise.

Il faut aussi parler du stand Xbox. Ni Sony ni Nintendo n’ont fait le voyage côté public cette année pour la Gamescom, et le fabricant américain était donc le seul à proposer un stand public. L’occasion de découvrir de futurs titres de son Xbox Game Pass évidemment comme The Last Case of Benedict Fox, Planet of Lana ou encore Grounded.

Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Pour cette occasion, une araignée géante était présente sur le stand Xbox. Plutôt prévenant, Microsoft a affiché des messages d’avertissement sur l’entrée de son stand pour prévenir les arachnophobes. Une assistante était présente pour aider à voir les jeux Xbox sans passer par la vilaine bête en exposition.

Avec son ouverture au public, le salon de la Gamescom est aussi l’occasion de vendre des produits dérivés. Un hall était notamment dédié à des boutiques que l’on a plutôt l’habitude de retrouver à Japan Expo. On pense aux boutiques de t-shirt présentant des œuvres d’artistes dont on se demande si les droits d’auteur ont bien été payés par le fabricant. Plus légitimes, les stands d’éditeurs japonais comme Square Enix ou Sega étaient l’occasion d’acheter des BO, des figurines, ou de se faire photographier avec Morgana de Persona 5. La gigantesque boutique de Blizzard semble avoir réussi à résister aux mauvaises périodes du studio. L’honneur était cette année aux goodies pour World of Warcraft : Wrath of the Lich King Classic. De quoi se demander en quelle année nous étions le temps de quelques secondes.

Embracer et Tencent en position de force

Évoquer les différentes parties du salon occupées par Microsoft, Sega ou d’autres est l’occasion de faire un rapport sur les forces en présence. On l’a dit, certains géants comme PlayStation ont décidé de faire l’impasse sur la Gamescom, laissant le champ libre à des concurrents. L’édition 2022 du salon était de fait une bonne façon de constater la concentration dans le domaine du jeu vidéo. Une énorme partie de la Gamescom était dédiée cette année à Level Infinite d’une part et THQ Nordic d’autre part. Le premier n’est autre que la marque européenne derrière laquelle se cache le géant chinois Tencent. Les joueurs pouvaient y découvrir ou y redécouvrir V Rising, Dune : Awakening, Metal : Hellsinger ou encore Warhammer 40,000 : Darktide.

À travers ces jeux, mais également ses investissements dans des sociétés comme Ubisoft, Tencent Games s’installe progressivement dans le paysage vidéoludique occidental. C’est aussi un signe de l’arrivée de la Chine parmi les acteurs importants du jeu vidéo à l’international. Parmi les stars du salon en 2022, il y avait le jeu Genshin Impact qui a reçu sa mise à jour 3.0, et le nouveau jeu Where Winds Meet qui a fait forte impression.

Dans les sociétés bien européennes, il y avait le toujours plus grand, groupe Embracer et l’éditeur THQ Nordic. La société rachète à tour de bras des développeurs depuis plusieurs années, en particulier en Europe, pour créer un large complexe de talent et de licences. De fait, ces nombreux développeurs ont chacun besoin d’un espace pour montrer leurs jeux et il fallait donc occuper une large partie de l’événement. Le jeu Alone in The Dark dont on parlait plus haut était également mis en scène pour l’éditeur THQ Nordic.

THQ Nordic (Embracer) s’était réservé une belle partie du salon // Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Une belle place pour les pépites indépendantes (et françaises)

Cela peut donner au premier abord l’impression que le jeu vidéo n’existe plus qu’à travers ses géants toujours plus gros du jeu vidéo. C’est faux, la Gamescom est aussi le salon pour découvrir de nombreuses pépites indépendantes. En coulisse, c’est d’ailleurs dans ce salon que se signent de nombreux contrats entre jeunes développeurs et société d’édition.

Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Le meilleur représentant est l’Indie Arena, un stand de 1500 m² réunissant une sélection de jeux indépendants de qualité à découvrir. Les acteurs spécialisés (Raw Fury, Daedalic, Steam, Unity, Nintendo notamment) ainsi que la région et l’Union européenne sponsorisent la chose pour offrir la possibilité à ces 124 développeurs de faire découvrir leur jeu. Rappelons qu’un stand de la Gamescom coûte, en effet, très cher, simplement pour l’espace alloué, sans compter la machine dédiée à la démo et les PLV. L’intrigant The Last Worker, le déstabilisant Birth ou le rigolo You Suck At Parking étaient ici en démonstration aux côtés de plus de 100 jeux. Tous très différents les uns des autres. Une nouvelle preuve de la richesse du jeu vidéo.

Un jeu vidéo international qui plus est, 32 pays étaient représentés dans l’Indie Arena. Dans les allées réservées aux professionnels, les pays avaient également leurs délégations comme Choose France. Le pays était d’ailleurs bien représenté par les éditeurs français. Sans être aussi gros que Embracer ou Tencer, on peut mentionner la présence de Focus Entertainment qui présentait A Plague Tale Requiem, Atlas Fallen et Dordogne. En face, Microids avait le surprenamment dynamique Arkanoid Eternal Battle, et les adaptations très françaises Astérix et Obélix XXXL ou Tintin Reporter – Les Cigares du Pharaon.

Une mention enfin pour Plug In Digital et le label Dear Villagers qui présentaient une sélection de jeux indépendants, dont Foretales. Un jeu d’aventure (et de cartes) à paraitre le 15 septembre dont la direction artistique et les animaux anthropomorphiques rappellent beaucoup le Robin des Dois de Walt Disney.

Source : Cassim Ketfi – Frandroid

Les jeux à retenir du salon

On a beaucoup parlé du salon en lui-même et évoqué les jeux présentés, mais il est temps de parler des jeux que l’on a pu essayer, manette en main. Nous avons sélectionné quelques-uns qu’il faut absolument retenir.

Pentiment

Xbox proposait plusieurs jeux aux journalistes, dont High On Life ou Flight Simulator. Nous avons pu essayer Pentiment, le prochain titre d’Obsidian Entertainment. Il s’agit d’un jeu de rôle et d’enquête se déroulant au Moyen Âge et misant énormément sur ce contexte pour son style artistique, reprenant celui des enluminures d’époque. On dirige Andreas, un jeune homme dont on pourra personnaliser certains traits : quelle étude a-t-il réussie ou abandonné, quels sont ses talents, etc. Autant de traits qui nous aideront dans les dialogues avec les villageois ou dans la réalisation de certaines quêtes. Le plus important se tiendra dans vos choix qui auront un impact assez majeur sur l’intrigue. Nous avons pu le constater dans la courte démo de la Gamescom puisque le déroulement de notre aventure était totalement différent de celui de nos confrères.

Le jeu fourmille de bonnes idées et le style artistique choisi se justifie amplement à travers certains éléments du jeu. On pourra par exemple admirer jusqu’à des ratures dans le texte des dialogues, souvent synonyme d’un personnage qui peine avec sa diction. Dans ce jeu, tout repose évidemment sur l’écriture qui semblait très réussie lors de notre démo, mais évidemment entièrement en anglais. Il reste donc à espérer que la localisation en français du jeu sera à la hauteur de son écriture anglophone. Cette dernière n’hésite pas à faire transparaitre les accents des personnages et du vocabulaire en vieil anglais. Le français détient la même richesse dans son Histoire, à Microsoft de l’utiliser. Pentiment arrivera le 15 novembre sur Xbox Series X|S, Xbox One, PC (Microsoft Store et Steam) ainsi que dans le Xbox Game Pass et le PC Game Pass.

Moonbreaker

Nous avons également pu découvrir le nouveau jeu des développeurs de Natural Selection et Subnautica : Moonbreaker. Il s’agit cette fois d’un jeu de stratégie au tour par tour rappelant énormément X-Com en rajoutant des éléments de Hearsthone ou de Teamfight Tactics. Ici, vous contrôlerez des figurines à peindre comme les fans de Games Workshop les connaissent bien. Le jeu intègre d’ailleurs un mode peinture très poussé pour personnaliser chaque figurine. À chaque tour, vous pouvez déplacer vos figurines, en déployer de nouvelles ou utiliser leurs compétences. Objectif : détruire la figurine « capitaine » de l’adversaire (une IA ou un joueur) et empêcher l’ennemi de détruire votre capitaine.

L’interface est très simple à prendre en main et le didacticiel du jeu très bien conçu. On pourrait se croire devant un jeu Blizzard tant les finitions et l’interface semblent travaillées pour être accessibles. Plusieurs éléments de la direction artistique, jusque dans le style des boutons, ne sont d’ailleurs pas sans rappeler la proposition de Starcraft 2. Le plus important est que la boucle de gameplay et l’aspect stratégique nous fort convaincu lors de notre session. Pour être honnêtes, nous avons hâte de remettre la souris sur le sujet lors de son arrivée en early access le 29 septembre 2022. Espérons surtout que le modèle économique du jeu sera bien choisi pour ne pas casser son potentiel de fun.

Alone in the Dark

THQ Nordic s’est donc mis en tête de réimaginer le précurseur du jeu d’horreur (made in France) : Alone in The Dark. Le projet est confié au studio Pieces Interactive et Frédéric Raynal n’est plus de la partie, mais on va retrouver le manoir de Derceto et les personnages de la famille Hartwood ainsi que le détective privé Edward Carnby.

En l’occurrence, la démo était un prologue dans lequel on incarnait la petite Grace. Une façon bien pratique de ne pas dévoiler de scènes d’action au joueur. La petite fille va se contenter de se balader dans la maison démoniaque pendant quelques minutes et envoyer un appel à l’aide à Emily Hartwood. Les fans se rappellent du personnage de Grace issue de Alone in The Dark 2. Le prologue était l’occasion pour les développeurs de glisser de nombreuses références à la première trilogie de la série. Une manière de rassurer les fans que la franchise était entre de bonne de mains. Hormis quelques jump scares, nous étions plus proches du jeu d’ambiance interactif que du véritable survival horror. Gageons que passer le prologue et au contrôle des personnages adultes, les choses devraient se corser.

Et les autres

Nous avons essayé d’autres jeux comme Planet of Lana et The Last Case of Benedict Fox. Dans les deux cas, peut-être pas avec suffisamment de temps pour avoir un avis construit et étayé. Ils sont tout de même à surveiller et à retenir pour leurs propositions uniques et leurs charmes. Sortie prévue en 2023 dans les deux cas.

Et si vous souhaitez voir encore plus d’avis sur les jeux, on ne peut que vous encourager à consulter le travail de couverture la presse vidéoludique française pour cette Gamescom. Notamment, les essais de Deliver Us Mars, A Plague Tale Requiem, Evil West et Lies of P, le tout sur Numerama. C’est sûrement la dernière anecdote à partager de ce salon, plus personnel. La joie de retrouver ses consœurs et confrères dans les allées du salon, ou dans le même train partant de Paris, toujours passionnés pour discuter de jeux vidéo.

NB : Notre journaliste Cassim Ketfi est à Cologne pour couvrir la Gamescom 2022 dans sa globalité, mais il y est présent dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Corsair.


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