Conduite autonome : Elon Musk est enfin lucide, avec une annonce décevante pour Tesla

 
La manière dont Elon Musk s’est récemment exprimé sur la conduite autonome des voitures électriques Tesla a changé. La conduite autonome de niveau 5 n’est apparemment plus à l’ordre du jour.
Tesla Full Self Driving Beta
Source : Electrek

Elon Musk et les promesses manquées, c’est une saga qui est loin d’être terminée. Lors du jeu des questions/réponses de la dernière conférence suite aux résultats financiers du troisième trimestre 2022, le patron de Tesla a bien changé son fusil d’épaule concernant les capacités de ses véhicules à conduire sans intervention humaine dans un futur proche.

Une surprise qui n’en est plus une, tant les promesses ne sont plus tenues

Depuis maintenant cinq longues années, Elon Musk n’a fait que de promettre la conduite autonome aux acheteurs de l’option facturée 7 500 euros en France (capacité de conduite entièrement autonome) et jusqu’à 15 000 dollars hors taxes de l’autre côté de l’Atlantique (FSD pour Full Self Driving).

Si aux USA il est possible de profiter de la fonctionnalité en mode bêta pour le moment, le patron de Tesla n’a eu d’autres choix que de reconnaître la vérité que beaucoup savent d’ores et déjà : la vraie conduite autonome chez Tesla, ce n’est pas pour tout de suite.

Si les promesses de 2019 étaient tournées autour du million de robotaxis Tesla sans personne au volant dans un futur proche, les promesses de la fin de l’année 2022 sont bien moins ambitieuses pour le constructeur et son PDG. En effet, lorsque la question « quand Tesla va pouvoir proposer une conduite autonome de niveau 4 ou 5 » — c’est-à-dire sans aucun besoin d’intervention humaine — lui a été posée, la réponse fut plutôt très vague, voire trop vague :

Eh bien, il y a ce débat sur les interventions par kilomètre et peut-être sur les interventions liées à la sécurité par kilomètre. Nous ne disons pas que c’est tout à fait prêt à n’avoir personne au volant. C’est juste que vous n’aurez presque jamais à toucher les contrôles du véhicule. Ainsi, quand je suis arrivé à Giga Texas depuis la maison d’un ami aujourd’hui, je n’ai jamais touché à aucune des commandes.

Et puis il y a un processus plus long appelé la marche des 9, c’est-à-dire de combien de 9 de fiabilité avez-vous besoin avant de pouvoir vraiment être à l’aise et dire que la voiture peut rouler sans personne à bord ? Et il y a une certaine subjectivité quant au nombre de 9 dont vous avez besoin. Mais je pense que nous serons sur le point d’avoir suffisamment de 9 (voir ci-dessous) pour que vous n’ayez personne dans la voiture d’ici la fin de cette année. Et certainement, sans aucun doute, c’est dans mon esprit l’année prochaine.

La « marche des 9 » dont parle Elon Musk est la probabilité pour qu’il n’y ait aucun incident lié à la conduite autonome sur un parcours donné. Si cette probabilité est de 99,99 %, il y a deux 9. Si elle est de 99,99999 %, il y a cinq 9.

Navigation Autopilot sur Tesla Model 3 // Source : Bob Jouy pour Frandroid

Ainsi, la promesse n’est plus du tout d’avoir un véhicule parfaitement autonome, mais plutôt d’avoir un véhicule dont il ne faudra que rarement prendre le contrôle. Hors de question donc de dormir à bord, puisqu’il faut se tenir prêt à prendre la main à tout moment.

Enfin, lors de cette conférence trimestrielle, Elon Musk a annoncé que l’accord des régulateurs quant à la conduite autonome de Tesla n’était pas pour tout de suite. L’objectif de l’année prochaine est de montrer aux régulateurs américains que la technologie est plus sûre, en moyenne, qu’un conducteur humain. Mais cela est loin d’être gagné d’avance, étant donné que la NHTSA (l’autorité de la sécurité routière américaine) a depuis longtemps Tesla dans le viseur.

Pour aller plus loin
Quelle est la meilleure voiture Tesla à choisir en 2024 ?


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