Meta : pourquoi l’un des grands patrons de la VR claque la porte

De guerre lasse...

 
Après presque 10 ans de bons et loyaux services, John Carmack fait ses adieux à Meta. Le développeur en chef du groupe, spécialisé dans la réalité virtuelle, se dit fatigué, déçu et surtout frustré face à un manque d’efficacité ambiant et à l’optimisation insuffisante de certains matériels.
Meta Quest Pro, le casque de réalité haut de gamme de Meta, pour illustration // Source : Meta

Je suis venu te dire que je m’en vais. Ce week-end sur Facebook, John Carmack, développeur en chef de Meta et figure de la réalité virtuelle au sein du groupe, a annoncé publiquement son départ. Après de longues années au sein d’ID Software (attaché au développement de certains grands succès vidéoludiques, comme Doom, Wolfenstein ou encore Quake), l’intéressé était entré chez Oculus VR en 2013, peu ou prou un an avant que la société ne soit rachetée par Facebook.

Pratiquement 10 ans plus tard, John Carmack jette donc l’éponge, admettant dans son post avoir « des sentiments mitigés » à l’égard de l’organisation interne de Meta. Il dénonce notamment un manque d’efficacité au sein des équipes, aboutissant selon lui à une mauvaise préparation au raffermissement inévitable de la compétition ainsi qu’à d’éventuelles restrictions budgétaires.

Un John Carmack dépité… mais pas totalement pessimiste pour autant

Destiné initialement à une diffusion en interne, le post de John Carmack sur Facebook reflète bien les sentiments partagés de l’ancien développeur en chef de Meta. Le « Quest 2 est presque exactement ce que je voulais voir depuis le début », admet-il par exemple. « Tout aurait pu se passer un peu plus vite et mieux si des décisions différentes avaient été prises, mais nous avons construit quelque chose d’assez proche de ce qu’il fallait ».

« Le problème est notre efficacité », estime par contre John Carmack, qui se fait par la suite plus virulent à l’égard de Meta, de son organisation interne à ses pratiques managériales. « Une organisation qui n’a connu que l’inefficacité est mal préparée à l’inévitable concurrence et/ou aux [restrictions budgétaires] », explique-t-il.

« Nous disposons d’une quantité ridicule de personnes et de ressources, mais nous nous auto-sabotons constamment et gaspillons nos efforts. (…) Je pense que notre organisation fonctionne à la moitié de l’efficacité qui me rendrait heureux… », poursuit Carmack, sévère, avant d’ajouter avoir l’impression de parler dans le vide « J’ai une voix au plus haut niveau ici, donc je devrais pouvoir faire bouger les choses, mais je ne suis manifestement pas assez convaincant », dit-il.

John Carmack en 2015 // Source : Wikimedia

John Carmack, qui devrait désormais s’atteler à d’autres projets au sein de son entreprise Keen Technologies, spécialisée dans l’IA, reste néanmoins optimiste quant à l’avenir de Meta et de sa division VR. « Le combat peut encore être gagné. La VR peut apporter quelque chose à la plupart des gens dans le monde, et aucune entreprise n’est mieux placée que Meta pour le faire », assure-t-il.

Pour contexte, cette démission intervient moins d’un mois après le lancement du Meta Quest Pro, casque VR haut de gamme de Meta, et alors que plusieurs autres figures du groupe ont d’ores et déjà quitté le navire. Parmi elles, Sheryl Sandberg, ex numéro 2 de Meta, ou encore Vivek Sharma, ancien patron d’Horizon World, souligne BFMTech.


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