Tesla Semi : non, son premier client n’est pas déçu de l’autonomie du camion électrique

 
Les premiers Tesla Semi commencent à circuler aux États-Unis, et le patron de PepsiCo, la première entreprise à les utiliser, a donné des premiers retours sur leur utilisation dans des conditions réelles, avec deux types de chargements différents.

Le Tesla Semi avait tout l’air d’une chimère, au même titre que le Tesla Cybertruck actuellement, mais ça, c’était avant ses premières livraisons. Cinq après la révélation du prototype, les premiers exemplaires du camion électrique de Tesla viennent d’être remis à son propriétaire lors d’une cérémonie en grande pompe.

C’est désormais connu, Tesla ne tient pas ses plannings et cette mauvaise habitude a commencé avec la Model 3, qui avait été lancée avec du retard. Aujourd’hui, on attend toujours le Roadster, prévu pour 2020, mais qui n’arrivera finalement pas avant 2023 et, comme énoncé plus haut, le Cybertruck dont les premières livraisons ont été confirmées pour l’année prochaine aussi par Elon Musk.

Une utilisation trop prudente pour le moment ?

Tesla a donc livré enfin ses premiers Semi à son premier client, à savoir PepsiCo, la firme agroalimentaire qui détient entre autres les marques 7Up, Lipton Ice Tea ou encore Tropicana et Benénuts. Elle était l’une des premières a avoir pré-commandé des exemplaires du Semi.

Pour le moment, PepsiCo fait rouler 36 camions sur la centaine commandée à Tesla. L’usine de Sacramento en a reçu 21, tandis qu’il y en a 15 autour de Modesto pour des trajets pour le moins assez courts. En tout cas bien en dessous des aptitudes du Tesla Semi d’après la fiche technique dévoilée par le constructeur.

En effet, d’après une interview de Mike O’Connell, le patron de PepsiCo relayée par Reuters, l’entreprise n’exploite pas forcément à fond toutes les capacités de ses engins. Selon le dirigeant, PepsiCo remplirait au maximum les remorques lorsqu’elles doivent transporter des produits légers comme des chips par exemple (pour Frito Lay, l’une des filiales de PepsiCo, qui détient Doritos, Cheetos et les chips Lays), mais pour transporter les sodas, les camions électriques Tesla ne servent que pour de courts trajets.

« Les Semi transporteront les produits alimentaires Frito-Lay sur environ 425 miles (684 km), mais pour les chargements plus lourds de sodas, les camions effectueront des trajets plus courts d’environ 100 miles (160 km) », a déclaré Mike O’Connell. Plus tard, « PepsiCo utilisera également les Semi pour transporter des boissons pour des trajets allant de 400 à 500 miles (640 à 800 km) ».

Le patron de PepsiCo a précisé qu’il comptait garder chaque exemplaire du Tesla Semi pendant au moins 1 million de miles, soit 1,6 millions de kilomètres. De quoi rentabiliser l’achat du camion électrique d’Elon Musk avec sa gigantesque batterie de 900 à 1 000 kWh (l’équivalent de 10 Tesla Model S Plaid !).

PepsiCo ne dit pas pourquoi il « sous exploite » ses Tesla Semi

On peut évidemment interpréter de différentes manières cette déclaration, d’autant plus qu’Elon Musk avait déclaré que le semi-remorque avait parcouru une distance de 800 kilomètres environ en tractant 36,7 tonnes.

Cependant, Mike O’Connell n’indique pas pourquoi les Semi chargés de sodas (et donc avec un poids beaucoup plus lourd) ne font pas plus de 160 km. Est-ce une stratégie interne ? Une limitation technique à peine voilée ou bien parce qu’il n’est pas nécessaire d’aller plus loin pour acheminer la marchandise ?

Mike O’Connell a aussi déclaré qu’un voyage de 425 miles (684 km) avec des produits Frito-Lay fait arriver le camion au dépôt avec une batterie à environ 20 %. La recharge prend environ 35 à 45 minutes grâce aux mégachargeurs.

Pour aller plus loin
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