Onze mois à peine séparent l’Osmo Action 3 de sa désormais petite sœur Osmo Action 4. Au-delà de cette courte période pour améliorer un produit déjà bien abouti, c’est la date de lancement qui interpelle. Eh oui en 2022, DJI avait dévoilé son Action 3 le même jour que GoPro pour le lancement de sa Hero 11 Black. Cette année pour l’Action 4, DJI change donc de stratégie et a annoncé sa nouvelle caméra début août.
Nouveau capteur et étanchéité renforcée… les changements semblent légers, mais rappelons que l’Osmo Action 3 nous avait agréablement marqués lors de notre test. Ceux qui crient à la tueuse de GoPro auront-ils raison cette année ? Éléments de réponse dans notre avis et test complet de la DJI Osmo Action 4.
Fiche technique
Modèle | DJI Osmo Action 4 |
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Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec une DJI Osmo Action 4 prêtée par la marque.
Design et interface
Design
La DJI Osmo Action 4 est calquée sur l’Osmo Action 3. Les deux caméras d’action se ressemblent comme deux gouttes d’eau et c’est finalement le chiffre « 4 » qui permet de les différencier — comme les dernières GoPro, finalement.
On ne va pas se plaindre, le design de l’Osmo Action 3 étant réussi. On retrouve donc sur l’Osmo Action 4 un format caméra d’action. C’est simple, les deux modèles partagent exactement les mêmes dimensions : 70,5 x 44,2 x 32,8 mm. Même histoire pour la masse, comptez 145 g sur la balance.
La principale et seule véritable nouveauté apportée sur le design de l’Osmo Action 4 est son étanchéité. Vous pourrez désormais utiliser votre caméra sans caisson supplémentaire jusqu’à 18 mètres de profondeur, contre 16 mètres sur l’Osmo Action 3 et 10 mètres sur la GoPro Hero 11 Black. Ce n’est pas le touriste type qui descendra à ces profondeurs, mais force est de constater que, pour une caméra d’action, DJI marque un joli point ici. Une profondeur 18 mètres est précisément celle de la certification PADI Open Water. Sur le papier, la caméra DJI (sa batterie en réalité) peut également résister à des températures allant jusqu’à -20 °C.
Faisons un rapide tour du propriétaire. À l’avant, le petit écran couleur de 1,4 pouce est toujours tactile, là où celui de la GoPro Hero 11 Black ne l’est pas. Ce léger avantage est parfois pratique pour modifier les réglages de la caméra lorsque l’écran principal (à l’arrière) n’est pas accessible.
Le « O » de l’inscription « Osmo » cache un capteur de température de couleurs. La protection de lentille est dévissable, donc remplaçable. Elle profite aussi d’un traitement hydrophobe : en d’autres termes, les gouttes d’eau ne viendront pas gâcher tous vos plans à la surface de l’eau.
La face arrière est quant à elle recouverte d’un écran sur une bonne partie de sa surface. Là encore, c’est exactement le même écran de 2,25 pouces que sur le précédent modèle Osmo Action 3. Tant mieux, nous n’avions rien de particulier à lui reprocher. Mieux, les couleurs affichées pour la prévisualisation des vidéos sur la caméra DJI sont plus agréables à regarder que celles de la GoPro Hero 11 Black. À vue d’œil, les images semblent plus saturées et mieux définies.
La trappe située sur la tranche gauche de la caméra cache le port USB-C. De l’autre côté, une seconde trappe abrite la batterie amovible. L’emplacement microSD est caché par la même trappe, à droite.
Dommage, l’Osmo Action 4 aurait pu être l’occasion pour DJI d’arranger les boutons physiques présents sur la caméra. Ces derniers sont à notre goût encore durs à presser. Aucun problème dans la majorité des sports, le clic est franc, donc rassurant. Ce n’est cependant pas la même histoire lorsque l’on porte des gants : vélo, moto, ski… Dès lors, il est franchement compliqué de les utiliser, voire dangereux si on s’emporte — surtout le bouton déclencheur.
Le système d’accroche
La DJI Osmo Action 4 réemploie sans surprise le système magnétique de l’Osmo Action 3, lui-même hérité de l’Action 2. Alors que GoPro intègre depuis plusieurs années les deux habituelles pattes de fixation dans le châssis de ses caméras, DJI réfléchit autrement et propose une solution magnétique. Ici, un élément supplémentaire s’occupe de sécuriser l’accroche entre la caméra et l’accessoire utilisé — perche, harnais, poignée…
Ledit élément vient se clipser magnétiquement à la face inférieure de l’Osmo Action 4. Si la manipulation est franchement facile, il ne faut pas oublier d’appuyer sur l’ensemble pour s’assurer que les deux petits crochets sont bien enclenchés. Ces derniers fiabilisent le tout, histoire de ne pas laisser toute la charge à la partie magnétique. Il suffit ensuite de visser l’élément à l’accessoire, avec les deux petites pattes classiques.
Notre avis n’a pas changé depuis notre test de la DJI Osmo Action 3 : ce système permet de changer d’accessoire facilement et rapidement. Il suffit de déclipser puis de reclipser l’Osmo Action 4. Reste qu’il faut tout de même posséder plusieurs de ces supports — et les avoir au préalable installés sur les différents accessoires. Justement, DJI livre un seul support magnétique dans le pack classique de l’Osmo Action 4, contre deux pour le bundle Aventure.
L’autre scénario est moins vendeur : avec un seul support, il faudra dévisser l’ensemble du premier accessoire pour installer la caméra sur le second accessoire. Bon, la simple action de retirer la caméra d’un accessoire (pour la recharger par exemple) reste plus rapide avec le système magnétique DJI qu’avec l’habituelle accroche GoPro.
Aussi, ceux qui souhaitent enregistrer des vidéos à la verticale devront emmurer l’Osmo Action 4 dans son « cadre de protection horizontal vertical ». Cet élément embarque une surface magnétique sur une de ses tranches latérales pour le fixer au support à la verticale — la caméra est uniquement magnétique via sa face inférieure.
Ici, GoPro peut avoir l’avantage selon les points de vue : le capteur de la Hero 11 Black offre une marge de manœuvre suffisante pour recadrer ses vidéos et les exporter en 9:16.
Interface et application
L’interface des caméras d’action DJI n’a pas évolué et, hormis une ou deux bizarreries, il n’y avait pas de quoi demander un changement. La navigation tactile est réactive et on se fait rapidement à l’emplacement des différents menus.
Mention spéciale au bouton physique latéral : en plus de changer de modes d’enregistrement (vidéo, photo…), il permet de basculer entre différents profils d’enregistrement paramétrés par l’utilisateur. Cette manipulation est bien moins accessible sur les GoPro.
On en remet une couche ? La caméra DJI est légèrement plus rapide à s’allumer et à commencer un enregistrement que les GoPro. Même si le fabricant américain semble s’être amélioré sur ce point depuis l’année dernière, il reste encore un peu plus long que son concurrent chinois. Aussi, l’application DJI Mimo permet de visualiser en temps réel un enregistrement, alors que celle de GoPro coupe le retour dès le lancement d’une vidéo.
Ces détails n’en sont pas vraiment : à l’utilisation, ils peuvent faire la différence. Bref, vous l’avez compris, l’Osmo Action 4 est plus agréable à utiliser que la GoPro Hero 11 Black. Enfin, les caméras DJI sont réputées plus fiables que les GoPro. Alors que ces dernières ont — de moins en moins — tendance à souffrir de quelques bugs, les Osmo Action ne demandent jamais de retrait forcé de la batterie pour se sortir d’un freeze.
Allez, voici deux avantages pour GoPro. Cette année encore, dans l’interface DJI, nous trouvons l’option dédiée aux champs de vision étrangement désolidarisée des paramètres de définition et de fréquence d’image. Enfin, si DJI a profité du lancement de la Osmo Action 4 pour annoncer un nouvel accessoire radiocommande Bluetooth embarquant un GPS, la caméra reste dépourvue d’une puce GPS. Pour préciser, certains utilisateurs de GoPro s’en servent pour afficher leur itinéraire et autre compteur de vitesse. Chez GoPro, c’est directement intégré à la caméra.
Qualité vidéo
Les caméras DJI n’ont jamais été bien loin de la qualité vidéo offerte par son concurrent GoPro, mais l’Osmo Action 3 restait en retrait de la GoPro Hero 11 Black, de jour comme de nuit.
L’Osmo Action 4 a cependant tout l’air d’être le point de bascule : les images qu’elle propose égalent celles de la GoPro en plein jour, et les dépassent dans les situations de faibles conditions lumineuses.
Déjà, l’Osmo Action 4 embarque un capteur plus grand que sa prédécesseure. Cette année, DJI s’appuie en effet sur un capteur type 1/1,3 pouce, contre 1/1,7 pouce pour l’Osmo Action 3 et 1/1,9 pouce sur la Hero 11 Black.
Sur le papier, le capteur de l’Osmo Action 4 est donc sensiblement plus grand. Aussi, la taille des pixels est en augmentation par rapport à l’année dernière, ce qui devrait là aussi jouer sur les performances en faible luminosité et pour la gestion de la plage dynamique.
En présence de bonnes conditions lumineuses, l’Osmo Action 4 joue sans surprise à merveille son rôle de caméra d’action haut de gamme. Les images enregistrées en plein jour sont belles et les couleurs éclatantes — disons que le ciel est souvent plus bleu sur la DJI que sur la GoPro.
C’est en réalité la première fois qu’une caméra d’action DJI se hisse véritablement au niveau d’une GoPro. L’une donnera une image plus détaillée ici, l’autre l’emportera là… Une chose est sûre, la plage dynamique proposée par l’Osmo Action 4 est plus large que celle de l’Osmo Action 3. Dommage que la GoPro Hero 12 n’ait pas encore été lancée au moment de notre test de la nouvelle caméra de DJI. Pour l’instant, retenez que la qualité vidéo des deux caméras en journée se vaut et ne vous décevra pas.
À noter qu’il est possible d’ajuster la netteté et la réduction du bruit numérique sur différents niveaux dans les paramètres de l’Osmo Action 4. La caméra peut également être basculée dans le profil de couleurs D-Log M 10 bits, apparu sur l’Osmo Action 3 quelques mois après son lancement. De quoi ravir les aficionados de la postproduction.
L’Osmo Action 4 plafonne d’ailleurs en 4K à 120 images par seconde et si certains professionnels auraient pu attendre une définition plus élevée, le grand public se contentera bien largement du 4K. Sur le papier, GoPro reste en avance avec son mode 5,3 K à 60 images par seconde.
En présence de conditions lumineuses compliquées, le nouveau capteur de l’Osmo Action 4 et les améliorations logicielles qui vont avec ont permis de renverser la situation du combat Osmo Action 3 et GoPro Hero 11 Black : les images de la DJI sont nettement plus lumineuses et détaillées que celles de la GoPro — enfin disons moins bruitées.
Mieux : cette année, les résultats plus lumineux offerts par la caméra DJI ne sont pas synonymes de perte grossière de détails dans les basses lumières. C’est là que la caméra chinoise bat sa concurrente américaine. La comparaison dans le garage entre le mode « faible luminosité » de la DJI et le mode « Auto ISO » de la GoPro est sans appel — jetez un coup d’œil sur les bords des vidéos.
Un florilège de vidéos comparatives entre les deux caméras est disponible un peu plus haut, à partir de 2:58. En fin de vidéo, la GoPro a été plafonnée à ISO 800 pour contenir le bruit : la différence est sans surprise frappante avec la DJI, qui offre des images bien plus agréables à regarder. On notera également une colorimétrie un peu plus froide — tendant vers le bleu — chez DJI par rapport aux couleurs plus chaleureuses — vers l’orange — chez GoPro. Cependant, le profil D-log va permettre de recoloriser facilement les séquences en postproduction.
Côté champ de vision, on retrouve les mêmes 155 degrés maximum que l’année dernière. Ce dernier est franchement large. Privilégiez-le lors des scènes d’action en mode fpv type descente à vélo ou ski. Le champ de vision le plus étroit proposé par DJI reste toujours un peu large à notre goût.
Notons aussi le capteur de température intégré à la caméra, qui est censé améliorer les prises de vue sous l’eau en ajustant la balance des blancs. Nous n’avons pas eu l’occasion de le tester et de le comparer aux images GoPro.
Audio
La DJI embarque trois microphones, tout comme la GoPro Hero 11 Black et l’Osmo Action 3. Cette année encore, nous n’avons pas relevé de véritable gagnant lors de nos différents tests. Certains passages sont mieux retranscrits par la DJI, d’autres par GoPro. Nous dirons que l’Osmo Action 4 gère légèrement mieux la réduction du vent que GoPro — suite à notre utilisation à moto et vélo. Rappelons que les deux marques proposent des solutions pour améliorer la prise de son sur leurs caméras : le module média pour GoPro et le système de microphone Mic pour DJI.
Stabilisation
DJI ne semble pas avoir amélioré sa stabilisation numérique sur l’Osmo Action 4. On retrouve en effet les mêmes versions de stabilisation que sur l’Osmo Action 3, à savoir RockSteady 3.0 et RockSteady 3.0+.
Si la stabilisation est toujours sacrément efficace, GoPro garde encore un léger avantage. Quelques comparaisons sont disponibles dans la vidéo ci-dessus, à partir de 00:48.
L’Osmo Action 4 bénéficie également sans surprise des modes HorizonSteady et HorizonBalancing. Le premier permet de verrouiller l’horizon même lorsque vous tournez la caméra dans tous les sens — 360 degrés. Cette fonctionnalité est disponible jusqu’en 2,7 K à 60 images par seconde. Elle sera utile, entre autres, aux pilotes de drones FPV.
Le second mode reprend le même principe, mais va moins loin en limitant la correction de l’inclinaison à ± 45º. Il est quant à lui compatible en 4K à 60 images par seconde. Ici, l’idée est de corriger l’inclinaison involontaire de la caméra — lorsqu’elle est fixée maladroitement à un accessoire, ou que c’est tatie Monique qui a décidé de filmer la sortie en montagne.
Autres modes
L’Osmo Action 4 ne propose pas de nouveaux modes, autres que les vidéos, les photos et autres Timelapses ou Hyperlapses. Le ralenti maximal proposé est en 4K à 120 images par seconde.
Pour le coup, GoPro fait mieux avec des fonctionnalités orientées grand public : nous pensons ici aux nouveaux modes nuit, comme le Light Painting ou le Star Trails.
Autonomie
Les caméras d’action DJI sont reconnues pour leur autonomie, du moins comme étant plus autonomes que les GoPro.
L’Osmo Action 4 s’appuie sur la même batterie que l’année précédente sur l’Osmo Action 3 — 1 770 mAh. Pour rappel, en 2022, lors de nos tests, cette dernière chatouillait l’heure et demie d’enregistrement vidéo 4K à 60 images par seconde.
Si la capacité de la batterie est restée la même, nous avons reconduit l’expérience — qui reste purement théorique.
DJI Osmo Action 4 | DJI Osmo Action 3 | GoPro Hero 11 Black | |
---|---|---|---|
4K à 60 images par seconde | 80 minutes | 88 minutes | 69 minutes |
1080p à 30 images par seconde | 124 minutes | 156 minutes | 129 minutes |
Cette année étrangement, les scores sont moins bons, mais restent tout de même supérieurs de 20 % à ceux de la GoPro Hero 11 Black en 4 K. Une nouvelle fois, ces tests ont été menés à titre indicatif : ils ne représentent pas un usage classique d’une caméra d’action.
Un exemple d’utilisation réelle vous parlera sans doute plus. Nous avons embarqué l’Osmo Action 4 lors d’une randonnée de 2 jours, pendant lesquels un total de 37 minutes de vidéos 4K 30p ont été enregistrées. Ajoutons à cela deux time lapse de 15 minutes chacun, toujours en 4 K. Nous avons également parfois utilisé l’écran arrière de la caméra pour regarder une ou deux vidéos.
Résultat ? Tout cela nous aura demandé une batterie et un 1/3 d’une seconde batterie.
Pour revenir à la comparaison avec la GoPro : nous avons utilisé la DJI Osmo Action 4 et la GoPro Hero 11 Black de la même manière lors d’une sortie moto d’une trentaine de minutes. Les deux caméras ont enregistré autour des 9 minutes de vidéo en 4K 30 images par seconde. Leurs écrans se mettaient en veille dès une minute d’inactivité. L’Osmo Action 4 est passé de 100 % de batterie à 76 %, contre 100 % à 74 % sur la GoPro. Peut-être que l’écart se serait creusé en continuant.
Selon nos tests, l’Osmo Action 4 nécessite une quarantaine de minutes pour se recharger. C’est là encore un avantage sur GoPro et l’heure et demie habituellement demandée.
Prix et date de sortie
La DJI Osmo Action 4 est disponible au prix de 429 euros avec un seul support d’installation et sa vis, le cadre de protection horizontal vertical et une base adhésive incurvée. À titre de comparaison, l’Osmo Action 3 demandait 359 euros à son lancement fin 2022, soit 70 euros de moins.
Le pack « Aventure » de l’Osmo Action 4 (avec 3 batteries, un étui de recharge à batterie, une perche et deux supports d’installation) est affiché au tarif de 529 euros. C’est là encore 70 euros de plus que pour le pack Aventure de l’Osmo Action 3.
Rappelons que la GoPro Hero 11 Black coûtait 449 euros à son lancement. L’Osmo Action 4 est donc techniquement 20 euros moins chère. Précisons qu’à la rédaction de ces lignes début septembre 2023, la Hero 11 Black est en promotion à 399 euros. On s’attend à une annonce prochaine de la Hero 12 Black.
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