Les voitures électriques du plus grand concurrent de Tesla vont enfin se recharger rapidement avec cette nouveauté

 
Quelques jours après la présentation du Sea Lion 07, une voiture électrique concurrente du Model Y, BYD présente les nouveautés de sa nouvelle plateforme : la e-platform 3.0 Evo. Cinq innovations devraient faire parler d’elle, et renforcer la guerre entre la marque chinoise et Tesla pour devenir numéro 1 mondial de l’électrique. Les voici.
BYD Sea Lion 07 // Source : BYD

C’est un sujet que nous aimons suivre : la guerre entre BYD et Tesla pour devenir numéro un mondial de la voiture électrique. Si la marque américaine est restée devant sur 2023 (de justesse), 2024 semble encore moins certain, avec un début d’année en berne pour Tesla.

BYD continue son offensive de son côté, et lance ses nouveautés à un rythme effréné. Dernière présentation en date : le BYD Sea Lion 07, une voiture électrique concurrente du Model Y, et qui étrenne une nouvelle plateforme : la e-platform 3.0 Evo. La marque a publié un post sur Weibo pour vanter ses mérites, et cinq innovations méritent de s’y pencher.

Un moteur « 12-en-1 »

Ce petit « Evo » nous met la puce à l’oreille : cette nouvelle plateforme n’est qu’une évolution de la e-platform 3.0 de BYD, qui équipe toutes ses voitures électriques depuis 2021 (la Seal, la Dolphin ou la Seagull en profitent donc). Si cette e-platform 3.0 se vantait déjà d’avoir un groupe motopropulseur « 8 en 1 », cette évolution passe carrément au « 12 en 1 ».

BYD e-platform 3.0 Evo // Source : BYD

Sont donc regroupés dans un seul bloc, entre autres, le moteur électrique (bien entendu), mais également l’électronique de contrôle au carbure de silicium, les réducteurs à haut rendement, le chargeur, le convertisseur de courant continu, le gestionnaire de batterie, les modules de suralimentation intelligents et d’autres subtilités.

À la clef, plus de compacité et moins de pertes : BYD annonce un rendement global de ce « 12 en 1 » de 92 %. Quant au moteur en lui-même, une nouvelle génération permet de monter jusqu’à 23 000 tours/minute, un record a priori pour un moteur de grande série – le moteur de la Tesla Model S Plaid s’approcherait de cette vitesse de rotation et Xiaomi propose un moteur titillant les 27 200 tr/min, mais à des tarifs bien différents.

Une charge bien plus rapide dans toutes les situations

Deuxième grande avancée de cette nouvelle plateforme : la recharge, sujet ô combien important pour une voiture électrique. Il faut bien l’avouer : jusqu’à présent, les BYD ne brillaient pas par leurs temps de recharge, mais cela devrait changer.

Grâce au GMP « 12 en 1 » décrit plus haut, la marque annonce être en mesure de « booster » à la fois l’ampérage et la tension, passant de 250 ampères/500 volts proposés par la borne à 400 ampères/800 volts dans la batterie.

BYD e-platform 3.0 Evo // Source : BYD

Bénéfice immédiat : passer de 10 à 80 % fond à 25 minutes, même si la capacité récupérée n’est pas communiquée ; encore plus impressionnant, passer de 80 à 100 %, talon d’Achille habituel des électriques, ne demande que 18 minutes.

Des chiffres en sacré progrès… même s’il faut bien préciser que le Tesla Model Y Propulsion, pourtant dotée des batteries Blade de BYD, fait le 10 à 80 % en 20 minutes et le 80 à 100 en 15 minutes !

Et ça ne s’arrête pas là. Outre ces chiffres obtenus dans des conditions idéales, l’armée d’ingénieurs de BYD s’est également penchée sur les performances de charge à faibles températures, un autre point faible des voitures électriques actuelles. Grâce à une technologie de chauffage par impulsion, la marque annonce pouvoir réduire le temps de charge de 40 %.

BYD e-platform 3.0 Evo // Source : BYD

Enfin, BYD s’entête avec cette étonnante stratégie de recharge à deux câbles, actuellement proposée sur les Denza, sa marque haut de gamme cocréée avec Mercedes-Benz. En connectant votre voiture à deux câbles en simultané, la puissance totale peut monter à 500 kW. Un chiffre phénoménal, qui fait baisser le temps de charge de 10 à 80 % en 12 minutes seulement… mais qui implique de bloquer deux bornes pour une seule voiture. Peut-être pas le choix le plus urbain possible.

Une pompe à chaleur de nouvelle génération

Pour revenir sur les performances de la voiture par temps froid, BYD a doté cette e-platform 3.0 Evo d’un système de pompe à chaleur de nouvelle génération. La pompe à chaleur est un système qui se démocratise sur les voitures électriques, permettant d’appréciables économies d’énergie en hiver, mais BYD va plus loin.

BYD Sea Lion 07 // Source : BYD

Ici, on passe carrément à un module « 16 en 1 », gérant l’intégralité des systèmes de chauffage et refroidissement. Pour l’habitacle, une baisse de la consommation de 20 % est annoncée pour chauffer la cabine ; la batterie est également concernée, avec un nouveau système de refroidissement permettant d’obtenir les temps de charge évoqués plus haut.

Quant au moteur, cette pompe à chaleur permet d’augmenter la puissance de sortie de 40 kW et de baisser les pertes de 30 % grâce à une meilleure gestion de la température. En d’autres termes, BYD clame un gain de 60 km (selon le cycle chinois CLTC, moins réaliste que notre cycle européen WLTP) à haute température extérieure et 45 km CLTC à basse température.

Un châssis encore plus sûr

Quatrième nouveauté : l’intégration de la technologie « CTC » — comprenez « Cell to Chassis », où la batterie fait partie intégrante de la structure de la voiture. Chose intéressante : BYD utilisait précédemment la technologie « CTB » (« Cell to Body »), alors que le CTC restait chasse gardée de… Tesla.

BYD Sea Lion 07 // Source : BYD

Entre CTB et CTC, les différences sont ténues, mais BYD met en avant les bénéfices de sa solution CTC : la zone de déformation à l’avant est augmentée de 10 cm, tandis que la rigidité de la carrosserie augmente de 60 % grâce à cette batterie intégrée.

Gardons cependant en tête que les solutions CTC et CTB possèdent un réel point faible : du fait de son intégration dans la structure de la voiture, la réparabilité de la batterie s’en voit fortement réduite. Pas forcément un bon point pour la durabilité de la voiture électrique dans le temps.

Un comportement routier amélioré

Dernière avancée de cette e-platform 3.0 Evo : un comportement routier plus finement contrôlé. Grâce à un nouveau système de contrôle, l’architecture électronique iTAC est capable de mieux contrôler puissance, couple et tenue de route de la voiture.

Bénéfices : des dérapages détectés 50 ms plus tôt (et ça peut faire beaucoup dans des situations d’urgence), des pertes d’adhérence au démarrage en baisse de 40 % et des risques de tête-à-queue réduits de 11,7 % très précisément.

BYD Sea Lion 07 // Source : BYD

Des modes de conduite sont également prévus, comme un mode tout-terrain, un mode « compétition »… et même un mode « Drift », un peu à l’image de la Hyundai Ioniq 5 N.

Vous l’aurez compris : BYD voit les choses en grand avec cette nouvelle plateforme. Si le Sea Lion 07 sera la première voiture électrique de la marque à en bénéficier, aucun doute que le reste de la production du géant chinois devrait également en profiter.

La Seal X, une voiture compacte qui devrait arriver en Europe fin 2024, devrait ainsi en être équipée, permettant à BYD de renforcer sa position de challenger féroce face à Tesla. Rendez-vous dans les prochains mois pour déterminer si ces nouvelles technologies auront un impact sur les ventes mondiales de la marque !


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