Nothing a réussi à se faire très rapidement une place au soleil sur le marché ultra-concurrentiel des smartphones. Si la qualité technique des produits explique en partie son succès, c’est bien son originalité stylistique qui lui a permis de se démarquer d’une concurrence bien trop sage.
Jouant sur la transparence et les LED, à la fois esthétiques et pratiques, son design est devenu iconique en un rien de temps. Nothing est d’ailleurs très satisfait de ses progrès. Ainsi, fin 2022, après seulement deux ans, la marque avait vendu un million de produits, puis deux millions en 2023, et trois millions en avril 2024 (les chiffres donnés ne différencient pas les produits audio des smartphones).
C’est dans ce cadre, et après la confirmation par le CEO de Nothing que le Phone 3 ne sortirait pas avant 2025, que la marque lance donc ce Phone (2a) Plus que nous avons testé avec curiosité.
Que nous apporte-t-il pour 50 euros de plus que son prédécesseur ?
Ce produit a été testé avec un produit prêté par la marque.
Design : Des stries en plus
Le Nothing Phone (2a) Plus est, dans les grandes lignes, identique au Phone (2a). Ainsi, nous retrouvons le même design sur la face avant, avec un bel écran de 6,7 pouces entouré de fines bordures d’environ 2 mm d’épaisseur tout autour. Cela permet d’éviter l’inesthétique effet menton.
Les tranches sont plates, à la manière de l’iPhone, avec sur la tranche droite les boutons (mise en marche et gestion du volume) habillés d’un effet métal gris. Ce n’est pas très folichon, et l’ensemble fait très plastique.
La véritable nouveauté esthétique se situe au niveau du dos. Nous retrouvons une plaque de verre transparente qui laisse apparaître un ruban façon câble électronique plat.
Ici, le revêtement est en métal, avec une finition en anneaux superposés, ce qui crée un effet de stries à la surface.
Sur la partie supérieure, nous avons ces deux optiques qui nous regardent fixement, piégées dans un bandeau en plastique et reposant sur un cercle en métal. Autour de ce dernier, trois bandes blanches LED constituent le système Glyph.
Leur rôle n’est pas uniquement d’apporter un éclairage, mais aussi de servir d’interface supplémentaire entre l’appareil et l’utilisateur.
Les dimensions ne changent pas non plus : 161,7 mm x 76,3 mm x 8,5 mm pour 190 g. Un format assez compact qui pourrait cependant poser problème aux utilisateurs dotés de petites mains.
Sinon, la préhension est bonne, et le smartphone ne glisse pas. Soyez toutefois attentif les jours de grande chaleur, car le dos en verre peut alors devenir plus glissant.
Notez que cette surface ne met pas en valeur les traces de doigts, qui restent très discrètes sauf lorsque la lumière est directement orientée vers elles.
Enfin, le bloc photo est bien conçu et permet un usage à plat sans réel déséquilibre.
Pour terminer, nous apprécions la protection de l’écran en Gorilla Glass 5 et le niveau de protection IP54. Il résistera donc à des éclaboussures, mais pas à une immersion dans l’eau.
Écran : de beaux atours
Le Nothing Phone (2a) Plus embarque une dalle AMOLED de 6,7 pouces avec une définition de 2772 x 1240 pixels et un taux de rafraîchissement dynamique de 60 Hz à 120 Hz.
Avec notre sonde et le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays, nous avons mesuré les deux modes d’affichage proposés par le 2a Plus (Actif ou Normal), et celui qui offre les meilleurs résultats est sans conteste le mode Pro Actif.
Ainsi, nous obtenons un Delta E de 3,53, contre trois pour la valeur de référence, et une température de couleur de 6598 K, contre 6500 K pour la valeur de référence.
Nous avons donc un rendu colorimétrique de très bon niveau dans cette gamme de prix.
À cela s’ajoute un taux de couverture de l’espace colorimétrique de 171 % pour l’espace sRGB, 115 % pour le DCI-P3 et 77,6 % pour le BT.2020.
La luminosité est honnête, avec 1001 nits en SDR, mais pas plus de 1098 nits en HDR. Cela permet de l’utiliser en plein jour, mais si le temps et le soleil sont radieux, cherchez de l’ombre avant de le dégainer.
Logiciel : Une boite à outils esthétique
Si Android 14 est bien présent, la véritable star logicielle est Nothing OS 2.6. Cette interface graphique, propre à la marque, possède réellement sa propre identité visuelle.
Bien entendu, il est possible de changer les couleurs et les fonds d’écran, mais l’esthétique et l’ergonomie ne changent pas fondamentalement.
L’interface est épurée et propose une large panoplie de widgets, comme des dossiers affichant jusqu’à 8 applications tout en occupant seulement 4 cases standard.
Il est également possible de placer un widget photo qui lancera l’appareil avec vos réglages favoris gardés en mémoire. ChatGPT, informations… les domaines sont variés et, bien qu’ils soient encore peu nombreux, Nothing en annonce régulièrement de nouveaux.
C’est en accédant aux paramètres que vous pourrez personnaliser l’interface Glyph. Que ce soit pour nous alerter en cas de notification, de la fin d’un minuteur, du niveau de volume ou pour signaler un appel, ces alertes lumineuses reposent les oreilles et permettent de rester informé sans pollution sonore ni avoir à regarder régulièrement son mobile.
Pour en apprendre plus sur Nothing OS 2.5 et le système Glyph, nous vous renvoyons au test très complet réalisé par Hugo.
Performances : Plus puissant encore
Au cœur du Nothing (2a) Plus, nous retrouvons un Mediatek Dimensity 7350 Pro 5G customisé pour Nothing. Le constructeur annonce un gain de performances de 10 %.
Pour la 3D, c’est un GPU Mali G610 customisé à 1,3 GHz qui vient en renfort, Nothing annonçant un gain de performance de 33 %.
L’ensemble est épaulé par 12 Go de mémoire vive et 256 Go d’espace de stockage. La version 8 Go + 256 Go que vous verrez circuler sur Internet est réservée au marché indien.
Modèle | Nothing Phone (2a) Plus | Nothing Phone (2a) | Samsung Galaxy A55 | Xiaomi Poco F6 | Xiaomi Poco F6 Pro | Honor Magic 6 Lite |
---|---|---|---|---|---|---|
AnTuTu 10 | 770193 | 647981 | 752242 | 1464888 | 1598804 | 487337 |
AnTuTu CPU | 231304 | 189064 | 246028 | 377280 | 387029 | 167884 |
AnTuTu GPU | 207440 | 178334 | 174965 | 497272 | 608437 | 47413 |
AnTuTu MEM | 157949 | 124988 | 151831 | 323924 | 328647 | 140219 |
AnTuTu UX | 173500 | 155595 | 179418 | 266412 | 274691 | 131821 |
PC Mark 3.0 | 13192 | 9784 | 13709 | 16219 | 15999 | 11914 |
3DMark Slingshot Extreme | N/C | 5761 | N/C | N/C | N/C | 4040 |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | N/C | 940 | N/C | N/C | N/C | 3938 |
3DMark Slingshot Extreme Physics | N/C | 3612 | N/C | N/C | N/C | 4443 |
3DMark Wild Life | 4738 | 4128 | N/C | N/C | N/C | 2382 |
3DMark Wild Life framerate moyen | 28 FPS | 24.72 FPS | N/C | N/C | N/C | 14.27 FPS |
3DMark Wild Life Extreme | 1375 | 1149 | 1003 | 3007 | 3418 | 611 |
3DMark Wild Life Extreme framerate moyen | 8 FPS | 6.88 FPS | 6.01 FPS | 18 FPS | N/C | 3.66 FPS |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 39 / 26 FPS | 32 / 21 FPS | 26 / 18 FPS | N/C | 94 / 155 FPS | 12 / 11 FPS |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 37 / 43 FPS | 34 / 40 FPS | 31 / 37 FPS | 73 / 103 FPS | 108 / 128 FPS | 16 / 24 FPS |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 60 / 105 FPS | 60 / 99 FPS | 81 / 93 FPS | 120 / 183 FPS | 120 / 133 FPS | 46 / 62 FPS |
Geekbench 6 Single-core | 1175 | 1088 | 1161 | 1986 | 1432 | 939 |
Geekbench 6 Multi-core | 2591 | 2566 | 3462 | 5031 | 5339 | 2723 |
Geekbench 6 Compute (Vulkan) | 4099 | 3255 | 4151 | N/C | 7566 | 1668 |
Lecture / écriture séquentielle | N/C | 489.20 / 522.60 Mo/s | N/C | N/C | N/C | 1912.92 / 1793.85 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | N/C | N/C | N/C | N/C | N/C | 73582.82 / 74958.64 IOPS |
Les résultats des différents benchmarks parlent d’eux-mêmes :
Nous constatons une amélioration des performances dépassant, selon les logiciels de benchmark, les 10 % annoncés.
Ce surplus de puissance rend ce Phone (2a) Plus encore plus fluide et véloce que son prédécesseur. Ce gain se vérifie également dans les jeux vidéo.
Sur Fortnite, en mode épique, nous parvenons à maintenir entre 25 et 30 fps. On passe à 30 fps stables en mode élevé, et en mode graphique moyen, nous obtenons une fréquence d’images oscillant entre 30 et 34 fps.
Photos : un résultat correct
Nous avons droit à trois capteurs photo sur ce smartphone :
- Un capteur principal Samsung GN9 de 50 Mpx, taille de pixel de 1/1,56″, f/1.88, OIS ;
- Un capteur ultra-grand-angle Samsung JN1 de 50 Mpx, champ de vision de 114°, taille de pixel de 1/2,76″, f/2.2 ;
- Un capteur selfie de 50 Mpx, taille de pixel de 1/2,74″, f/2.2.
Comparé au Phone (2a), seul le capteur avant change, passant à 50 Mpx et pouvant désormais filmer en 4K.
Revenons à la photographie : sans surprise, le résultat est très proche de celui de son prédécesseur.
Nous obtenons donc des photos avec un piqué très satisfaisant et une très bonne gestion des zones surexposées. Nous avons réussi à capturer le ciel et les nuages à chaque fois. Les contrastes sont bien dosés et la colorimétrie assez fidèle. La dérive verdâtre constatée avec le Phone (2a) a ici totalement disparu.
L’ultra grand-angle fait son travail, bien que moins précis que le capteur principal. Néanmoins, cela reste satisfaisant au niveau de la colorimétrie et de la gestion des contrastes, ainsi que des zones lumineuses. Un bon travail, avec cependant un peu trop de déformation sur les bords, où les détails sont parfois en retrait.
Le zoom x2 est très propre. Nous perdons peu de détails, le seul bémol étant une colorimétrie un peu trop vive et une gestion des zones lumineuses moins précise.
Les zooms x4 et x8 sont peu exploitables, avec beaucoup trop de bruit numérique qui noie les tentatives de capturer les détails. Cela peut convenir si la zone photographiée est peu complexe et dans d’excellentes conditions de luminosité.
Le mode nuit est très convaincant. Le capteur parvient à absorber pas mal de lumière, donnant des clichés assez détaillés. Nous avons bien la texture de la pierre ou du beignet sur les photos ci-dessous. Cependant, dans les zones trop complexes, le rendu perd en lisibilité.
Le mode nuit présente un défaut notable : dès qu’il croise une source lumineuse, cela crée de longs rayons de lumière. Dommage, cela gâche un peu le rendu global qui reste très correct, même en ultra grand-angle. On peut également noter une colorimétrie un peu plus pâle.
Le zoom x2 est plutôt bon, mais on remarque immédiatement une perte de détails. Rien de trop grave, surtout dans cette gamme de prix, mais c’est à signaler.
En mode nuit, les zooms supérieurs à x2 sont vraiment de trop faible qualité. À éviter, sauf lors d’une nuit de soleil en Finlande.
Mode portrait
Le Phone (2a) Plus délivre des portraits très réussis. Le détourage est de bonne tenue, même avec une chevelure foisonnante. Toutefois, le temps d’exposition reste un peu long et le rendu des couleurs n’est pas mal du tout, mais la carnation manque un peu de naturel. Le Phone (2a) avait le défaut de perdre en piqué en intérieur, cela se vérifie encore ici.
Capteur selfie
Le changement de capteur selfie est bénéfique avec un rendu plus précis que le (2a) mais nous avons une colorimétrie toujours un peu pale.
Audio et son
Dommage que Nothing n’ai pas profité de ce Phone 2a Plus pour ajouter un port jack. Il est possible d’utiliser le port USB-C pour utiliser un casque filaire. Pour le sans-fil, c’est le Bluetooth 5.3 qui est à la manoeuvre avec le support des profils A2DP et BLE.
Autonomie : l’excellence en moins
Nous avons droit à la même batterie que sur le Phone (2a), avec une capacité de 5000 mAh. Nous l’avons soumise à notre protocole de test personnalisé ViSer, et elle a résisté pendant près de 12 heures et 32 minutes.
Nous constatons donc une perte de presque 3 heures par rapport au Phone 2a, probablement à cause du nouveau processeur et GPU.
En jeu, l’autonomie du Nothing Phone (2a) est assez bonne. Par exemple, pour une session de 20 minutes de Fortnite, nous perdons 6 % avec tous les niveaux de détails au maximum et la luminosité à 50 %.
Notez que le smartphone est livré sans bloc de charge. Avec un chargeur 45 W, comptez un peu moins de 1h30 pour une recharge à 100 % en partant de zéro.
Prix et date de sortie
Le Nothing Phone (2a) Plus sera disponible à partir du 6 septembre au prix de 449 euros. C’est 100 euros de plus que le Phone (2a).
Il demeure concurrentiel, mais vient se frotter dangereusement aux Galaxy A55 et Pixel 8a que l’on trouve dans les mêmes tarifs et qui proposent un paquet d’IA, encore plus de puissance pour le Pixel et un volet photo plus qualitatif. Nothing a pour lui son logiciel et son design atypique.
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