Apple Intelligence : une arrivée en France qui risque de tarder, Apple joue l’excès de prudence

Apple Intelligence va être disponible en français… mais toujours pas en France. Alors que la firme a annoncé que son kit d’IA allait être disponible dans de nouvelles langues lors de sa conférence du 9 septembre dernier, cela ne veut pas dire pour autant que ces fonctionnalités seront disponibles pour les utilisateurs mobiles hexagonaux.

Dépêchés à Cupertino pour l’annonce des iPhone 16, nos confrères de Numerama ont obtenu quelques précisions sur l’avenir de l’IA d’Apple en France. Malheureusement, on ne peut pas dire que les nouvelles soient très réjouissantes. Si Apple Intelligence s’entraîne à parler français, c’est pour le moment surtout pour servir les pays francophones hors de l’Europe (comme le Canada ou la Suisse notamment). Sur le Vieux continent, Apple préfère toujours jouer l’extrême prudence, quitte à prendre (beaucoup) de retard.

Bras de fer entre Apple et l’UE

Si la suite logicielle sera petit à petit disponible sur macOS, les utilisateurs d’iPhone et d’iPad en seront toujours privés. Les plateformes mobiles de la pomme étant considérées comme des « contrôleurs d’accès » par le DMA, Apple refuse de déployer ses nouvelles fonctionnalités dessus. Pourtant, les textes européens ne disent actuellement rien sur les services d’intelligence artificielle. La preuve, Google ne s’est pas privé pour déployer son chatbot Gemini sur les mobiles Android hexagonaux.

Par excès de zèle, et aussi pour faire la nique à Bruxelles qui a obligé Apple à s’ouvrir à la concurrence récemment, l’entreprise n’envisage donc toujours pas de revenir sur sa décision. Cela va même plus loin puisque des services comme la recopie d’écran de l’iPhone — qui n’ont pas grand-chose à voir avec Apple Intelligence — sont aussi absent des iPhone vendus en Europe. Toute mention de ces nouveaux services a d’ailleurs été effacée du site français d’Apple.

Qui a le plus à perdre ?

D’après Numerama, l’arrivée d’Apple Intelligence en France en 2025 n’est même pas garantie et le seul moyen d’en profiter sera de se bricoler des accès avec un compte App Store américain. La situation semble donc bloquée : Apple espère que la pression des consommateurs sera suffisante pour obtenir un assouplissement des règles européennes tandis que Bruxelles estime ne rien avoir à se reprocher dans cette affaire.

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Dans cette affaire, l’IA semble donc être un otage de bataille politico-économique qui oppose Apple et l’Union européenne. Reste çà à savoir qui a le plus à perdre : Apple qui vend des téléphones privés d’un de leur meilleur argument de vente ou l’UE qui risque de se mettre les utilisateurs d’iPhone à dos. La joute est symbolique, mais son résultat risque d’être déterminant pour l’avenir technologique du Vieux continent.