Qualcomm a-t-elle vraiment les moyens de racheter Intel ?

 
Durant le weekend, une folle information a émergée : Qualcomm serait en négociations pour racheter Intel. Une fusion de deux géants étasuniens qui pourrait poser beaucoup de questions.
Source : Steven Djurakovic via Unsplash

Le plus grand rachat de l’histoire de l’industrie. C’est en ces termes que beaucoup de médias présentent la possible fusion entre Intel et Qualcomm qui a fait les gros titres ces derniers jours. Dans un article posté le 20 septembre, le Wall Street Journal révélait en effet que Qualcomm était en train d’envisager une acquisition des activités du géant Intel. L’information a ensuite été confirmée par des sources du New York Times et de Reuters, donnant du poids à la rumeur.

Depuis de nombreux mois maintenant, Intel est au plus bas. Accablée par la concurrence venue du monde ARM et par de nombreux problèmes sur ses processeurs de 13e et 14 générations, l’entreprise s’est récemment séparée de sa division fonderie après avoir licencié 15 000 salariés dans les semaines qui précédaient. L’indéboulonnable géant de la tech vacille.

Un deal économiquement compliqué

Qualcomm, la « nouvelle » star des processeurs, verrait donc dans cette situation une opportunité rare pour étendre son empire. Encore largement cantonnée à la fabrication de puces pour les appareils mobiles, l’entreprise pourrait ainsi mettre la main sur un géant du secteur du PC, mais aussi sur des années de savoir-faire et des milliers de brevets. De quoi faire de ce « Qualcel » un titan de l’industrie. Mais cette acquisition est-elle vraiment réaliste ? D’un point de vue financier, les doutes sont permis.

Source : Qualcomm

Si la valorisation d’Intel a largement baissé ces derniers mois, l’entreprise vaut encore 93 milliards de dollars à la bourse. C’est certes largement moins que les 188 milliards de dollars de valorisations de Qualcomm, mais cela représente tout de même une gigantesque somme qui mettrait instantanément une énorme pression financière sur les épaules de Qualcomm. Sans compter que ce genre d’acquisition s’accompagne généralement de quelques millions de rabs pour ne pas paraître pingre.

Bruxelles en alerte

Pour rappel, le rachat d’Activision par Microsoft s’était chiffré à 68 milliards de dollars. Cette consolidation industrielle de grande ampleur avait d’ailleurs fait grincer des dents l’intégralité des autorités de la concurrence à travers le monde. De ce point de vue là aussi, Qualcomm pourrait avoir des problèmes.

En Europe déjà, l’entreprise s’est tout récemment vue confirmée une amende de 2019 pour abus de position dominante et vente à perte. Avec l’attention portée à ce secteur (et notamment sur les activités de Nvidia), pas sûr que Qualcomm réussisse à convaincre Bruxelles que ce rapprochement est une bonne nouvelle pour le marché européen. Et c’est sans même compter sur les problèmes que cela pourrait poser outre-Atlantique et partout ailleurs dans le monde. En cas de concrétisation, l’histoire pourrait être un cauchemar administratif de plusieurs années.

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Comme le relève le célèbre analyste Ming-Chi Kuo, les discussions actuellement en cours entre Intel et Qualcomm pourraient bien être un coup de bluff de la part du dernier pour faire plaisir à ses investisseurs et rien d’autre.


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