On peut dire que c’est un coup osé pour Google. Dans un discret post sur les forums de la marque, le géant de la recherche a annoncé une nouvelle fonctionnalité qui risque d’irriter les webmasters un peu partout dans le monde. Dans son appli iOS, l’entreprise va coller des liens pointant vers son moteur de recherche sur des sites tiers. Comme le remarque 9to5Google, l’entreprise surnomme ce nouvel outil « Annotations« .
Concrètement, si vous consultez par exemple un blog sur le tourisme depuis l’appli Google sur iOS, Google pourra injecter des raccourcis de recherche sur des termes que l’entreprise estime pertinents. Dans l’exemple livré par la firme, le site japanobjects.com (qui n’appartient pas à Google) voit une de ses mentions du château d’Osaka souligné d’un tas de petits points, indiquant que l’application a sauvagement inséré un lien vers la fiche Google Maps du lieu.
Coup de pub gratis pour Google
La méthode a de quoi laisser perplexe tant insérer du contenu sur des sites tiers viole les règles du développement web. Au delà de la publicité gratuite et facile que Google fait à son moteur de recherche avec cette méthode, on peut très bien imaginer comment un tel outil pourrait rapidement être transformé en cyberarmes s’il se retrouvait entre les mains d’une entreprise avec des buts moins avouables que ceux de Google.
Bien évidemment, l’insertion de lien ne se fait qu’au sein de l’application iOS (sur lequel Google à un contrôle total) et pas sur les pages consultées via des navigateurs tiers. Mais on peut facilement imaginer que Google réplique l’expérience sur Chrome et ses 67 % de parts de marché dans le monde, transformant ainsi des millions de sites web indépendants en panneaux de publicité géants pour Google.
Google prêt à se faire taper sur les doigts ?
Google a heureusement mis en ligne un formulaire permettant aux propriétaires de sites web de s’opposer à l’utilisation d’annotations, mais, par défaut, les sites sont présumés consentants et retirer ce consentement peut prendre jusqu’à 30 jours.
Pour aller plus loin
Google : 150 millions d’euros d’amende pour abus de position dominante
La méthode quelque peu cavalière employée par Google est d’autant plus surprenante que l’entreprise fait précisément face à des poursuites des deux côtés de l’atlantique pour abus de position dominante. Pas sûr que se servir du contenu généré par autrui pour faire la pub d’un de ses services maison soit terriblement bien vu par la Commission européenne ou par l’antitrust américain.
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