La géopolitique s’immisce jusque dans le cœur de nos téléphones portables. D’après des informations obtenues par Bloomberg, Xiaomi se lancerait dans la périlleuse fabrication de puces mobiles pour aller titiller les grands noms du secteur.
Dans le monde Android, Qualcomm et Mediatek règnent pourtant en maître sur le marché des processeurs mobiles. Quelques rares exceptions existent, notamment les puces Exynos chez Samsung ou Tensor chez Google. Il faudra peut-être bientôt ajouter un nom à cette liste, puisque Xiaomi veut aussi échapper à la domination des géants du semi-conducteur.
Pour des téléphones et… des voitures ?
La firme serait d’ailleurs bien avancée, puisque la production de ses puces maison commencerait dès 2025 et arriverait dans des produits grand public la même année. Il n’est pas impossible que des mobiles 100 % Xiaomi arrivent donc dès l’année prochaine sur les étals. D’ailleurs, Bloomberg affirme aussi que le développement de processeurs maison pourrait aussi servir dans le secteur de l’automobile où le géant chinois a largement investi ces dernières années.
Pour soutenir cet effort, Xiaomi a d’ailleurs annoncé investir 30 milliards de yuans (4 milliards d’euros) dans la recherche et le développement en 2025. Si une partie sera réservée au développement de l’IA et à l’optimisation logicielle, sans doute que le constructeur chinois va aussi mettre les moyens à la hauteur de ses ambitions, tant le développement de puces mobiles et un challenge technico-économique complexe.
La peur d’un scénario à la Huawei
Ce n’est en réalité pas la première fois que Xiaomi se lance dans la construction de puces. En 2017, l’entreprise chinoise dévoilait déjà la Surge S1, un processeur milieu de gamme qui n’a équipé à priori qu’un seul téléphone, le relativement oubliable Xiaomi Mi 5C. Le Surge et le reste de la gamme en développement ont été abandonnés quelques années plus tard, en 2020.
Et si le constructeur chinois se relance dans l’aventure en 2024, ce n’est pas exactement par hasard. L’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche fait planer l’ombre de nouvelles sanctions économiques envers les constructeurs chinois et Xiaomi souhaite être prêt en cas de coup de semonce similaire à l’affaire Huawei.
Pour aller plus loin
Huawei et l’embargo des États-Unis : on a résumé quatre années rocambolesques
L’avenir seul dira si le constructeur, qui, ironie, compte Qualcomm parmi ses investisseurs, ira jusqu’au bout de ses efforts ou si le prochain président des États-Unis épargnera l’entreprise. Mais Xiaomi veut être prêt dans tous les cas.
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