Intel a enfin son nouveau CEO : qui est Lip-Bu Tan ?

 
Ça y est, Intel a un nouveau patron ! Après des mois de suspense, Lip-Bu Tan prend les rênes de ce géant des puces électroniques.
Lip-Bu Tan

Après des mois de flou et de rumeurs, Intel a enfin trouvé son nouveau capitaine. Exit Pat Gelsinger, place à Lip-Bu Tan, un nom qui pourrait bien surprendre les habitués de la maison.

Ce manager, qui avait claqué la porte du conseil d’administration d’Intel il y a deux mois à cause de désaccords sur la stratégie, revient en force, cette fois pour prendre les commandes. À partir du 18 mars 2025, il deviendra officiellement CEO, avec une mission claire : remettre Intel sur les rails dans un secteur ultra-compétitif.

Un retour inattendu

D’habitude, chez Intel, on aime bien mettre des ingénieurs pur jus à la tête de l’entreprise. Pendant des décennies, les CEO étaient des cracks de la technique, sauf exception comme Paul Otellini, un businessman nommé dans les années 2000. Avec Lip-Bu Tan, on sort encore du moule classique, mais pas complètement. Ce homme-là, c’est un peu un couteau suisse : il maîtrise la technologie, mais il sait aussi faire fructifier l’argent des actionnaires. Un mélange rare qui a séduit le conseil d’administration.

Frank D. Yeary, président d’Intel, ne tarit pas d’éloges : « Lip-Bu Tan, c’est le leader parfait pour nous. Il connaît le secteur sur le bout des doigts, il a un réseau en or dans l’écosystème des puces, et il sait comment faire grimper la valeur d’une boîte ». Bref, Intel mise sur un profil qui coche toutes les cases pour affronter les tempêtes actuelles. Mais d’où vient cet homme qui semble avoir réponse à tout ?

Une carrière qui en impose

Lip-Bu Tan n’est pas un novice. Avant de poser ses valises chez Intel, il a passé plus de dix ans (2009-2021) à la tête de Cadence Design Systems, une entreprise spécialisée dans les outils pour concevoir des puces électroniques. Sous son règne, Cadence a explosé : le chiffre d’affaires a doublé, les profits ont grimpé en flèche, et l’ambiance dans la boîte a pris un sacré coup de jeune. Comment ? En misant sur l’innovation et en écoutant vraiment ce que voulaient les clients.

Mais ce n’est pas tout. Avec sa société d’investissement, Walden International, Lip-Bu Tan a aussi misé sur des startups technologiques un peu partout dans le monde. Des semi-conducteurs aux énergies vertes en passant par les réseaux sociaux comme Weibo (le Twitter chinois), il a flairé les bons coups. Des noms comme Ambarella ou Creative Technology, ça vous parle peut-être. Tout ça pour dire que le bonhomme a du nez, et surtout une vision globale du marché.

Côté études, c’est aussi validé. Diplômé en physique à Singapour, puis en génie nucléaire au MIT, il a aussi décroché un MBA à San Francisco. Cette triple casquette – science, technique et business – est un atout pour Intel.

Intel ne va pas bien

Le défi est énorme : Intel doit affronter des rivaux comme TSMC, AMD, Qualcomm ou Nvidia, qui dominent le marché des semi-conducteurs. Intel ne passe pas le meilleur moment de son histoire. Après plusieurs difficultés en 2024, les processeurs de bureau d’Intel ne se vendent plus autant qu’avant. AMD se moque même ouvertement de son concurrent.

AMD a été jusqu’à attribuer la pénurie de son processeur phare, le Ryzen 7 9800X3D, à son concurrent Intel. Plus précisément, c’est la faible performance des processeurs Arrow Lake d’Intel qui aurait poussé les consommateurs à se ruer sur les produits AMD, ce qui a créé une demande sans précédent.

Depuis de nombreux mois maintenant, Intel est au plus bas. Accablée par la concurrence venue du monde ARM et par de nombreux problèmes sur ses processeurs de 13e et 14 générations, l’entreprise s’est séparée de sa division fonderie après avoir licencié 15 000 salariés dans les semaines qui précédaient. L’indéboulonnable géant de la tech a complètement vacillé.

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