Comment fonctionne l’Autopilot de Tesla et quels sont ses avantages ?

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Présenté comme le système le plus avancé aujourd’hui, le « Pilotage automatique » de Tesla recèle de caractéristiques, d’algorithmes et de processus d’évaluation.


Tesla est une marque jeune, très jeune même par rapport à certains autres constructeurs. En moins de vingt ans d’existence, la firme de Palo Alto est parvenue à proposer, aujourd’hui, les voitures électriques les plus abouties du marché, là où les constructeurs « traditionnels » accusent déjà pas mal de retard dans ce secteur.

Les mastodontes européens, que ce soit le groupe Volkswagen, BMW ou encore Daimler envient de nombreuses technologies déjà bien éculées du côté de chez Tesla, à commencer par sa maîtrise de la technologie électrique pour laquelle, aujourd’hui, les Model 3, S, Y et bientôt la Model Y bénéficient de la meilleure autonomie avec une seule charge de leur catégorie. La Tesla Model S « Grande Autonomie » est par exemple homologuée à plus de 600 kilomètres d’autonomie avec une seule charge, là où les constructeurs plus traditionnels proposent des voitures qui oscillent entre 300 et 400 kilomètres d’autonomie, dans le meilleur des cas.

Que se cache-t-il vraiment derrière l’Autopilot ?

Outre la technologie électrique, Tesla est aussi envié par les autres acteurs de l’automobile pour son système de « Pilotage automatique », ou plus communément appelé « Autopilot ». Un système qui a fait couler beaucoup d’encre, que ce soit en termes de législation ou de sécurité, et que Tesla a dû revoir à plusieurs reprises, au point même de le rendre parfois moins performant qu’auparavant, rythmé par les normes du législateur. Quoi qu’il en soit, le système Autopilot est aujourd’hui l’une des technologies de conduite automatique les plus abouties, malgré le fait qu’elle soit aujourd’hui restreinte par la loi. Mais que se cache-t-il vraiment derrière l’Autopilot ? Quel est son principe de fonctionnement ? Réponse un peu plus bas.

Tesla Model 3
Tesla Model 3

L’Autopilot, qu’est-ce que c’est  ?

Comme vous devez vous en douter, il s’agit bien évidemment d’une alliance entre plusieurs technologies qui, en symbiose, permettent à la voiture de conduire de manière semi-autonome. Semi-autonome et non complètement autonome puisque le législateur classe aujourd’hui les différents niveaux d’autonomie. Les niveaux d’autonomie 1 et 2 sont aujourd’hui légaux, mais pas encore les niveaux 3, 4 et 5. Ces derniers sont beaucoup plus complexes puisqu’ils doivent prendre en compte beaucoup plus de données et faire appel, dans certains cas, à une forme d’intelligence artificielle pour analyser l’environnement et son évolution.

Pour synthétiser au maximum, l’Autopilot de chez Tesla est un système artificiel qui simule, en quelque sorte, le comportement d’un cerveau humain. Au total, 48 réseaux traitent les images et les données collectées par les caméras et les capteurs qui équipent la voiture. Pour vous donner quelques chiffres, le système est capable de traiter jusqu’à 2300 données par seconde et, pour chacune d’entre elles, il est aussi capable de calculer un millier de variables différentes pour s’adapter à une situation.

Comment est-ce que ça fonctionne ?

Pour fonctionner, comme vous devez vous en douter, une multitude de caméras et de capteurs bardent chaque recoin de la voiture. Le système de pilotage automatique utilise un radar frontal, pas moins de huit caméras, un GPS et un sonar à 360°. Sur les huit caméras, quatre sont orientées à l’avant et viennent en support du radar. La caméra principale est capable de « voir » jusqu’à 250 mètres, mais avec un angle de vue plutôt étroit. Les autres ont des distances de vision beaucoup plus courtes, en l’occurrence 150, 80 et 60 mètres, avec un angle de vue plus large permettant d’analyser tout l’environnement autour de la voiture.

Le radar quant à lui est capable de détecter des objets devant le véhicule jusqu’à 160 mètres de distance, même à travers un épais brouillard. Les quatre autres caméras sont orientées sur les flancs et à l’arrière de la voiture. Elles sont capables de voir jusqu’à une distance de 100 mètres. Le sonar, un nom que vous retrouvez souvent associé aux bateaux et à l’univers maritime, utilise les ultrasons afin de détecter un obstacle dans un rayon de huit mètres autour de la voiture. Le sonar envoie également des données au système de pilotage automatique, pour gérer notamment les changements de voies automatiques lors des dépassements.

Vous allez nous dire, logiquement, que la plupart des voitures bénéficiant d’un système de conduite semi-autonome de niveau 2 sont équipées d’à peu près les mêmes technologies. Effectivement, sauf que chez Tesla, ce qui fait la différence, c’est le logiciel, le cerveau de la voiture en quelque sorte, qui est capable d’emmagasiner un nombre assez impressionnant de données.

Tesla Model S

Grâce aux caméras, le réseau recueille des informations sur la présence d’objets par exemple, mais aussi sur leur forme ou encore leur taille, et même jusqu’à leur disposition dans l’espace, permettant ainsi d’avoir une perspective tridimensionnelle des objets. Les données collectées par le réseau sont traitées par un processeur développé en interne du côté de chez Tesla et qui est appelé ASIC (pour Application Specific Integrated Circuit). Ce système, très perfectionné, permet de recréer plusieurs scénarios possibles, même les plus complexes, pour anticiper au mieux un éventuel problème.

Un système bridé par le législateur ?

Comme nous avons pu vous l’expliquer au sein de notre sujet concernant les niveaux d’autonomie des véhicules, certains systèmes peuvent aller encore plus loin par rapport à ce qui nous est vendu aujourd’hui. Comme tous les autres constructeurs, Tesla est obligé de respecter la législation de chaque pays, et n’exploite donc pas forcément tout le potentiel de son système de pilotage automatique. Néanmoins, de nombreuses données continuent d’être analysées et recueillies pour parfaire le système. L’Autopilot aurait, à ce jour, stocké les données recueillies sur cinq milliards de kilomètres parcourus dans le monde entier.

Lors de notre essai entre Paris et Lyon en Tesla Model S, la marque nous avait affirmé que le système de pilotage automatique était bien évidemment bridé et même parfois moins performant qu’auparavant à certains niveaux. Ce que nous avons pu constater récemment effectivement puisque, à titre personnel, en 2014, au moment d’un premier essai en Tesla Model S, j’avais pu quasiment couvrir 200 kilomètres d’autoroute en ne mettant quasiment pas les mains sur le volant, juste à certains moments pour rappeler à la voiture que j’étais toujours attentif à la situation. Lors de mon dernier essai en Model S, ce ne fut plus vraiment le cas, avec un système toujours largement au-dessus de ce que propose les autres constructeurs, mais cette fois-ci avec moins de marge de manœuvre, un régulateur de vitesse adaptatif plus intrusif et des rappels incessants sur le fait de bien garder les mains sur le volant.

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