Tesla souhaite un cobalt plus éthique pour les batteries de ses véhicules

Obtenir du cobalt, n'est pas un problème. Contrôler son origine... est plus difficile

 
Alors que Tesla cherche peu à peu à limiter l’utilisation de cobalt pour les batteries de ses voitures électriques, le constructeur américain sécurise son approvisionnement pour ce minerai. Une manoeuvre stratégique pour la firme, qui en est encore très dépendante, mais qui s’inscrit aussi dans une démarche (un peu) plus éthique.
Ici une mine kosovare, pour illustration // Source : Albert Hyseni – Unsplash

Contrôler l’origine des minerais qui composent leurs batteries : les fabricants de smartphones et plus largement d’appareils électroniques y sont confrontés… mais les constructeurs automobiles également, à fortiori dans le cas de marques comme Tesla, centrées exclusivement sur les véhicules électriques. Très dépendante au cobalt, l’un des composants essentiels des batteries de ses voitures, la firme californienne a sécurisé une nouvelle source d’approvisionnement au travers d’un contrat signé avec le négociant minier anglo-suisse Glencore.

L’intérêt de la manœuvre est double : s’assurer d’avoir accès à suffisamment de matière première pour accompagner la production de ses véhicules électriques, mais aussi s’approvisionner auprès d’un fournisseur garantissant l’origine dudit minerai. Une mission qui n’a rien d’une mince affaire concernant le cobalt.

Premier fournisseur de cobalt : le Congo et ses remous politiques et humanitaires

Comme le rappelle Electrek, l’essentiel du cobalt extrait actuellement provient du Congo, une région historiquement compromise par la corruption et les conflits. Certaines exploitations minières locales ont ainsi recours à la main d’œuvre infantile pour l’extraction du cobalt. Il est par ailleurs difficile de contrôler les méthodes utilisées pour son extraction — ainsi que la main d’œuvre engagée pour le minage — puisque le cobalt change de mains plusieurs fois avant d’être acheté par des négociants internationaux.

Tout l’enjeu de géants comme Tesla, mais aussi Apple ou encore Samsung, par exemple, sur le secteur des smartphones, est donc de faire appel à des sous-traitants de confiance.

Glencore, le négociant choisi par Tesla, achète son Cobalt en République démocratique du Congo. Il sera chargé de fournir les usines Gigafactory de Tesla implantées à Shanghai et Berlin. Dans son contrat, le constructeur impose à ses fournisseurs un cahier des charges précis en matière d’approvisionnement. Un cahier des charges auquel Glencore sera tenu de se plier.

Tesla souhaite veiller au grain

« Les fournisseurs de Tesla sont tenus de faire des efforts raisonnables pour s’assurer que les pièces et les produits fournis à Tesla sont ‘conflict-free’ en RDC, ce qui signifie que l’exploitation de ces minéraux ne profite pas aux groupes armés en République démocratique du Congo », lit-on.

« Tesla attend de ses fournisseurs qu’ils se tiennent au courant des fonderies et des raffineries certifiées ‘sans conflit’, évaluées par la Responsible Mineral Initiative et d’autres organisations similaires, et qu’ils les utilisent », poursuit le groupe, qui se réserve le droit d’intenter des actions en justice contre ses fournisseurs en cas de non-respect de ces clauses.

Notons enfin que si l’approvisionnement en cobalt est toujours essentiel pour Tesla, le constructeur cherche depuis quelques mois à réduire la quantité de ce minerai dans les cellules de ses batteries. L’objectif est avant tout financier, mais aussi éthique… tant d’un point de vue environnemental qu’humain.


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