En août 2022,Amazon annonçait l’acquisition du géant américain iRobot et de ses robots aspirateurs Roomba pour 1,7 milliard de dollars. Une opération qui doit encore recevoir l’aval des principaux organismes de régulation de la concurrence. Une première étape vient d’être franchie avec le feu vert donné ce vendredi par le gendarme britannique de la concurrence, la CMA.
Feu vert britannique
iRobot est née en 1990 sous la houlette de spécialistes en robotiques du MIT (Massachussetts Institute of Technology). Il est simplement l’inventeur des aspirateurs robots et ses produits viendront compléter l’offre maison connectée du géant de la distribution en ligne, qui comprend déjà les produits Echo et Ring. Alors que la CMA a fait sensation en s’opposant en avril au rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, le voici bien plus conciliant avec Amazon.
Ainsi, « la CMA a conclu que l’accord n’entraînerait pas de problèmes de concurrence au Royaume-Uni », selon le communiqué de presse du régulateur anglais qui précise trois points :
- que « la position de marché d’iRobot dans la fourniture d’aspirateurs robots au Royaume-Uni est modeste et qu’il fait déjà face à plusieurs rivaux importants » ;
- que « même si Amazon pourrait utiliser sa position de grand détaillant pour désavantager les fabricants d’aspirateurs robots rivaux, il n’y aurait pas d’incitation à le faire. En effet, les avantages d’une telle stratégie seraient limités… et la poursuite de cette stratégie entraînerait des coûts importants pour Amazon » (y compris en raison de la perte de commission sur les ventes et de la baisse des revenus publicitaires) ;
- enfin, que « l’acquisition d’iRobot ne désavantagerait pas les plates-formes de “maison intelligente” rivales d’Amazon. Cela est principalement dû au fait que les robots aspirateurs (et les données qu’ils recueillent) ne sont généralement pas considérés comme un apport important au marché émergent de la maison intelligente au Royaume-Uni » et que la concurrence est forte.
Une opération encore en suspend
Si le feu vert britannique est un bon signe, il n’est pas suffisant pour que l’achat soit effectif. En effet, La Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC) n’a pas encore donné son aval et sa présidente (Lina Khan) craint que cette transaction puisse « nuire aux consommateurs et réduire la concurrence et l’innovation sur le marché de la robotique domestique ». De plus, selon le Financial Times, l’Union européenne préparerait une enquête sur cette acquisition.
En effet, si pour Amazon l’achat de iRobot lui donne une nouvelle brique pour son écosystème de maison connectée, il fera surtout main basse sur les brevets et technologies d’une entreprise qui a également travaillé pour la défense américaine. Une source de richesse numérique qui permettrait à Amazon de se positionner en leader de la robotique domestique et au-delà.
Toutefois, de nombreux questionnements restent en suspens. Ainsi, l’Europe craint qu’en cumulant les données récoltées par les enceintes Echo, l’assistant Alexa et les produits de surveillance Ring, ajoutée aux informations spatiales obtenues par les aspirateurs Roomba, Amazon finisse par trop bien connaître le domicile de ses clients et porter atteinte à leur vie privée comme à la confidentialité de leurs données.
Amazon et iRobot se sont déjà fait épingler sur le sujet. Le premier a fourni à la police américaine des images provenant de produits Ring sans mandat judiciaire. Le second a laissé fuiter des photos prises par des Roomba J7 et montrant entre autres une jeune femme sur les toilettes.
Amazon prépare sa défense et les deux protagonistes de l’opération assurent que ce type d’incident ne se reproduira plus. De plus, iRobot s’est séparé du prestataire qui avait laissé fuiter des photos. L’aventure n’est pas encore terminée et même si elle fait moins de bruit que l’acquisition d’Activision Blizzard à 69 milliards de dollars. L’impact de la fusion Amazon iRobot risque d’être bien plus important dans notre quotidien et tout ce qui touche à la maison connectée. L’UE est bien plus sensible que la CMA aux questions de vie privée alors que le régulateur britannique ne semble s’être concentré que sur l’aspect concurrentiel du dossier. À suivre donc.
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