Test de l’Amazon Echo (2e gen) en français : entre l’enceinte et l’assistant

Enceintes Connectées • 2018

Après le Google Home, c'est au tour de l'Amazon Echo de tenter d'envahir les foyers français. C'est donc la voix suave d'Alexa que l'on peut avoir aujourd'hui dans son salon pour nous donner la météo ou des informations simples et basiques. Est-ce le véritable assistant que l'on attendait ?
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En bref
Amazon Echo (2ème génération)

7 /10
Points positifs de l'Amazon Echo
  • Design sobre et soigné
  • La sortie auxiliaire
  • Son meilleur que le Google Home
  • Beaucoup de Skills (et plus à venir)
Points négatifs de l'Amazon Echo
  • Son encore un peu pauvre pour servir de système unique
  • Incompatible avec l'écosystème Google (Android TV, Chromecast, Play Music...) et Apple
  • Les appels uniquement entre contacts Alexa
  • Une reconnaissance vocale encore perfectible

Ce test a été réalisé le 15 Juin 2018 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Je me revois encore en 2013, alors que je réalisais le test d’une Samsung Galaxy Gear, dire à mes amis que « les montres connectées sont l’avenir, dans 5 ans, tout le monde en aura une au poignet, même si la solution de Samsung doit clairement évoluer pour être au point ». Cinq ans plus tard, les constructeurs semblent avoir plus ou moins abandonné l’idée de s’inviter sur tous les bras et préfèrent s’intéresser à nos salons. Ainsi naquirent les assistants personnels et les enceintes intelligentes.

Déjà disponibles depuis longtemps aux États-Unis, ils tardent à réellement envahir le marché français et seul le Google Home s’est frayé un chemin jusqu’au domicile de certains. Mais voilà qu’arrive un nouveau concurrent de taille : l’Amazon Echo et son assistante Alexa. Va-t-elle remplacer votre agenda aimanté au frigo et son crayon ? Réfléchissons-y ensemble.

Un assistant d’intérieur

L’un des principaux reproches que l’on adresse généralement au Google Home, c’est son design bien trop ressemblant à un désodorisant d’intérieur. L’Amazon Echo de son côté est plus sobre. Un peu plus grand qu’une canette, il est parfaitement tubulaire et revêt un habillage à la texture unie sur la totalité de son corps, avec effet denim. Il est légèrement plus grand (148 mm contre 143), mais moins large (88 mm contre 96,4), plus sobre et s’intègre assez discrètement à un intérieur. La personnalisation est pour le moment moins grande que pour l’engin de Mountain View, mais on peut choisir la robe de l’Echo selon trois possibilités : gris anthracite (foncé proche du noir), gris chiné ou sable (gris clair proche du blanc). Sans aller jusqu’aux 50 nuances, il semblerait qu’Amazon aime cette couleur et porte moins d’attention aux finitions boisées disponibles uniquement outre-Atlantique.

La partie basse est en caoutchouc antidérapant pour éviter tout accident, notamment si vous avez des enfants en bas âge ou des animaux qui auraient tendance à tirer sur les câbles qui pendent ci et là. Et puisque l’on parle du câble, celui-ci vient se loger dans un discret renfoncement dans le bas du dos de l’enceinte, juste à côté d’une sortie auxiliaire. Cette dernière est très pratique (j’y reviendrai), mais retirer le cache de protection lorsque l’enceinte est branchée est un exploit de force et il est dommage de devoir la débrancher pour ensuite la connecter à un système audio tiers. Dernière chose concernant l’alimentation : le bloc cubique est un peu large et ne s’adapte pas parfaitement dans une multiprise avec d’autres blocs un peu larges.

Enfin, pour en terminer avec le tour du propriétaire, le haut est cerclé d’une diode colorée élégante et de 4 boutons. La lumière permet de connaitre l’état d’Alexa (coupée, en attente…) ou de l’enceinte (volume), tandis que les boutons permettent de rendre Alexa totalement sourde et ainsi parler d’elle sans qu’elle ne réagisse, de régler la puissance du son ou encore de paramétrer le tout.

Notons également la présence de 7 petits orifices répartis sur le haut pour les micros. Leur nombre permet notamment d’activer Alexa depuis n’importe où dans la pièce. Alexa arrive d’ailleurs plutôt bien à nous entendre, mais cela devient difficile lorsque plusieurs sources vocales arrivent en même temps, et j’ai eu beaucoup de mal à me faire comprendre alors que mes collègues débattaient autour du résultat d’un match de la Coupe du Monde.

Un Echo qui va faire du bruit

Dès lors que l’on déshabille l’Echo (en poussant délicatement le doigt dans son fondement), on découvre un tweeter de 16 mm, tandis qu’un woofer de 63 mm se cache dans son caisson en plastique pour assurer les basses.

Dans l’ensemble, le son produit est bien meilleur que celui d’un Google Home, à la fois plus puissant et plus clair. Tout du moins lorsque l’on reste dans des niveaux de volume acceptables, et on est encore très loin de la qualité que peut proposer un Apple HomePod.

En effet, malgré les petites basses plutôt appréciables, l’Echo sature assez vite dès lors que l’on pousse un poil le volume, écrasant les basses et étouffant les mediums. Lors de ma preview, Amazon m’a fait la démonstration du multiroom pour ceux qui ont plusieurs enceintes, ce qui était plutôt convaincant à fort volume, mais je n’avais malheureusement qu’une seule enceinte pour essayer lors de mon test. Seul, l’Echo peine à sonoriser une pièce correctement.

On notera également qu’il est obligatoire de posséder un compte Amazon Music Unlimited pour écouter de la musique sans rien préciser, ou de mentionner son service de streaming préféré dans sa requête. Enfin, si vous préférez Spotify ou Deezer puisque Google Play Musique et Apple Music ne sont pas disponibles.

Fort heureusement, le principal avantage de l’Echo sur ses concurrents est la présence de la sortie auxiliaire qui lui permet d’être branché sur n’importe quel système plus qualitatif pour allier contrôle vocal et qualité audio.

Alexa à portée de voix

Et c’est bien sur le contrôle vocal que l’on attend l’Amazon Echo, puisqu’avant d’être une enceinte, il s’agit d’un assistant vocal. Assistant à qui l’on peut poser un grand nombre de questions ou demander certaines actions. Faut-il parler ici uniquement de l’enceinte et tester Alexa à part ? Bien que cette dernière soit évolutive, il est difficile de réellement séparer les deux tant l’intérêt du produit se réduit à peau de chagrin dès lors qu’on lui enlève son « intelligence ».

Converser avec Alexa est étonnant, parfois en bien et parfois en mal. Amazon a beaucoup travaillé pour lui donner une personnalité propre et créer des dialogues agréables, ce qui se ressent au quotidien, notamment sur les requêtes les plus courantes comme la météo. Sur les échanges un peu moins habituels, la voix de notre chère assistante reprend un rythme plus robotique, assez saccadée.

Il en va de même pour la reconnaissance vocale. Celle-ci souffle le chaud et le froid. Autant elle impressionne en comprenant certains mots mâchés, balbutiés, des noms anglais prononcés à la française et bien d’autres pièges encore. Mais dès lors que l’on sort un peu de son catalogue, il lui arrive régulièrement de répondre totalement à côté de la plaque à notre question, ou de lâcher tout simplement un « je ne comprends pas ». Lancer son Daily Mix ou certains artistes sur Spotify nécessite bien trop souvent de passer par une autre interface pour que cela fonctionne.

Essayer d’acheter un produit sur Amazon, pourtant le point fort de l’enceinte, devient rapidement un calvaire et il est finalement plus rapide de passer par une interface visuelle comme un ordinateur ou un smartphone. Sur les dizaines d’essais que j’ai réalisés, je n’ai jamais réussi à commander le produit que je cherchais. Mention spéciale pour les jeux vidéo qu’elle rajoute au panier sans vérifier la plateforme concernée. Espérons que ce jeu PS4 que vous allez commander rentrera dans votre Nintendo Switch…

Je lui ai demandé un Samsung Galaxy S9 et une canette de Coca. Si proche…

Sur ce point, on ne doute pas qu’Amazon va profiter de son lancement pour s’améliorer et que chaque requête effectuée par un utilisateur sera une pierre de plus pour consolider des fondations déjà correctes. Toujours est-il que les premiers acheteurs joueront le rôle de « bêta testeurs » pendant encore quelques mois.

Toute la partie vocale est donc à améliorer, mais l’avantage sur ce point est que la mise à jour va se faire de manière invisible pour les utilisateurs. Alexa va s’améliorer petit à petit côté serveur au fil du temps et des requêtes, et Amazon compte investir beaucoup pour rendre son usage en français bien plus agréable. Il faudra donc rester à l’écoute.

Un assistant compétent ?

En dehors de la qualité de sa reconnaissance vocale, il est intéressant de se pencher sur l’intérêt d’un tel produit au quotidien et ses capacités qui permettront de nous aider au quotidien.

L’Amazon Echo est capable de nombreuses choses, à commencer par raconter des blagues, donner la météo ou servir de dictionnaire. On peut également accéder à certains services comme Google Agenda, mais pas encore à tous. Oubliez toute connexion avec un Chromecast ou avec YouTube par exemple.

Mais l’Amazon Echo n’est pas figé, et c’est peut-être là sa plus grande force ! Si ses fonctionnalités de base n’ont rien d’époustouflant par rapport à la concurrence, l’application (disponible sur Android et iOS) permet d’activer des « Skills », des commandes supplémentaires développées par des services tiers, ce qui lui permet d’étendre grandement ses possibilités.

Dès le lancement, un grand nombre de Skills sont disponibles, divisés en 18 catégories différentes, allant des actualités à la productivité en passant par le lifestyle, la musique, le shopping, l’humour ou encore la maison connectée. Grâce à cela, n’importe quel développeur tiers peut ainsi proposer simplement des ajouts qui s’avèrent plus ou moins utiles.

Parmi ceux que je trouve personnellement les plus intéressants, je pourrais citer AlloCiné pour avoir un résumé de tous les films à l’affiche à proximité (plus complet que celui proposé de base par Alexa), Marmiton pour avoir des idées de recettes, Philips Hue pour gérer ses lumières, RATP pour connaître la fluidité du trafic ferré en région parisienne, Pages Jaunes pour trouver un type de professionnel bien précis (ou un restaurant aux environs), Domino’s pour commander une pizza ou encore Uber pour trouver une course rapidement.

Un certain nombre de médias proposent également leur flash info. En sélectionnant une liste de Skills, on peut ainsi se créer son propre journal radio à lancer à la demande d’un simple « Alexa, quel est mon flash quotidien ». La qualité du son est au rendez-vous et passer d’un média à l’autre se fait très simplement d’une simple commande vocale. Idéal pour se réveiller.

Et plus encore

D’autres éléments sont notables, comme le nombre de Skills dédiés aux enfants. Les parents qui souhaitent occuper leurs enfants avec des jeux et apprentissages ludiques pourront trouver leur bonheur avec Quelle Histoire, les jeux de culture générale, d’orthographe ou de mémoire ou encore les services plus légers comme Akinator ou Papa Pourquoi.

Alexa permet également d’envoyer des messages vocaux ou de passer des appels, mais cette fonctionnalité reste pour le moment restreinte aux contacts disposant de l’application Alexa… c’est-à-dire pas grand monde pour le moment. Un bon moyen pour pousser les utilisateurs à offrir un assistant à son entourage pour communiquer plus facilement avec eux. Malin.

Moins efficace que Google Assistant pour le moment, ce dernier reposant sur un écosystème plus vaste, Alexa promet donc une évolution plus variée dans les mois et années à venir.

En attendant, le plus efficace reste les routines. Pouvant s’apparenter à des commandes IFTTT, les routines permettent de réaliser plusieurs actions sur un mot clé défini à l’avance. Imaginez-vous dire « Alexa au revoir » et la laisser s’occuper de couper les lumières, d’arrêter la musique, de baisser le thermostat et de vous renseigner sur le trafic entre chez vous et votre lieu de travail.

Prix et disponibilité

L’Amazon Echo est disponible depuis le mois de juin en France, directement sur Amazon.

Note finale du test
7 /10
L'Amazon Echo est un bel objet, qui s'intègre plutôt bien à un intérieur, et avec de nombreux avantages. Reste qu'une enceinte connectée ne peut clairement pas être décorrélée de l'IA qui alimente ses interactions, ce serait comme noter un smartphone sans l'allumer.

Et aujourd'hui les IA manquent encore un peu de pertinence. Jouer avec Alexa est amusant et les possibilités sont nombreuses, surtout si votre habitation est connectée ou que vous souhaitez rajouter des objets sur votre réseau. Certaines interactions sont encore difficiles et le bridage de certaines possibilités (comme l'incompatibilité avec Apple Music ou une partie de l'écosystème Google) devient un peu frustrant.

Pour autant, ces problèmes sont inhérents aux assistants en général et l'avantage est qu'ils peuvent s'améliorer grandement au fil du temps par de simples mises à jour sans avoir à racheter un nouveau produit. Autant dire qu'Alexa et l'Amazon Echo ont de beaux jours devant eux, et si je devais lancer une prévision, je dirais que les enceintes connectées sont l'avenir et que dans 5 ans, tout le monde en aura une dans son salon, même si la solution d'Amazon doit encore évoluer pour être au point. Mais peut-être que je ne suis pas le meilleur pour deviner le futur...

Points positifs de l'Amazon Echo

  • Design sobre et soigné

  • La sortie auxiliaire

  • Son meilleur que le Google Home

  • Beaucoup de Skills (et plus à venir)

Points négatifs de l'Amazon Echo

  • Son encore un peu pauvre pour servir de système unique

  • Incompatible avec l'écosystème Google (Android TV, Chromecast, Play Music...) et Apple

  • Les appels uniquement entre contacts Alexa

  • Une reconnaissance vocale encore perfectible

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