Amazon fustigé par ses employés pour ses engagements écologiques insuffisants

 
300 employés d’Amazon ont signé une lettre remettant en cause la politique environnementale de leur employeur. Ils se disent responsables de l’impact que peut avoir l’entreprise sur le monde.
Crédit image : Daniel Eledut

Amazon est régulièrement pointé du doigt pour sa politique sociale qui pousse ses employés à bout. Aujourd’hui, ces derniers lèvent la voix à l’unisson afin de tourner le regard de l’opinion publique sur les dispositions écologiques de l’entreprise de Seattle.

Une protestation contre le nouveau règlement

Début janvier, des membres du collectif Amazon Employees for Climate Justice (AECJ) étaient menacés par des avocats d’Amazon, rapporte Le Monde, pour infraction aux règles de communication externes de l’entreprise, pouvant « engendrer une action corrective, allant jusqu’au licenciement ». Ceux-ci avaient en effet signé une tribune dans le Washington Post pour critiquer la politique environnementale de leur employeur.

Dimanche 26 janvier, ce sont 300 employés qui ont signé de leur nom une page sur Medium pour les mêmes raisons, critiquant également « le règlement récemment rafraîchi qui interdit aux employés de s’exprimer publiquement sur les activités de l’entreprise sans autorisation préalable ». Notons que si le recueil de 300 signatures peut paraître beaucoup, à l’échelle d’Amazon, cela représente moins de 0,05 % des employés.

En tant qu’employés d’Amazon nous sommes responsables non seulement du succès de l’entreprise, mais aussi de son impact. C’est notre responsabilité morale de parler haut et fort et les changements dans le règlement nous empêchent d’exercer cette responsabilité.–

– Sarah Tracy, ingénieure informatique pour Amazon

Amazon en retard sur l’écologie

L’AECJ reproche notamment au leader du commerce en ligne de ne pas s’engager assez rapidement pour l’écologie. Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, a en effet promis d’atteindre la neutralité carbone en 2040. L’AECJ réclame que ce soit le cas dès 2030.

À titre de comparaison, Microsoft, dont une grande partie de l’émission carbone vient de ses fermes de serveurs, à l’instar d’Amazon, promet d’être négatif en carbone d’ici 2030 et d’avoir remboursé sa dette écologique depuis le lancement de l’entreprise d’ici 2050. Dans le cas d’Amazon, il faudra néanmoins épancher les émissions carbone liées aux transports de marchandises pour son activité principale. Ici, cela obligerait le géant de l’e-commerce à s’équiper essentiellement de véhicules électriques pour réduire les émissions sur le long terme.

Par ailleurs, la compensation carbone s’apparente souvent à du green-washing, les entreprises achetant des terrains de reforestation entiers pour compenser leurs émissions. Des hectares souvent bien loin de l’endroit où sont émis les gaz à effet de serre.

Reste à savoir maintenant si cela va permettre aux employés d’Amazon d’ouvrir le débat écologique avec leur employeur.


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