Amazon Luna : le service de cloud gaming tourne en fait sous Windows

 
Après la présentation surprise du service arrivent les détails. On sait désormais comment Amazon peut proposer un catalogue de jeu si large dès son lancement.

Amazon a désormais très officiellement dévoilé son service Luna. Il rejoint donc pleinement l’industrie du jeu vidéo comme créateur d’une nouvelle plateforme, et entre en concurrence avec Sony et Nintendo, mais aussi et surtout Google Stadia, Nvidia GeForce Now et Microsoft xCloud, si l’on se préoccupe seulement des services de cloud gaming.

Pour créer une telle plateforme, Amazon avait plusieurs choix techniques devant lui, et a choisi celui de la facilité des portages.

Une base Windows x86 pour faire grossir le catalogue

Le journaliste Jeff Grubb a en effet pu poser la question des caractéristiques techniques du service Amazon Luna. La firme a alors répondu que les serveurs tournaient sous Windows en version x86 (comprendre : sur une base AMD ou Intel) et utilisaient AWS, le réseau de cloud computing déjà utilisé par Amazon avec des entreprises du monde entier.

Cela signifie que philosophiquement, les serveurs Amazon Luna ne devraient être ni plus ni moins que des PC sous Windows dans le cloud. C’est aussi comme cela que fonctionne GeForce Now de Nvidia. Dans les deux cas, cela permet de facilement proposer un catalogue de jeux compatibles puisqu’il suffit de l’accord des éditeurs pour proposer leurs jeux, sans faire d’effort particulier sur le portage.

C’est différent du choix de Google de créer une nouvelle plateforme autonome avec Stadia, ce qui force les développeurs à investir du temps dans le portage des jeux, et donc réduit forcément leur intérêt financier à venir sur une plateforme naissante, et qui semble peu populaire pour le moment. Notez que c’est en quelque sorte le choix de Microsoft aussi, puisque les serveurs xCloud n’utilisent pas des PC, mais plutôt des Xbox One S. Si un jeu n’existe pas sur Xbox One au préalable, il faut donc le porter vers cette plateforme pour le proposer sur xCloud.

Si ce choix a donc des avantages énormes à court terme, et permet notamment à Amazon d’annoncer l’arrivée de gros jeux comme Assassin’s Creed Valhalla en même temps que les autres plateformes concurrentes, il a aussi sa part d’inconvénient. D’abord, cela rend forcément Amazon dépendant de Windows de Microsoft, dont il va devoir payer les licences d’une façon ou d’une autre.

Surtout, sur le long terme, cela crée une plateforme moins autonome. Avec Stadia, Google valide une par une les expériences proposées qui sont forcément optimisées pour son service. La firme promet même de créer des expériences qui seront uniquement possibles sur un service de cloud gaming. Difficile de savoir si Amazon pourra proposer ce genre d’expérience en gardant cette compatibilité PC.


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