Comment la PS4 a sauvé AMD d’une faillite certaine

Une histoire de Jaguar

 
AMD a failli disparaitre en 2012, mais un contrat a tout changé : celui de la PlayStation 4.
La PlayStation 4 // Source : Nikita Kachanovsky via Unsplash

On ne se doute pas forcément de l’histoire compliquée de certains géants de la tech, qui ont pour beaucoup d’entre eux traversés des épreuves qui auraient pu tout simplement signer leur disparition. Si certains engrangent maintenant des dizaines de milliards, ce n’était pas le cas il y a 15 ou 20 ans.

C’est le cas d’AMD, le fabricant de processeurs et cartes graphiques qui a connu la pire période de son histoire il y a de cela 15 ans, risquant même la faillite, purement et simplement. Mais deux contrats ont alors changé drastiquement la trajectoire de l’entreprise, marquant définitivement son retour en grâce sur le marché des semi-conducteurs.

Un tournant en 2013, grâce à Sony (et Microsoft)

Cet intéressant moment de l’histoire d’AMD a été relevé sur Twitter (X) grâce à une capture d’écran du profil LinkedIn de Renato Fragale (via Tom’s Hardware), maintenant directeur de toute la division client et gaming chez le constructeur. Au sein de son parcours, on peut ainsi lire en 2013 que la PS4 a été « l’un des lancements les plus réussis de l’histoire d’AMD » permettant même à « la société d’éviter la faillite ». On parle ici de l’APU développé spécifiquement pour la PlayStation 4, mais aussi la Xbox One, couplé à une carte graphique Radeon 7000.

Source : Tom’s Hardware

Jusqu’en 2013, AMD était alors dans une très mauvaise passe, comme le rappelle un actuel employé de la firme, Phil Park, sur Twitter (X). La sortie de la crise économique de 2008 a été un véritable coup de massue alors que les dernières générations de processeurs Intel, notamment Nahalem qui a introduit la nomenclature i5 et i7. C’est à cette période qu’AMD vend d’ailleurs Adreno, fabricants de processeurs graphiques, à Qualcomm en 2009.

Le succès des deux consoles (117 millions de ventes pour la PS4, 58 millions pour la Xbox One) a permis à AMD de retrouver le chemin de la santé financière, y compris pendant la période sombre que fut sa génération de processeur desktop Bulldozer à partir de 2011.

C’est donc sur le terrain des APU basse consommation comme Bobcat et Jaguar que le constructeur a redoré son blason, notamment dans le secteur des PC portables. En coulisse, AMD préparait à ce moment le terrain pour sa véritable offensive en 2017, Ryzen, avec le succès qu’on lui connait.

AMD reste hégémonique sur les consoles

Le marché du gaming de salon reste très bénéfique pour le constructeur, qui voit ses APU intégrés à quasiment toutes les consoles du marché, excepté la Nintendo Switch qui embarque la puce Tegra de Nvidia.

Cependant, son avance considérable pourrait être mise en danger avec l’arrivée en grande pompe de l’architecture ARM pour le grand public. Dans l’immense fuite Xbox de septembre 2024, Microsoft hésitait même entre l’architecture x64 actuelle et ARM pour sa prochaine console.

Et si AMD, comme son concurrent Nvidia, serait aussi en train de développeur leurs propres processeurs sur cette architecture, sa domination pourrait bien être mise à mal dans les années à venir.


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