SEB répond à Angell (vélo électrique) qui est au bord de la faillite : « Chacun devrait regarder ses responsabilités »

 
Après qu’Angell Mobility – qui a annoncé à la presse être en cessation de paiement le vendredi 24 janvier – a demandé à ses avocats « d’assigner sans délai [son] partenaire industriel le Groupe SEB » dans l’affaire des cadres de vélos électriques défectueux, la référence mondiale du petit électroménager lui a répondu par la voix de sa porte-parole.
VAE Angell Bike
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

C’est une guerre de communication que se livrent d’un côté Angell Mobility, marque française de vélos électriques fondée par Marc Simoncini – l’homme derrière Meetic – et qui est aujourd’hui en cessation de paiement, et SEB, la référence mondiale du petit électroménager, qui était jusque-là son partenaire industriel.

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L’affaire est simple : en novembre 2024, Angell lance une procédure de rappel qui concerne alors 5000 vélos électriques de première génération. En cause : un défaut au niveau du cadre, qui lui coûte alors la somme colossale de 13 millions d’euros. Montant que la start-up tricolore n’a pas dans ses caisses.

La réponse de SEB

Le 24 janvier dernier, le couperet est tombé : Angell Mobility est en cessation de paiement. Son fondateur, Marc Simoncini, s’en est alors pris à SEB dans une tribune publiée sur LinkedIn. « J’ai demandé à nos avocats d’assigner sans délai notre partenaire industriel le Groupe SEB (responsable de la fabrication des cadres), ainsi que le bureau d’étude KickMaker (ayant défini les process de fabrication) pour que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de chacun soient établies ».

Tâchons de rappeler que SEB ne faisait qu’assembler les vélos électriques d’Angell. Il ne les fabriquait pas. Le fait est que chacun n’assume aucunement la responsabilité d’une bavure industrielle ou d’une erreur liée à la conception. Et de son côté, SEB a naturellement pris la parole pour se défendre, au travers de France 3 Bourgogne.

Angell Cruiser
Source : Angell

Tout d’abord, la porte-parole Cathy Pianon rappelle que SEB a suivi à la lettre les procédures envoyées par Angell. « On a reçu les pièces et il y avait de quoi fabriquer les 3 000 premiers vélos de la première génération avec le mode d’emploi et les préconisations pour le faire. On a assemblé selon les prescriptions qui nous étaient données. On a appliqué tout ce qui nous a été demandé », explique-t-elle.

Et de poursuivre : « On déplore qu’il charge ses partenaires comme ça. Dire ‘ce n’est pas moi, ce sont les autres’, c’est dommage. Chacun devrait regarder ses responsabilités. On a tout fait en rentrant au capital pour les soutenir. On a investi 13 millions d’euros dans l’histoire. Dire que Seb n’a pas voulu les sauver, c’est un peu dommage. C’est une aventure qu’on a soutenue du début à la fin ».

Des grosses ambitions annoncées

Cathy Pianon tient aussi à donner du contexte sur les « promesses » d’Angell faites à ses débuts : « On nous avait dit que 20 000 vélos par an seraient vendus. Aujourd’hui, seulement 5 000 vélos ont été vendus sur les cinq dernières années ».

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Il conviendrait néanmoins de rehausser ce chiffre : aux 5000 vélos électriques de première génération touchés par le rappel, s’ajoutent plusieurs centaines – a minima – de modèles seconde génération.


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