Test du Apple Studio Display : l’écran quasi parfait qui cherche son public

Écrans PC • 2022

Annoncé en même temps que le Mac Studio qu’il accompagne logiquement, le Studio Display est le nouvel écran proposé par Apple. Mais il n’est pas uniquement destiné aux Mac maison et se veut aussi un second écran pour de nombreux produits floqués d’une pomme, ainsi que comme compagnon de route de PC Windows. Nous avons testé cet écran qui offre un prix d’entrée plus bas pour les dalles maison. Mais pour quel usage ?
Apple Studio Display // Source : FRANDROID - Robin WYCKE
Apple Studio Display // Source : FRANDROID - Robin WYCKE
 

Un produit pour les studios vidéo, pour donner libre cours à la productivité et à la créativité, et s’adapter à tout environnement de travail. C’est en résumé ainsi qu’a été intronisé par Apple le Studio Display, son nouvel écran voulu haut de gamme, mais nettement moins que son très professionnel et très avancé Pro Display XDR — beaucoup plus onéreux aussi.

Le Studio Display semble vouloir séduire tous les types d’utilisateurs avec une certaine polyvalence. Mais son prix élevé peut-il répondre à tous les besoins ?

Vous pouvez également lire notre test du Mac Studio qu’Apple sort parallèlement et qui est le parfait partenaire du Studio Display.

Fiche technique

Modèle Apple Studio Display
Dimensions 16,80 cm x 62,27 cm
Taille de l’écran 27 pouces
Définition 5120 x 2880 pixels
Fréquence d’affichage 60 Hz
Nombre de ports HDMI 0
Nombre de ports DisplayPort 0
Hauts-parleurs intégrés Oui
USB Non
Poids 6,31 kg
Prix 1 749 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé à partir d’un produit prêté par la marque.

Design

Le Studio Display est un écran Retina 5K de 27 pouces. Il est enchâssé dans un cadre en aluminium de 62,3 x 36, 2 cm pour un petit peu de 3 cm hors pied. À elle seule, la dalle fait près de 5,5 kg. Il faut ensuite lui rajouter le pied de près de deux kilos qui permet, dans notre cas, d’incliner l’écran ou bien de le lever/l’abaisser.

L’écran n’est donc pas sans rappeler celui de l’iMac M1, avec ses bordures un peu épaisses (ici noires) tout autour, le grand menton du bas en moins. Et pour cause, ce n’est pas ici un tout-en-un comme l’iMac, mais un « simple écran » externe.

Le Studio Display est un écran 5K de 27 pouces // Source : Apple

En façade, on trouve en haut la caméra ultra grand-angle qui servira aux appels vidéo, mais aussi trois micros de qualité Studio tout autour du capteur. Sur les tranches supérieures et inférieures, une grille laisse sortir le son des six haut-parleurs répartis à l’arrière de l’écran.

Source : FRANDROID — Robin WYCKE

L’écran est fourni avec un câble USB-C Thunderbolt d’un mètre qui va également servir de câble vidéo pour que le Studio Display joue les seconds écrans, mais aussi à alimenter votre MacBook ou iPad connecté.

Connectiques

Au dos du Studio Display, on trouve la prise d’alimentation au centre, avec un cordon tressé et renforcé. Dommage qu’Apple n’ait pas opté pour la connectique MagSafe aimantée comme sur l’iMac M1. Une fois branchée, celle-ci s’avère très difficile à retirer si jamais vous devez déménager votre écran sans avoir envie de vous prendre les pieds dans le fil.

Source : FRANDROID — Robin WYCKE

Sur la partie gauche (votre droite quand vous êtes face à la dalle), on a trois ports USB-C et un port USB-C Thunderbolt 4 délivrant une puissance de 96 W. De quoi recharger la plupart des MacBook ou PC connecté. Mais malheureusement, pas de prise HDMI pour brancher éventuellement une console dernière génération, un PC de bureau ou un autre appareil vidéo.

Source : FRANDROID — Robin WYCKE

Le support

Apple a prévu un support avec son écran. Il s’agit d’un pied à inclinaison réglable simple (30°). Il est fourni avec le modèle de base et s’avère assez basique. Vous pouvez opter pour le kit de montage VESA à la place du support à inclinaison réglable pour le même prix. Cela donnera la possibilité de fixer le Studio Display sur un montage mural ou de bureau avec pied ou bras articulé (support de 10 x 10 cm). Et cela a le mérite de permettre l’utilisation du Studio Display en mode portrait également.

La troisième version (en notre possession) propose un support avec inclinaison jusqu’à 30° et en supplément une hauteur réglable avec une amplitude de 105 mm. Il s’agit alors d’ajouter 460 euros sur la facture.

En revanche, sachez que votre choix initial est important : il est impossible de changer de pied par la suite. Si vous disposez déjà d’un système de fixation ou comptez investir, pensez à opter pour le pied VESA dès l’achat. Difficile de justifier un tel choix de la part d’Apple quand la plupart des écrans sur le marché au-dessus de la tranche des 500 euros intègrent à la fois la compatibilité VESA et un pied déjà très ergonomique.

Écran

L’écran du Studio Display affiche une définition de 5120 x 2880 pixels à 218 ppp et promet 14,7 millions de pixels. Il compte sur la technologie True Tone qui lui permet d’adapter sa luminosité et ses couleurs à la lumière ambiante. Il propose par ailleurs le mode Night Shift pour basculer vers des teintes plus chaudes le soir notamment.

Le Studio Display est disponible en deux verres d’écran : un verre standard (notre modèle de test) et un verre nano-texturé. Les deux versions sont dotées d’un revêtement antireflets, le second modèle réduisant encore plus les reflets dans les lieux très éclairés (fort ensoleillement par la fenêtre par exemple).

Pour un écran qui s’adresse à un public professionnel, on est évidemment dans la partie la plus importante du test : que propose précisément la dalle fournie par Apple. Sur le papier, la marque nous promet 14,7 millions de pixels, 600 nits de luminosité et 1 milliard de couleurs à l’écran.

Nous avons vérifié tout cela en connectant l’Apple Studio Display à un PC sous Windows, ce qui désactive la technologie True Tone et permet une mesure objective des couleurs affichées. Avec notre sonde colorimétrique et le logiciel Calman, nous observons une couverture à 143 % du spectre sRGB, 95,89 % du spectre DCI-P3 et seulement 64,76 % du spectre AdobeRGB. Sur un écran à ce prix et pour ce public, on aurait aimé trouver une couverture complète du DCI-P3, et plus riche du spectre AdobeRGB.

Ce petit bémol est rapidement corrigé quand on mesure la précision du calibrage des couleurs par défaut, c’est-à-dire la différence entre la couleur demandée et celle réellement affichée. Sur ce point, nous obtenons un deltaE moyen de 1,1 seulement et un maximal de 2,9 atteint par seulement deux teintes. C’est excellent, et même quasi parfait. Rappelons qu’en dessous de 3, on considère la différence invisible à l’œil nu. Pour un travail professionnel, on vise plutôt un deltaE moyen autour de 2 (ou moins). Ici avec 1,1 de moyenne, on n’a pour ainsi dire jamais testé un écran aussi bien calibré. Sans surprise, la température moyenne des couleurs est tout aussi excellente avec 6570K, très proche des 6500 K de la lumière blanche du soleil.

On est un peu plus mitigé concernant la luminosité maximale que nous avons mesurée à 505 cd/m², c’est moins que les 600 cd/m² promis, et le contraste a seulement 1085:1. On est loin du taux de contraste quasi infini mesuré sur l’écran miniLED du MacBook Pro 14.

Logiciel — Utilisation

La force du Studio Display est d’être agnostique. Floqué d’une pomme au dos, il peut tout aussi bien être raccordé à un PC Windows. Autant être clair tout de suite, vous y perdrez quelques fonctionnalités bien spécifiques, mais l’excellente qualité de la dalle vous profitera tout autant, même avec quelques réglages d’échantillonnage et calibration professionnels.

Le Studio Display est fait pour être raccordé à un Mac, le tout nouveau Mac Studio avec lequel il se montre le plus polyvalent, un MacBook Pro ou Air, et même avec un iPad. C’est d’ailleurs le maître-mot de cet écran : simplicité d’usage et d’apprivoisement tant il est débarrassé de paramétrages initiaux (parfois un peu trop) et fonctionne quasiment en plug’n’play.

Interface

Contrairement à l’écrasante majorité des moniteurs sur le marché, le Mac Studio Display n’intègre aucun « OSD », aucun élément d’interface logiciel. Comme on l’a dit, il ne propose d’ailleurs aucun bouton qui permettrait une telle interaction. On est très loin du quasi-système de téléviseur que peut proposer Samsung sur ses Smart Monitor par exemple, alors que l’on aurait pu attendre de telle fonction d’un appareil intégrant une puce Apple A13.

Vous ne trouverez donc aucun choix de source, il n’y en a qu’une, aucun paramètre pour régler les couleurs affichées ou le niveau de luminosité. Vous serez entièrement dépendant des réglages proposés par le PC connecté au Studio Display. Autant dire qu’il vaudra mieux utiliser un Mac Studio, MacBook Pro, MacBook Air ou Mac mini. Évidemment, s’il s’agit des versions équipées de la puce M1, ce sera encore mieux avec une compatibilité supérieure. Le menu est alors assez large avec de nombreux préréglages selon vos besoins (vidéo, web, photo, cinéma, etc.) et la possibilité de rentrer vos propres valeurs.

À quoi sert la puce Apple A13 ?

La particularité du Studio Display est d’être doté de la puce A13 Bionic, celle qui équipe les iPhone 11 et 11 Pro/11 Pro Max. Pas de quoi faire malheureusement de la dalle Apple un appareil autonome, capable de vous afficher des applications à utiliser directement, comme beaucoup en rêvaient. Cette puce sert à faire fonctionner la technologie de suivi Cadre Centré de l’appareil photo quand vous connectez le Studio Display à un produit Apple (MacBook, iPad, Mac Studio…) qui en est dépourvu. La puissance de la puce A13 Bionic permet le suivi, mais aussi la gestion de l’audio spatial avec les services compatibles (Apple TV, Apple Music notamment), ou encore l’assistant vocal Dis Siri.

Caméra

Il dispose en façade d’une caméra ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2,4) avec fonction Cadre centré qui vous suit lors d’un appel vidéo avec un service compatible (FaceTime, Webex, Zoom pour le moment). C’est la même que celle que l’on trouve désormais sur les iPad Pro, le tout nouvel iPad Air, le dernier iPad mini et l’iPad 9e génération.

Source : FRANDROID — Robin WYCKE

À noter que si vous branchez un MacBook Air ou Pro sur l’écran, la caméra de ce dernier prend automatiquement le dessus. Il est ainsi possible de profiter de la fonction Cadre Centré sur des appareils Apple non équipés. Vous serez toujours au centre de la vidéo et le capteur photo fera profiter son très large champ de vision (122°) pour faire entrer dans le cadre toute personne se rapprochant de vous ou zoomer sur vous si celle-ci s’en va. C’est extrêmement fluide comme mouvement, quel que soit l’appareil connecté.

En revanche, sur l’iPad Pro, nous sommes restés sur le module photo de la tablette. Impossible de basculer.

La qualité est globalement bien meilleure que sur un iMac. Le Studio Display hérite de la caméra 12 Mpx et cela se ressent. Le rendu est globalement très bon, mais cela va aussi dépendre de la machine à laquelle vous le rattachez. Sur Mac Studio, que ce soit sur Webex, Zoom ou FaceTime, le rendu est parfait. La caméra a même tendance à nous rendre un peu plus beau/belle. Mais il est vrai que sur MacBook Air M1, l’image a pu paraître un peu moins qualitative, sans explications particulières.

Audio

Le Studio Display compte donc sur trois micros de qualité studio avec rapport signal sur bruit élevé et beamforming directionnel. C’est le même système que l’on trouve notamment sur les derniers MacBook Pro 14″ et 16″ ainsi que sur les MacBook Pro 13″ M1 et le tout premier MacBook Pro 16″. Cela signifie que ces trois micros permettent de mieux mettre en valeur votre voix en atténuant sérieusement les bruits de fond. Cela aura un très grand intérêt lors d’appel vidéo. Nous avons testé sur Zoom, FaceTime ou encore Webex, et la qualité de notre voix, même en environnement un peu bruyant (travaux en fond) est impeccable, la voix bien mise en avant tout en gommant l’arrière-plan sonore.

En appel audio, votre voix ressort aussi grâce à la présence de la technologie beamforming qui va focaliser les micros vers la voix de la personne se trouvant face à l’écran pour la mettre en valeur, même si vous êtes plusieurs.

La présence de la puce A13 Bionic permet aussi de profiter du Dolby Atmos en vidéo sur les haut-parleurs de l’écran, ou bien de l’audio spatial en écoute musicale. Car elle gère aussi les six haut-parleurs intégrés au dos (Quatre woofers à annulation de force et deux tweeters haute-précision) qui proposent un son incroyablement puissant pour un appareil aussi fin. C’est sans doute là le meilleur son sortant d’un simple écran., en tout cas meilleur que celui des iMac précédents.

Vous n’en ferez pas la prochaine enceinte de votre salon ou de votre bureau, mais pour écouter tout type de musique, profiter du visionnage d’une série en streaming ou de conversation en appel vidéo, le résultat est plus que positif. Certains trouveront peut-être qu’il manque de basses faute d’une certaine caisse de résonance du châssis. Mais le son est clair et détaillé.

Prix et date de sortie

Le Studio Display sera disponible le 18 mars et est déjà en précommandes. Il est annoncé à partir de 1749 euros pour le modèle initial en verre standard et dès 1999 euros en verre nano-texturé.

Comptez 460 euros supplémentaires pour le support à inclinaison et hauteur réglables.

Note finale du test
7 /10
Comme souvent chez Apple, le Studio Display est un produit aux finitions parfaites et tout ce qu’il y a de plus élégant. Il vient tenter de démocratiser la gamme d’écrans maison au côté du Pro Display XDR trois fois plus cher, mais aussi à la conception plus musclée. Sa force est de proposer une calibration et un échantillonnage impeccables pour les professionnels qui pourront régler sa dalle selon leurs besoins grâce aux multiples préréglages ou personnalisations.

Ils sont d’ailleurs les premiers visés par cet écran qui s’adapte parfaitement à tout l’écosystème Apple, pouvant servir de second écran à des MacBook Pro ou Air, des iPad, ou bien mettre pleinement à profit le nouveau Mac Studio, le Mac Pro ou le Mac mini. Et il s’accommode même des PC Windows, au prix cependant de quelques concessions fonctionnelles. Tous peuvent mettre à profit sa dalle de très grande qualité, proche de la perfection sans avoir besoin d’être Oled ou mini-LED. Les professionnels de l’image apprécieront.

C’est sa simplicité d’utilisation, son absence d’interface complexe dédiée qui feront autant d’heureux que de déçus. Le Studio Display repose essentiellement sur les réglages de la machine à laquelle il est relié. Si vous êtes sous Apple, évidemment ce sera plus que bénéfique. S’il embarque une puce A13 Bionic pour gérer avant tout son excellente caméra FaceTime et ses haut-parleurs au son puissant et qualitatif, on aurait aimé qu’elle lui apporte une certaine autonomie. Croisons les doigts pour que ce soit pour des évolutions futures.

On a là un excellent produit qui aurait mérité un petit supplément d’âme pour être parfait et rendre moins douloureux le prix (ProMotion, HDMI, multi-sources…). Mais il ne devait pas non plus faire de l’ombre à son grand frère. Reste à savoir, pour 1700 euros, à qui il est réellement destiné sur un marché déjà hautement concurrentiel.

Points positifs de l'Apple Studio Display

  • Calibration quasi parfaite des couleurs

  • Configuration simple

  • Caméra FaceTime

  • Audio spatial

  • Utilisation avec des PC Windows

Points négatifs de l'Apple Studio Display

  • Pas de ProMotion

  • Pas de prise HDMI

  • Absence d'interface de gestion de l'écran

  • Support non interchangeable

  • Pas de support Apple avec pivot

  • Pas d'Oled ni mini LED pour ce prix

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