Qualcomm joue le rôle de fournisseur sur peu ou prou 90 à 95 % des modèles de smartphones haut de gamme du marché en Europe. Alors quand ils ajoutent une technologie à leurs puces, cela peut potentiellement toucher un bon nombre d’appareils et d’utilisateurs par chez nous.
Lors du CES 2023, la firme de San Diego a annoncé le lancement d’une fonctionnalité jusqu’ici réservée aux acheteurs des derniers iPhone 14 et 14 Pro : la communication par satellite. Celle-ci est en théorie compatible avec tous les smartphones équipés d’un Snapdragon 8 Gen 2, la nouvelle puce haut de gamme de Qualcomm qu’on retrouvera sur tous les flagships en 2023.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette annonce, c’est que si Android arrive bel et bien en retard sur son concurrent à la pomme, pour une fois, la technologie proposée semble supérieure à celle du concurrent de Cupertino. On vous explique pourquoi.
Pourquoi la solution de Qualcomm est techniquement supérieure sur le papier
Telle que présentée par Qualcomm et son vice-président Francesco Grilli, la technologie embarquée dans les Snapdragon 8 Gen 2 parait supérieure à celle des iPhone 14. Attention toutefois, n’ayant pas testé nous-mêmes la fonctionnalité, il s’agit simplement ici d’un constat sur le papier.
Pour créer un système de communication par satellite, les ingénieurs de Qualcomm n’ont pas lancé eux-mêmes leurs satellites, vous vous en doutez. Ils se sont associés à une entreprise déjà bien implantée dans le milieu, Iridium. Ce partenariat va leur permettre de disposer d’un réseau de 66 satellites reliés entre eux. En théorie, cette « constellation » est capable de couvrir l’intégralité du globe en permanence. Il y a même des satellites de rechanges au cas où si certains tombent en panne.
De son côté, GlobalStar, le partenaire choisi par Apple, intègre moins de satellites, mais à une plus haute orbite. Résultat, ceux-ci doivent toujours avoir un lien avec des stations situées au sol pour transmettre des données. Cela à une conséquence très concrète et qui donne clairement l’avantage à Qualcomm. Si vous êtes au milieu de l’océan pacifique ou en Antarctique, des zones où il n’y a pas de relais au sol pour les satellites utilisés par Apple, en théorie, un iPhone 14 ne devrait pas pouvoir appeler les secours, contrairement à un smartphone sous Snapdragon 8 Gen 2.
Deuxième intérêt notable de cette solution : les satellites d’Iridium bougent. Si vous êtes coincés au fond d’un ravin, il n’est pas garanti qu’un satellite se trouve au-dessus de vous. Mais si ceux-ci se déplacent, vous pouvez peut-être espérer qu’un d’eux passe. Au passage, une interface dédiée permettra en théorie de « viser » le satellite avec une vue façon réalité augmentée.
Une fois la connexion assurée, il ne devrait falloir attendre que 3 à 10 secondes pour envoyer un texto contre presque une minute sur iPhone. D’ailleurs, c’est un autre avantage notable du Snapdragon Satellite : il est possible d’envoyer et de recevoir des SMS, et pas seulement à des secours, mais aussi à des proches.
Il reste beaucoup d’inconnues
On ne sait pas encore très bien de quelle manière tout cela va se traduire sur le marché. En effet, Qualcomm s’échine à proposer des technologies aux fabricants de smartphones, les fameux OEMs, qui décident ou non de les intégrer à leurs appareils. Une rumeur laissait déjà entendre que Samsung serait sur les rangs pour adopter cette solution sur ses Galaxy S23.
Cela veut aussi dire que l’expérience pourra évoluer d’un constructeur à l’autre ayant choisi d’intégrer la communication par satellite à son téléphone. Chacun devra proposer sa propre interface par exemple, mais aussi un tarif pour un éventuel abonnement. Pour rappel, Apple a prévu de ne pas faire payer ce service pendant ses deux premières années d’utilisation. Mais il n’y a aucune assurance que ce soit le cas chez les constructeurs Android.
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