En avril 2021 était sorti l’iPad Pro 11 M1, dont le prix débutait à 899 euros. Déjà à l’époque, nous nous interrogions sur l’intérêt de cette tablette par rapport à l’iPad Air de 2020, qui fonctionne parfaitement à partir du moment où l’on fait quelques concessions. Deux ans plus tard, l’iPad Air M1 a fait son apparition et là encore, les avantages de la version « Pro » se sont un peu plus amenuisés, pour un prix qui n’a fait qu’augmenter chez Apple.
C’est au mois d’octobre 2022 que les nouveaux iPad Pro M2 ont été annoncés. Si le design n’a pas changé, l’écran non plus. Parmi les quelques nouveautés, il y a tout d’abord l’arrivée de la puce M2 qui promet toujours plus de puissance, qui s’accompagne d’une bande passante de mémoire unifiée plus grande et de l’enregistrement vidéo en ProRes. Il y a en plus de cela la compatibilité avec l’Apple Pencil de 2e génération et iPadOS 16 avec sa fonction Stage Manager. Côté connectivité, on note l’arrivée de la 5G et du Wi-Fi 6E sur les iPad, pour avoir des vitesses de téléchargement améliorées.
Toutes ces nouveautés n’arrivent pas seules : le tarif aussi en profite pour augmenter et pas qu’un peu. La version de base de l’iPad 11 pouces, avec Wi-Fi et 128 Go de stockage, passe de 899 à 1069 euros, soit 170 euros d’augmentation. La configuration maximale avec 2 To de stockage et la 5G est affichée à 2649 euros (toujours pour la version 11 pouces). Si l’une des opportunités liées à l’iPad Pro est de pouvoir remplacer un ordinateur portable, on peut se demander si dépenser plus de 1000 euros dans une tablette tactile est nécessaire et justifié. C’est pourquoi nous avons testé pour vous l’iPad Pro 11 M2 durant une vingtaine de jours.
Fiche technique
Modèle | Apple iPad Pro 11 M2 |
---|---|
Dimensions | 17,85 cm x 247,6 mm |
Taille de l’écran | 11 pouces |
Définition | 2388 x 1668 pixels |
Densité de pixels | 264 ppp |
Technologie de l’écran | IPS |
Modèle du processeur | M2 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 16 Go |
Mémoire interne | 128 Go, 256 Go, 0 Go, 1000 Go, 2000 Go |
Appareil photo (dorsal) | 12 Mp, 10 Mp |
Appareil photo (frontal) | 12 Mp |
Enregistrement vidéo | 4K@60 IPS |
Wifi | Wi-Fi 6E |
Bluetooth | 5.3 |
NFC | Non |
Étanche | Non |
Poids | 466 grammes |
Couleurs | Argent, Gris |
Prix | 729 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un iPad Pro 11 M2 acheté par la rédaction, dans sa version Wi-Fi avec 128 Go de stockage et 8 Go de RAM.
Un design classique, mais réussi
Rien ne sert de jouer au jeu des sept différences avec la génération précédente, puisqu’il n’y en a qu’une. Il s’agit de la mention « iPad Pro » au dos de la tablette, peut-être pour la différencier des autres modèles, comme l’iPad 10 dont le design s’en rapproche beaucoup.
Cet iPad a des dimensions de 247,6 par 178,5 mm et une épaisseur de 5,9 mm. Ce n’est pas ce qui existe de plus fin, mais c’est assez remarquable, d’autant plus au vu de la puissance que la tablette peut délivrer. Quant au poids, il est de 466 g (rajoutez 2 grammes de plus pour la 5G) : c’est le même que la version précédente et c’est légèrement moins que l’iPad 10. Malheureusement, Apple n’indique nulle part quelconque indice de protection sur sa machine.
Alors évidemment, le design est réussi : on a là une grande tablette fine et aux finitions excellentes. Ne faisons pas durer le suspense (c’est d’ailleurs un peu trop tard) : l’iPad Pro de cette année est encore une fois un produit haut de gamme, même dans le design. Les bordures sont tranchantes et les coins arrondis, ce qui donne un aspect moderne et résolument premium. Le bloc photo se fait relativement discret : caché en haut à gauche de ce dos en aluminium immense, il est petit et vraiment pas épais. On y trouve les deux capteurs photo ainsi que le flash et le capteur LiDAR. L’impression d’une plaque de cuisson qu’on peut avoir sur les iPhone est bien loin. Les coins arrondis de ce bloc apportent une touche de modernité et d’harmonie.
Les bordures de cette tablette tactile se voient et certains ordinateurs portables font mieux. Je parle d’ordinateurs et pas de tablettes puisque le reste du marché ne fait pas mieux. Bien que l’on aurait préféré quelque chose de moins épais, difficile de reprocher à Apple ce que les autres ne font pas non plus.
La prise en main
Sur la prise en main, ne pensez pas utiliser cet iPad avec une seule : à deux mains, ce sera plus confortable. Mais, que ce soit à la verticale ou à l’horizontale, on a plaisir à manipuler cette tablette, très fine sans trop l’être. Grâce aux bordures tranchantes et à l’arrière en aluminium brossé mat, on n’a pas peur de la faire glisser. Les grilles des haut-parleurs n’accrochent pas les doigts et, posée à plat, la tablette reste stable lorsqu’on navigue dessus, le bloc photo étant fin.
Les boutons de volume et d’alimentation sont plutôt accessibles, surtout lorsqu’on tient la tablette à l’horizontale. À la verticale, c’est un peu plus compliqué, puisque la machine est assez haute. Quant à l’accessibilité de toutes les zones de l’écran, cela peut être compliqué pour les personnes ayant de petites mains : en tentant la tablette à l’horizontale avec les deux mains, il peut être difficile de cliquer sur un bouton situé au milieu de l’écran sans déplacer sa paluche. D’ailleurs, notre main gauche peut cacher la caméra et les capteurs de Face ID, ce qui peut empêcher ce dernier de se déclencher : c’est bien dommage.
En parlant de mains, parlons des doigts. Cet iPad profite d’un revêtement anti-traces de doigt. Dans les faits, ce n’est pas vraiment le cas : le revêtement glossy de la dalle les attrape indéniablement, mais il faut reconnaître que c’est mieux par rapport à d’autres modèles. Aussi, lorsque la luminosité est suffisante, les traces de doigt ne se voient pas. En revanche, lorsque l’écran est éteint, l’illusion n’est plus là.
Les accessoires
Pour avoir une expérience complète de l’iPad Pro 11 M2, nous nous sommes munis du clavier Magic Keyboard ainsi que du stylet Apple Pencil de 2e génération. De quoi écrire de façon manuscrite et de travailler avec le clavier tout au long de la journée.
Si sur les anciens iPad, on devait éviter de perdre le stylet, ce n’est plus le cas depuis quelques années : il peut se fixer magnétiquement sur la tranche supérieure de l’appareil. Mais, ce qu’apporte ce nouvel iPad avec le Pencil, c’est la fonction de survol, dite « Hover » : lorsqu’il est positionné jusqu’à 12 mm au-dessus de l’écran, la tablette peut le détecter, ce qui est censé offrir plus de précision. L’élément ainsi visé peut s’agrandir et, lorsqu’on dessine, on a un aperçu du stylet sur l’écran.
Quant au clavier, on peut placer l’iPad dessus de manière magnétique grâce au Smart Connector et il est vraiment aisé de le fixer ou de l’enlever. En le repliant, on a une sorte de folio qui permet de transporter la tablette en craignant moins de l’abîmer. Ce qui manque sur le Magic Keyboard, ce sont des touches de fonction, qui seraient tellement plus pratiques que d’utiliser les menus du centre de contrôle. Pourtant, Apple sait le faire : le clavier de l’iPad 10 a bel et bien des touches de fonction. On peut tout de même saluer la présence d’un rétro-éclairage qui s’active automatiquement lorsque la lumière se fait rare. On se fait aussi très facilement aux gestes du pavé tactile, pour changer d’application, revenir en arrière ou retourner à l’écran d’accueil.
Cependant, la facture peut vraiment être salée avec ces deux accessoires qui viennent compléter l’expérience Pro de cet iPad. L’Apple Pencil de 2e génération est vendu au prix de 149 euros, tandis que le Magic Keyboard pour iPad Pro est à 369 euros : autant dire que ça fait mal. Le tarif total est de 1587 euros. Heureusement, d’autres alternatives de claviers pour iPad existent, notamment du côté de Logitech qui propose un pack comprenant le stylet Crayon et le clavier/folio Combo Touch à 319 euros.
Un très bon écran « Liquid Retina »
La fiche technique de l’écran de cet iPad a presque tout pour faire rêver : une dalle Liquid Retina avec une technologie IPS. Elle propose une définition de 2388 par 1668 pixels, soit une résolution de 264 ppp. On aurait tout de même aimé une définition qui s’améliore par rapport aux versions précédentes, notamment pour profiter de meilleurs graphismes sur les jeux ou une qualité vidéo meilleure sur les films et séries. Rassurez-vous, cela reste largement suffisant pour tous les usages : navigation, lecture, jeux, streaming.
Aussi, Apple se targue d’avoir une réflectance de 1,8 % sur l’appareil. L’écran n’étant pas Oled, pas de mode always-on sur cet appareil. Un écran dit « laminé » : cela signifie que les différentes couches sont en quelque sorte fusionnées : il n’y a a pas d’interstices entre les composants. Ce que ça offre, c’est une précision accrue du tactile (pratique pour l’Apple Pencil), mais surtout des reflets moindres et ça se vérifie à la vue. La dalle a beau être brillante et non mate, il y a effectivement des reflets, mais ceux-ci sont relativement atténués. Avec une luminosité suffisante, ils ne sont pas dérangeants.
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On a droit à la technologie ProMotion sur cet iPad, pour un taux de rafraichissement montant à 120 Hz. Cependant, ce n’est pas la version avec un mode adaptatif évoluant en fonction de votre usage. Par exemple, lorsque vous lisez un article de presse, le nombre d’images affichées diminue fortement, puisque vous n’en avez pas besoin. Au contraire, pendant une session de jeu, l’écran peut afficher jusqu’à 120 images par seconde. Le principal intérêt du ProMotion adaptatif est de réduire la consommation énergétique de l’écran. Comme cet iPad n’est pas doté d’un écran LTPO, son taux de rafraîchissement ne peut pas descendre à 1 Hz, comme c’est le cas sur la version 12,9 pouces. Il faut donc choisir entre du 120 Hz ou du 60 Hz : si vous voulez avoir le plus d’autonomie possible, descendez à 60 Hz. Cependant, si vous souhaitez avoir des animations fluides (et je ne peux que vous comprendre), privilégiez les 120 Hz.
La luminosité maximale annoncée par le constructeur est de 600 cd/m². En 2018, le premier iPad Pro de l’histoire avait déjà la même luminosité maximale : près de cinq ans plus tard, personne sur le marché n’a fait mieux, si bien qu’Apple n’a pas jugé nécessaire de monter plus haut. C’est assez pour bien lire même en extérieur, du moment qu’il n’y a pas trop de soleil. En intérieur, cela suffit largement pour tous les usages. La luminosité adaptative est quant à elle assez douce : les changements ne sont, à vrai dire, presque pas visibles et c’est ce qui apporte à cette fonction un côté séduisant. Puisqu’on ne s’en rend pas compte, on n’a pas à s’en soucier. Elle est plutôt équilibrée et s’adapte correctement à la lumière ambiante.
Du côté des couleurs, on a droit au TrueTone et à la couverture de 100 % du DCI-P3, que nous n’avons pas pu vérifier. À l’usage, l’iPad Pro 11 M2 se révèle excellent sur la calibration des couleurs : elles sont vives sans trop en faire et paraissent très bien calibrées. On n’observe pas d’anomalie ou de couleurs étranges, l’écran vise toujours juste. Quelques mots sur le contraste : s’il fait vraiment mieux que bien d’autres tablettes, cela reste assez convenu. Ç’aurait été une bonne surprise d’en avoir un meilleur, mais a priori ce n’est réservé qu’à la version 12,9 pouces, puisqu’elle a une dalle mini LED, qui promet des contrastes (presque) semblables à l’Oled.
Logiciel : l’efficacité d’iPadOS
À date, la dernière version d’iPadOS disponible sur cet iPad Pro 11 M2 est iPadOS 16.3 ; il ressemble bien sûr fortement à iOS 16. Malheureusement, Apple ne propose pas d’applications comme Final Cut Pro, XCode ou autres. Les applications d’Apple disponibles à l’heure actuelle ne nécessitent pas une puce M2. Concernant les autres développeurs, on attend impatiemment DaVinci Resolve, qui pourrait donner une réelle utilité à la tablette la plus puissante, si l’expérience utilisateur est au rendez-vous (monter des vidéos sur une tablette n’est pas ce qu’il y a de plus aisé). Pour le moment, le logiciel de montage est bel et bien disponible sur l’App Store, mais pas en France.
La richesse d’iPadOS réside dans son optimisation et dans sa transparence. Les animations sont toutes très soignées, ce qui donne vraiment envie d’utiliser l’iPad ; en fait, on n’a pas de frustrations, de manipulation à faire dont on ne comprend pas réellement l’intérêt. C’est par exemple le cas avec le curseur (qu’on utilise avec un pavé tactile), qui peut changer de forme ou de ton de couleur en fonction des actions, toujours de manière douce. L’autre point qui fait d’iPadOS un excellent système d’exploitation, ce sont toutes les fonctionnalités transparentes : elles existent, mais on n’en a pas conscience. C’est le cas de la luminosité adaptative ou encore du rétro-éclairage du clavier : parce qu’on ne peut pas les régler, on ne les voit pas et on les oublie.
À vrai dire, aucun autre constructeur ne fait mieux qu’Apple sur l’interface logicielle d’une tablette tactile. La concurrence utilise uniquement des interfaces basées sur Android qui se ressemblent pour la plupart. De plus, elles offrent souvent moins de fonctionnalités et d’options de personnalisation que les smartphones de ces mêmes marques. Quand Apple soigne iPadOS, on a vraiment l’impression que ses concurrents bâclent leurs interfaces.
Stage Manager
Avec les nouveaux iPad Pro, Apple a promis l’arrivée d’une fonctionnalité attendue depuis longtemps : Stage Manager et son système de fenêtres flottantes. On a aussi droit au support d’écran externe, dont la définition peut atteindre 6K jusqu’à 60 Hz. On peut utiliser le port USB-C Thunderbolt 3 sur le côté qui fait DisplayPort. Via un adaptateur USB-C, on peut brancher des écrans en VGA, HDMI, DVI ou Thunderbolt 2. La mise en route d’un second écran est plutôt rapide et automatique : on ne peut que modifier son emplacement virtuel pour pouvoir faire passer la souris d’un écran à l’autre du côté que l’on souhaite. Malheureusement, on ne peut pas modifier la définition ou le taux de rafraîchissement.
Quant au système de fenêtres flottantes promis par Apple (et qui a mis du temps à arriver), il n’est pas des plus convaincants. Même si le résultat est très esthétique, on ne peut pas réellement adapter la taille des fenêtres ni leur disposition. Aussi, on ne peut avoir que deux fenêtres flottantes maximum par écran. C’est dommage, puisqu’à la rigueur, autant utiliser le mode multitâche qui fonctionne très bien et qui est très facile à activer. Le système se révèle assez rigide et bien loin de l’expérience d’un ordinateur portable.
Si l’on vante souvent les mérites de l’expérience logicielle des produits Apple, elle n’est pas convaincante avec Stage Manager. J’ai ici un autre système d’exploitation en tête : ChromeOS. Il est conçu pour les tablettes tactiles qui servent d’ordinateurs portables et vice-versa ; il est beaucoup plus souple et offre davantage de fonctionnalités utiles. On peut redimensionner les fenêtres comme on le souhaite, le correcteur automatique ne fait pas des siennes (il n’est pas activé par défaut) et, surtout, on a droit à la puissance du navigateur web Chrome, dans sa version pour ordinateur. Le seul problème avec ChromeOS, c’est que les applications du Play Store ne sont pas forcément optimisées, contrairement à celles de l’App Store (et encore, Instagram n’est pas du tout adapté à l’iPad par exemple). On attend d’ailleurs Google au tournant avec sa Pixel Tablet.
Face ID
Face ID a déjà fait son bout de chemin sur les produits de la marque à la pomme et là encore sur l’iPad Pro 11 M2 le résultat est là. Le système de déverrouillage est efficace même dans la pénombre (surtout par rapport aux autres tablettes du marché proposant de la reconnaissance faciale) et qui plus est réactif.
Face ID sur cet iPad a un problème : le placement des capteurs. Lorsqu’on prend la tablette dans les mains au format paysage, elles peuvent naturellement se placer sur ces derniers, par conséquent, l’authentification est impossible. Avec le temps, on s’y habitue, mais si Apple avait placé les capteurs sur la bordure supérieure, ce souci n’aurait pas existé.
Le scanner LiDAR
Cet iPad est le seul disposant d’un scanner LiDAR et, a priori, on peut se demander à quoi il peut bien servir. Selon Apple, cela permet de « créer une carte de profondeur de l’endroit où vous vous trouvez et vous faire vivre des expériences de réalité augmentée totalement immersives ». Dans les exemples mentionnés, on a le scan d’objets ou encore de pièces, pour y ajouter de nouveaux meubles.
D’un autre côté, le LiDAR permettrait d’« améliorer la mise au point des images et des vidéos en conditions de faible éclairage et pour réduire le temps de capture ».
Center Stage
Cet iPad a droit à « Center Stage », ou « Cadre centré » en français. Il s’agit d’une fonction intelligente qui permet d’ajuster l’angle de la caméra durant les appels vidéo. De quoi rester dans le cadre dans (presque) toutes les situations, même lorsqu’on bouge. Center Stage est compatible avec FaceTime et globalement toutes les autres applications d’appels vidéo : Zoom, Google Meet, etc. Cela fonctionne plutôt bien : c’est davantage réactif que le système similaire sur les écrans Portal de Facebook et ça permet de resserrer le cadre. Seulement voilà, cela fait un rognage numérique dans l’image, ce qui réduit inévitablement la qualité vidéo, d’autant plus que cette dernière n’est pas incroyable.
Performances : ça déborde de puissance
Le principal argument commercial de l’iPad Pro 11 M2 est évidemment sa puce M2, apparue auparavant sur le MacBook Pro M2 et le MacBook Air M2 l’été dernier. Elle propose un CPU 8 cœurs (4 de performance, 4 de haute efficacité énergétique), un GPU de 10 cœurs et le moteur Neural Engine équipé de 16 cœurs. La quantité de RAM diffère selon le stockage : 8 Go sur les modèles jusqu’à 512 Go et 16 Go sur les versions supérieures (le modèle testé comporte donc 8 Go de RAM). Apple indique une bande passante mémoire de 100 Go/s.
À l’usage, on n’a bien sûr (et heureusement) aucun ralentissement, que ce soit à l’ouverture ou au changement des applications. Du côté du jeu vidéo, nous avons lancé Genshin Impact : en réglant les paramètres graphiques au maximum et en faisant tourner le jeu à 120 FPS, c’est assez bluffant. On a un jeu très joli qui tourne bien en étant quasi constamment à la fréquence d’images maximale. Sur d’autres jeux plus optimisés graphiquement, c’est parfait : Call of Duty: Mobile fonctionne à fond à 120 FPS sans ralentissements. C’est bien, mais pour autant on peut retrouver ces performances sur d’autres appareils moins chers.
Modèle | Apple iPad Pro 11 M2 | Apple iPad 10 (2022) | Apple iPad Pro 11 M1 | Apple iPad Pro 12.9 M1 | Samsung Galaxy Tab S8 Ultra |
---|---|---|---|---|---|
AnTuTu 9 | 1284961 | 734058 | N/C | 1309273 | 826719 |
AnTuTu 8 | N/C | N/C | 1114146 | N/C | N/C |
AnTuTu CPU | 298374 | 196402 | 265230 | 272099 | 186260 |
AnTuTu GPU | 681004 | 279992 | 544006 | 672294 | 340979 |
AnTuTu MEM | 145338 | 124846 | 199337 | 210261 | 137025 |
AnTuTu UX | 160245 | 132818 | 105573 | 154619 | 162455 |
PC Mark 3.0 | N/C | N/C | N/C | N/C | 13696 |
3DMark Wild Life | N/C | N/C | 18263 | 18306 | 9300 |
3DMark Wild Life framerate moyen | 118.9 FPS | N/C | 109 FPS | 110 FPS | 55.70 FPS |
3DMark Wild Life Extreme | 6694 | 2272 | N/C | N/C | N/C |
3DMark Wild Life Extreme framerate moyen | 40.1 FPS | 14 FPS | N/C | N/C | N/C |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 93.8 / 76.9 FPS | 34 / 32 FPS | N/C | 52 / 157 FPS | N/C |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 94.4 / 176 FPS | 39 / 72 FPS | N/C | 42 / 113 FPS | N/C |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 119.9 / 446.7 FPS | 60 / 173 FPS | N/C | 104 / 260 FPS | N/C |
Geekbench 5 Single-core | N/C | 1576 | N/C | N/C | N/C |
Geekbench 5 Multi-core | N/C | 3987 | N/C | N/C | N/C |
Geekbench 5 Compute | N/C | 12588 | N/C | N/C | N/C |
Lecture / écriture séquentielle | N/C | N/C | N/C | N/C | 1619 / 986 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | N/C | N/C | N/C | N/C | 72593 / 67894 IOPS |
Côté stockage, l’iPad Pro propose plusieurs capacités : 128, 256, 512 Go ou 1 ou 2 To, qui sont — on en a l’habitude — non extensibles. On peut se poser la question de la pertinence d’une version avec 128 Go de stockage : ça paraît effectivement peu sur un modèle à plus de 1 000 euros. Sur le marché des smartphones, à part sur les modèles pliables, tous ont au moins 256 Go. Tous ? Non ! Car une marque peuplée d’irréductibles décideurs résiste encore et toujours à l’envahisseur en proposant 128 Go à plus de 1 000 euros : Apple bien sûr, avec son iPhone 14. Si l’on peut effectivement reprocher à Apple le prix de ses iPad, difficile de lui reprocher la plus petite quantité de stockage disponible : un prix légèrement moins cher est toujours bon à prendre pour les utilisateurs n’ayant pas besoin de plus. Ça peut être le cas de ceux qui utilisent surtout des outils en ligne avec des données hébergées dans le cloud.
La qualité photo et vidéo
L’iPad Pro 11 M2 propose deux capteurs photo à l’arrière et un capteur selfie à l’avant. Si la photo n’est vraiment pas là où on l’attend au tournant, force est de constater qu’elle est plutôt soignée pour une tablette tactile. À titre indicatif, on peut enregistrer des vidéos jusqu’en 4K à 60 images par seconde, ce qui est classique. Quant au format ProRes, on est limité à 30 images par seconde, voire 1080p pour le modèle avec 128 Go de stockage.
Les capteurs arrière
À l’arrière de la tablette, on trouve :
- Un capteur photo principal de 12 Mpx (f/1,8).
- Un capteur ultra-grand-angle de 10 Mpx (f/2,4) et un champ de vision de 125°.
Ils offrent un zoom optique jusqu’à x2 et un zoom numérique jusqu’à x5. Malheureusement, aucun mode portrait n’est disponible sur les caméras arrière.
Cet iPad Pro offre une qualité photo réellement convaincante : on n’est pas vraiment au niveau des smartphones milieu de gamme, mais pas loin. En fait, la force des caméras est que la correction algorithmique ne tente pas des choses étranges : contrairement aux tablettes Android, l’iPad ne tente pas de rattraper les coins sombres. Cela fait qu’on n’a pas d’anomalies chromatiques ni de « bavures ». Toutefois, il aurait été préférable de récupérer un peu plus de détails sur le ciel, même si ça reste assez satisfaisant.
Plus spécifiquement pour le capteur ultra-grand-angle, on sent qu’il capte significativement moins de lumière. Là encore, ça reste de l’ordre de l’acceptable, surtout que les algorithmes de retouche automatique ne tentent rien d’ambitieux et ne se trompent donc pas.
Le capteur avant
Une tendance qui émerge sur le marché des tablettes est liée au positionnement de la caméra selfie. Si elle est traditionnellement placée tout en haut lorsqu’on tient la tablette à la verticale, certains fabricants la positionnent sur l’un des côtés, pour qu’elle soit en haut lorsqu’on tient l’appareil à l’horizontale. Cela permet d’avoir un angle plus naturel pour les appels vidéo, mais Apple n’est apparemment pas de cet avis. En tout cas pas pour l’iPad Pro, car oui, l’iPad 10 a bien la caméra au-dessus. C’est à n’y rien comprendre.
Quoiqu’il en soit, il s’agit d’un capteur de 12 Mpx avec une ouverture f/2,4 et un champ de vision de 122°.
Au regard de la définition native des photos (4032 par 3024 pixels), la qualité offerte n’est pas suffisamment au rendez-vous. Si la lumière captée est relativement suffisante, on a beaucoup de bruit et des couleurs qui bavent un peu trop. Cette caméra selfie propose un mode portrait qui ne fonctionne pas si bien non plus : le détourage a tendance à baver et, au niveau des cheveux, ce n’est pas ça non plus. Bien que je sois doté d’une chevelure des plus complexes pour les algorithmes de détourage, j’ai vu bien mieux que ça sur d’autres produits. Le mode portrait peut se perdre dans les mèches qu’il doit détourer ou flouter.
Une tablette satisfaisante pour l’audio
Cette tablette tactile n’est pas très différente des autres sur la partie audio : on trouve quatre haut-parleurs, deux par tranche. Pour écouter de la musique, vous aurez le choix entre ces haut-parleurs ou un appareil audio via le Bluetooth : il n’y a pas de port jack.
L’iPad propose un son vraiment très correct et c’est ce qu’on en attendait au vu de son prix. Le volume peut être poussé assez loin pour sonoriser une pièce tout en ayant des distorsions contenues. Le principal atout de cette tablette est que le son qui en sort est clair, surtout pour les médiums. Les basses sont présentes elles aussi, sans être transcendantes, comme les aigus, qui sont légèrement plus discrets (et moins bons).
Réseaux et communication
Une des (rares) nouveautés apportées par cette nouvelle génération de l’iPad Pro, c’est le passage au Wi-Fi 6E, après le Wi-Fi sur la version précédente. Une option à 200 euros apporte la 5G pour pouvoir avoir accès à Internet du moment où il y a du réseau mobile, sans avoir à mettre en place un partage de connexion avec son smartphone. Pour cela, une eSIM est nécessaire. Le Bluetooth évolue lui aussi puisqu’on passe au Bluetooth 5.3.
Côté enregistrement, on a droit à cinq microphones dits « de qualité studio ». Lors des conversations dans un environnement calme, la qualité est excellente : on entend distinctement la voix. Dans un environnement bruyant, la voix s’entend à un volume moins élevé et une précision moindre. Cependant, là où l’iPad Pro fait fort, c’est que les bruits ambiants, on ne les entend absolument pas.
Batterie : une autonomie confortable
Grâce à une batterie de 28,65 Wh, le fabricant avance une autonomie maximale de 10 heures en navigation web en Wi-Fi ou en lecture de vidéos. Une endurance qui tombe à neuf heures en navigation via les données mobiles (usage que nous n’avons pas testé). Une indication qui se vérifie à l’usage puisqu’on perd environ 10 % de batterie par heure en lecture de vidéo à luminosité suffisante.
Si l’iPad est indéniablement une machine qui permet de travailler, le faire tout au long de la journée est plutôt aisé. L’entrée de gamme des tablettes tactiles arrive à tenir significativement plus longtemps. Cela peut s’expliquer par la puissance de la puce M2 qui est probablement plus énergivore que le SoC d’un modèle Android. Il y a aussi évidemment l’écran qui joue : on parle de 10 heures pour un écran calibré à 120 Hz, ce qui est assez remarquable. Quoi qu’il en soit, on n’est pas vraiment dérangé sur une journée de travail (ou de divertissement) : on peut même tirer sur une journée et demie en passant à 60 Hz. Attention cependant, car en jeu la batterie fond plus vite, notamment sur Genshin Impact.
Recharge
L’iPad Pro 11 M2 est livré avec un câble USB-C vers USB-C d’un mètre de long et un adaptateur secteur USB-C délivrant une puissance maximale de 20 W. Début 2023, une telle puissance, c’est vraiment peu : les smartphones arrivent à faire bien mieux, mais aussi les tablettes comme la Samsung Galaxy Tab S8 Ultra avec ses 45 W.
En partant d’une charge à 1 %, voici ce que nous avons obtenu avec le chargeur fourni dans la boîte :
- 10 minutes : 8 %
- 20 minutes : 20 %
- 30 minutes : 27 %
- 40 minutes : 37 %
- 50 minutes : 44 %
- 60 minutes : 52 %
- 70 minutes : 61 %
- 80 minutes : 69 %
- 90 minutes : 78 %
- 100 minutes : 85 %
- 110 minutes : 92 %
- 120 minutes : 100 %
Deux heures sont donc nécessaires pour recharger totalement la tablette d’Apple. Si ce n’est pas ce qu’il y a de plus impressionnant (surtout au vu de ce dont sont capables les smartphones actuels), cela reste vraiment honnête.
Prix et date de sortie
Cet iPad Pro 11 M2 est disponible en deux coloris : argent ou gris sidéral. Son prix démarre à 1069 euros pour la version Wi-Fi avec 128 Go de stockage et à 1119 euros pour 256 Go. Il faudra débourser 200 euros supplémentaires pour avoir la 5G en plus, peu importe la capacité de stockage.
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