Au pays des MacBook, la sortie de la génération 2021 des MacBook Pro sonnait comme une petite révolution pour le PC portable dédié aux tâches les plus gourmandes chez Apple. Il s’agissait du premier PC de la marque à adopter un tout nouveau design conçu sur mesure pour ses puces Apple Silicon (M1 Pro et M1 Max) et il introduisait l’arrivée d’une encoche et le retour d’une connectique plus large.
Plus d’un an après, Apple revient avec une deuxième génération pour son design. La grande nouveauté est à l’intérieur du châssis.
Fiche technique
Modèle | Apple MacBook Pro 16 M2 Pro 2023 |
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Dimensions | 355,7 mm x 16,8 mm |
Définition | 3456 x 2234 pixels |
Technologie d’affichage | mini-LED |
Écran tactile | Non |
Processeur (CPU) | M2 Pro |
Puce graphique (GPU) | Apple GPU |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go, 32 Go, 64 Go, 96 Go |
Mémoire interne | 0 Go, 1000 Go, 2000 Go, 4000 Go, 8000 Go |
Version du Bluetooth | 5.3 |
Système d’exploitation (OS) | macOS |
Poids | 2150 grammes |
Profondeur | 248,1 mm |
Prix | 2999 |
Fiche produit |
Le MacBook Pro 16 M2 Max a été prêté par Apple pour ce test. Ici, nous utilisons une configuration équipée d’une puce Apple M2 Max avec 12 cœurs processeur et 38 cœurs graphiques. Elle est épaulée par 64 Go de mémoire unifiée et un stockage SSD de 2 To.
Le même design maitrisé
On ne va pas s’étendre trop longtemps sur le design de cette machine puisque Apple a fait le choix de conserver à l’identique son châssis entre les deux générations. On retrouve donc le bloc d’aluminium de 2,15 kg aux bords légèrement arrondis, mais à l’aspect tout de même très brut.
Dans l’ensemble, les finitions sont bien évidemment exemplaires, mais on pourrait trouver à redire sur l’intégration de la dalle qui n’est pas parfaite. Une petite arrête se dessine sur les côtés de l’écran et une bande plastique est placée sous l’écran. Dans les deux cas, cela donne quelque chose de moins uniforme qu’attendu, et on imagine que la poussière pourrait finir par s’y glisser. Attention, il s’agit ici d’un reproche purement esthétique.
Clavier et trackpad
Pour la génération précédente, nous avions testé la version 14 pouces du MacBook Pro. Ici, c’est la version 16 pouces que nous avons pu essayer. Apple fait le choix d’intégrer exactement le même clavier à ses MacBook, peu importe leur taille. On se retrouve donc ici avec un minuscule clavier perdu au milieu d’un large châssis. Pour optimiser l’espace, Apple a tout de même intégré des haut-parleurs de chaque côté.
Reste que l’on aurait pu espérer un pavé numérique sur cette diagonale ou des touches plus larges et confortables. La touche entrée ou les touches directionnelles restent très fines. Cela dit, si vous avez l’habitude de taper sur un clavier de Mac, vous retrouverez immédiatement vos habitudes ici.
Le trackpad est lui tout simplement gigantesque. Presque trop : on doit avouer ne pas avoir trouvé l’usage pour une telle surface de gestion du curseur. Le contraste avec la taille du clavier saute aux yeux. Mais ne boudons pas notre plaisir : le trackpad d’Apple est l’un des meilleurs du marché.
Connectique
Apple conserve la même connectique que sur la génération précédente. On a droit à un port de charge MagSafe, deux ports USB-C Thunderbolt 4 et un port jack 3,5 mm. À droite, Apple intègre un lecteur de carte SDXC, un autre port USB-C Thunderbolt 4 et un port HDMI.
La présence du lecteur de carte SD est une excellente nouvelle pour tous les spécialistes de l’image qui pourront rapidement transférer leurs photos et vidéos depuis la carte vers le Mac. On regrette seulement l’absence de ports USB-A. Si vous avez un périphérique classique comme un casque audio, il faudra utiliser un adaptateur.
Webcam, notch et audio
Le MacBook Pro 16 pouces intègre une caméra FaceTime HD 1080p dans une encoche particulièrement visible.
Comme nous l’avions déjà indiqué en 2021, ce choix de design n’est vraiment pas correctement justifié par Apple. C’est encore moins le cas en 2023, où tous les concurrents d’Apple proposent désormais des écrans à la fois borderless et des caméras de bonne qualité, compatibles avec de la reconnaissance faciale.
Ici, le résultat est correct et Apple ne propose pas son système Face ID. On ne comprend donc pas pourquoi cette caméra demande autant d’espace pour couper l’écran. Cela laisse l’impression qu’Apple a fait un choix surtout esthétique pour se différencier de la concurrence. Mais même cette raison est moins valable alors que l’iPhone apporte Dynamic Island et s’éloigne de l’encoche disgracieuse.
L’écran idéal
Le MacBook Pro M2 Max ne change pas une recette qui marche. L’écran de la génération précédente était le meilleur écran du marché et c’est toujours le cas en 2023, malgré les progrès fait par Asus avec l’Oled. Apple intègre un écran Liquid Retina XDR de 16,2 pouces avec une définition de 3 456 x 2 234 pixels et un taux de rafraichissement dynamique montant à 120 Hz. Il offre enfin une luminosité de pointe à 1600 cd/m² en mode HDR.
C’est simple, l’écran d’Apple coche absolument toutes les cases d’un excellent écran en 2023. On aurait bien du mal à le mettre en défaut, sonde colorimétrique en main : précision des couleurs, excellent niveau de contrastes, fluidité sans faille et HDR permettant de profiter du meilleur contenu sur les services de SVOD.
Avec ce grand d’espace de travail de 16 pouces de diagonal, ce n’est que du bonheur. Le gain face au 14 pouces est réellement appréciable et permet presque d’avoir l’impression d’utiliser un PC de bureau.
Logiciel : macOS aux commandes
Le MacBook Pro intègre macOS Ventura et promet d’être supporté par Apple pour de nombreuses années. Si l’on n’est pas totalement convaincu par certains changements comme Stage Manager, le système d’exploitation des Mac offre aujourd’hui une interface cohérente et simple d’utilisation.
Il y a encore ici est là quelques petits couacs, notamment le manque de certaines applications qui existent sur Windows (en particulier les jeux), mais tout cela est relevé par l’optimisation d’Apple et la transition désormais bien entamée des logiciels de l’écosystème vers Apple Silicon.
On apprécie toujours autant le confort des services proposés par Apple. Par exemple, nous avons pu restaurer les données de notre MacBook Air M2 à la première configuration de ce MacBook Pro. Résultat : on retrouve l’intégralité de nos applications de travail correctement configurées et connectées à nos comptes. On peut immédiatement reprendre le travail.
Dans le même ordre d’idée, l’intégration transparente des écrans d’autres appareils Apple est une réussite. Vous glissez le curseur vers un bord de l’écran et, soudain, vous prenez le contrôle de votre iPad ou du Mac mini avec le trackpad et le clavier du MacBook Pro. Aucune configuration n’est nécessaire et Apple ne vous met jamais en avant cette fonction, elle s’active naturellement et instinctivement.
Ce sont ces petits éléments qui rendent agréable l’expérience utilisateur au quotidien. Ce ne sont pas des fonctions propres à ce MacBook Pro M2 Max, mais il s’installe dans un écosystème bien établi.
Des performances de pointe
La grande nouveauté de ce MacBook Pro est l’intégration de la puce M2 Max. Avec ses 67 milliards de transistors, la nouvelle puce d’Apple est la plus puissante à son catalogue avec la M1 Ultra. Le processeur CPU passe à 12 cœurs, comme sur le M2 Pro, et le GPU passe désormais à un maximum de 38 cœurs. Les ingénieurs ont également fait le choix d’étendre le cache de niveau 2.
La mémoire unifiée est par ailleurs en hausse et monte en 96 Go sur la meilleure configuration, avec une bande passante de 400 Go/s.
Benchmarks
Sans surprise, la nouvelle puce d’Apple fait des prouesses et affiche un joli gap face à la génération précédente.
Un benchmark sous Cinebench permet d’évaluer la différence de performance au niveau du CPU. Ici, on observe que la génération M2 Pro / M2 Max se détache nettement de la génération M1 que ce soit en monocœur, mais surtout en multicœur grâce à l’ajout de plus de cœurs. Ce test montre aussi que la puce M2 Pro et la puce M2 Max utilisent le même processeur CPU, ce qui explique le niveau de performance équivalent.
La différence entre la gamme Pro et la gamme Max se fait sur la puce graphique (qui passe de 19 à 38 cœurs). Sur 3DMark Wild Life Extreme, le GPU atteint un score de 19 908 points. À titre de comparaison, la version M2 Pro atteint 12 869 points et une simple puce Apple M2 obtient seulement 6 989 points. Avec ce niveau de performance, Apple atteint le niveau d’une Nvidia GeForce RTX 3070 de PC portables. D’après 3DMark, cette dernière atteint en moyenne 21 318 points à ce test.
Malheureusement, si la puce graphique est au niveau, ce n’est pas le cas de la bibliothèque de jeux proposés pouvant en profiter. Attention, en 2023, une puce graphique a toute sa place dans un MacBook Pro pour les applications métiers comme la création 3D ou le montage vidéo.
Le niveau de performance a surtout le mérite de se maintenir, dans la durée et sans que le chargeur soit branché. Ce n’est pas le cas des PC qui dégradent généralement leur performance si la machine tourne sur batterie.
Les M1 Pro et Max impressionnaient aussi par leur capacité d’encodage très performant. De quoi séduire tous les cinéastes et créateurs de contenu vidéo sur le web. Avec la puce M2 Pro et Max, Apple rehausse la barre en intégrant deux moteurs d’encodage. Nvidia propose la même chose avec ses GeForce RTX 4000 et le résultat est très convaincant. Puisque l’encodage de vidéo est une tâche facilement parallélisable, cette astuce d’Apple et Nvidia permet de multiplier les performances.
En revanche, Apple fait une nouvelle fois l’impasse sur le format AV1 en décodage ou en encodage. Il s’agit d’un format qui gagne en popularité et qui est aujourd’hui supporté par OBS Studio, YouTube ou Discord. Sur une machine aussi préparée pour l’avenir, c’est dommage de faire l’impasse sur ce format.
Dissipation thermique et bruit
Ce qui est fort avec le MacBook Pro M2 Max, c’est sa capacité à rivaliser en performance avec un PC portable équipé d’une GeForce RTX 3070, mais sans le même niveau de nuisance sonore ou de chauffe.
En effet, la machine d’Apple chauffe très peu, même en pleine utilisation et les deux ventilateurs intégrés se font très rarement entendre. Quand c’est le cas, ils deviennent à peine audibles.
Une journée d’autonomie
Apple intègre une batterie de 100 Wh ce qui correspond au maximum autorisé en cabine. Autrement dit, il ne faudra pas espérer de batterie plus volumineuse à l’avenir. Avec une telle batterie, nous avons pu utiliser le MacBook Pro pendant 9 heures avant de tomber à 14 %. De quoi couvrir une très large journée de travail durant laquelle nous avons fait de la retouche d’image, beaucoup de navigations sur le web (Microsoft Edge) et du streaming vidéo (YouTube).
Pour recharger la machine, il est possible d’utiliser l’un des ports USB-C ou d’utiliser le port MagSafe prévu par Apple. Un chargeur 140 W et le câble MagSafe sont fournis avec la machine.
Prix et disponibilité
La version testée ici du MacBook Pro M2 Max est commercialisée à 5069 euros par Apple. Avec une puce M2 Pro et un écran de 14 pouces, le prix débute cependant à 2399 euros.
Avec l’augmentation du prix des PC portables, notamment ceux qui intègrent une puce graphique dédiée capable de rivaliser avec le GPU d’Apple, la proposition d’Apple devient très compétitive. Par exemple, le Razer Blade 16 équipé d’une puce graphique GeForce RTX 4090 est commercialisé à 5400 euros.
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