iPhone 5G 100 % Apple : récit d’un développement chaotique et de résultats déprimants

Trois ans de retard technique...

 
En dépit des milliards dépensés et des années de travail investies dans le développement d’une puce 5G maison, Apple ne parviendrait pas (du tout) à égaler les performances des meilleurs modems de Qualcomm, son actuel fournisseur.
Les iPhone 15 Pro lors de la présentation d’Apple le 12 septembre dernier // Source : Apple

Développer de zéro ou presque une puce modem 5G compétitive n’est pas une promenade de santé. Et Apple le découvre chaque année un peu plus à ses dépens. Des informations émanant du Wall Street Journal laissent en effet entendre que les projets du géant de Cupertino en la matière seraient loin d’aboutir de la plus favorable des manières… et ce, malgré les avancées dont nous nous faisions l’écho il y a quelques jours.

On apprend notamment qu’en dépit de ses efforts et des milliards investis sur ce terrain depuis le rachat d’une partie de la division modem d’Intel, en 2019, Apple ne serait toujours pas en mesure d’aboutir à une puce 5G compétitive. Pire, la firme aurait mal calculé son coup et le retard technologique accumulé serait tout sauf négligeable.

La 5G made in Apple sur les iPhone… c’est plus compliqué que prévu

Comme l’indique MacRumors, l’approche d’Apple aurait été émaillée d’objectifs irréalistes, d’une mauvaise compréhension des défis à relever et de prototypes totalement inutilisables. Initialement, le plan d’Apple était pour rappel de développer une puce 5G fonctionnelle (nom de code « Sinope ») pour l’automne 2023. Un objectif pour lequel la firme a recruté à tour de bras ces dernières années, tant chez Intel que chez Qualcomm.

« Il est rapidement apparu à de nombreux experts en technologie sans fil participant au projet qu’il était impossible d’atteindre l’objectif fixé », rapporte pourtant le WSJ. Et en l’occurrence, les obstacles rencontrés seraient « en grande partie dus à Apple », expliquent d’anciens ingénieurs et cadres de l’entreprise approchés par le journal. Ces derniers évoquent, certes, des « défis techniques », mais aussi et surtout une « mauvaise communication et des managers divisés sur la nécessité d’essayer de concevoir des puces 5G plutôt que de les acheter ». Une réflexion qui sonne presque comme un désaveu.

Le logo d’Apple // Source : Nathan Le Gohlisse pour Frandroid

Un péché d’orgueil ?

Le Wall Street Journal fait notamment état d’un premier prototype totalement raté et d’une organisation interne kafkaïenne.

Apple avait prévu que sa puce modem serait prête à être utilisée dans les nouveaux modèles d’iPhone. Mais des tests effectués à la fin de l’année dernière ont révélé que la puce était trop lente et sujette à la surchauffe. Son circuit imprimé était si grand qu’il aurait occupé la moitié d’un iPhone, ce qui le rendait inutilisable.

« Les équipes étaient cloisonnées dans des groupes distincts aux États-Unis et à l’étranger, sans qu’il y ait de superviseur au niveau mondial. Certains cadres décourageaient les ingénieurs de communiquer les mauvaises nouvelles concernant les retards ou les revers, ce qui conduisait à des objectifs irréalistes et à des dépassements de délais », poursuit le quotidien économique américain.

En lisant entre les lignes, le projet d’Apple prend même des airs de péché d’orgueil. Rappelons que la firme est au sommet de sa gloire sur le terrain du développement de microprocesseurs avec les puces « A » et « M » de ses iPhone et Mac.

Or, le développement de processeurs et celui de modems 5G sont deux choses radicalement différentes… l’une étant beaucoup moins ardue que l’autre. Développer des modems, c’est en effet concevoir des puces qui transmettent et reçoivent des données à partir de différents types de réseaux sans fil. Le tout en se conformant à des normes de connectivité strictes de manière à servir les opérateurs sans fil du monde entier, souligne très justement MacRumors.

« Apple n’a pas anticipé la complexité du projet »

En l’état, les derniers prototypes testés en fin d’année dernière n’étaient pas du tout au niveau attendu, apprend-on. Des sources en interne ont ainsi indiqué au Wall Street Journal que ces derniers étaient « essentiellement en retard de trois ans face à la meilleure puce modem de Qualcomm ». Les utiliser aurait par ailleurs contraint l’iPhone à opérer à des vitesses de connexion plus lentes que les smartphones concurrents, lit-on.

Pour contexte, Apple et Qualcomm se sont récemment entendus pour prolonger leur accord pour 3 ans supplémentaires. De quoi laisser entendre que les puces 5G d’Apple ne sont pas près de se concrétiser. Les premiers modems du groupe pourraient néanmoins arriver sur l’iPhone d’ici 2025, dans le meilleur des cas, d’après les sources du Wall Street Journal. Sauf si Apple décide entre temps d’arrêter les frais.


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