On ne change pas une équipe qui gagne. C’est probablement le motto d’Apple cette année avec ses nouveaux MacBook Pro. Comme l’année dernière, peu de changements sont à observer sur le châssis (enfin, un seul) et toutes les évolutions concernent les entrailles de la machine.
Une mise à jour technique qui nous permet de prendre le pouls de la stratégie d’Apple sur les prochaines années.
Fiche technique
Modèle | Apple MacBook Pro 16 M3 Pro 2023 |
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Dimensions | 355,7 mm x 16,8 mm |
Définition | 3024 x 1964 pixels |
Technologie d’affichage | mini-LED |
Écran tactile | Non |
Processeur (CPU) | M3 Pro |
Puce graphique (GPU) | Apple GPU |
Mémoire vive (RAM) | 18 Go, 36 Go, 48 Go, 64 Go, 96 Go, 128 Go |
Mémoire interne | 512 Go, 1024 Go, 2048 Go, 4096 Go, 8192 Go |
Apparence | Metal |
Système d’exploitation (OS) | macOS |
Poids | 1680 grammes |
Profondeur | 248,1 mm |
Fiche produit |
Le MacBook Pro 16 M3 Max a été prêté par Apple pour ce test. Ici, nous utilisons une configuration équipée d’une puce Apple M3 Max avec 16 cœurs processeur et 40 cœurs graphiques. Elle est épaulée par 46 Go de mémoire unifiée et un stockage SSD de 1 To.
Le même design, mais une nouvelle couleur
Comme au début de l’année, Apple n’a pas fondamentalement changé le design de sa machine. On reste donc sur le même châssis en aluminium arboré par les MacBook Pro depuis le M1, avec les mêmes lignes ainsi que les mêmes légères bordures autour de l’écran.
En 2023, Apple a cependant fait l’effort de proposer une toute nouvelle couleur pour toute la gamme MacBook Pro avec puce M3, le « Noir sidéral ». Il faut avouer que celui-ci est du plus bel effet, on se réjouit de voir Apple lorgner davantage vers les esthétiques plus foncées, notamment depuis le MacBook Air M2 avec sa robe « Minuit ».
Si cette dernière a été vivement critiquée pour être sensible aux traces de doigts, Apple a visiblement revu sa copie et on peut se réjouir que cette nouvelle couleur marque bien moins vos empreintes digitales cette année. Évidemment, nous ne sommes pas au niveau des couleurs Argent et même Gris sidéral qui restent indétrônables à ce niveau, mais il faut dire que des efforts ont été faits pour ces nouveaux MacBook Pro.
Clavier et trackpad
Le clavier et le trackpad ne changent pas cette année. Nous avons de nouveau testé la version 16 pouces de l’appareil cette année et il faut dire que le confort est là ; la frappe est agréable. On regrette toujours qu’Apple n’ait pas fait le choix d’agrandir un peu les touches à cette diagonale, mais le constructeur ne flanchera pas sur ce sujet pour le moment.
Le trackpad est toujours immense et confortable, si jamais c’est quelque chose que vous recherchez. S’il nous semble toujours un peu excessif, on ne va pas bouder notre plaisir.
Connectique
Ne vous attendez pas non plus à du changement niveau connectique par rapport à la génération précédente. Le MacBook Pro M3 Max conserve le port MagSafe, les deux ports USB-C Thunderbolt 4 ainsi que le port jack 3,5 mm sur la gauche, alors qu’à droite vous retrouverez un port HDMI, un troisième port USB-C Thunderbolt 4 ainsi qu’un lecteur de carte SDXC.
L’offre connectique est évidemment toute dernière génération, avec des ports USB-C offrant une bande passante jusqu’à 40 Gbit/s, pour y brancher des supports de stockages, mais aussi des écrans 8K, alors que le port HDMI peut, sur ce M3 Max, permettre de brancher un écran 4K à 240 Hz. Sur les M3 classiques, vous n’êtes qu’à 120 Hz « seulement ».
Bref, c’est complet et même s’il faut faire le deuil des ports USB-A, Apple offre ici une connectique quasi parfaite pour les professionnels.
Webcam
La webcam ne change toujours pas par rapport au modèle précédent : on a toujours droit à la même encoche disgracieuse qui, en plus de prendre de l’espace, propose une qualité d’image tout juste acceptable, y compris depuis qu’elle est passée en 1080p.
Ici encore, pas de Face ID pour valider ses opérations sensibles et un capteur qui n’a toujours pas évolué. On a maintenant l’habitude avec Apple et, même si c’est loin d’être une priorité, on se demande quand les choses évolueront dans le bon sens.
Un écran encore plus lumineux
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L’écran du MacBook Pro reste leader sur sa catégorie avec une dalle Liquid Retina XDR de 16,2 pouces qui a déjà fait ses preuves. Celle-ci embarque la même définition que le modèle M2 : 3456 x 2234 pixels avec la fonction ProMotion qui peut faire monter la fréquence de rafraîchissement jusqu’à 120 Hz.
La luminosité est sa grande force, avec un pic de luminance mesuré par notre sonde en HDR à 1452 cd/m² sur les contenus vidéos (fenêtre de 10 %). En plein écran, on descend à 1062 cd/m², ce qui reste très lumineux. Une telle valeur couplée à un contraste quasi infini génère des images en HDR d’exception, avec des détails encore plus vibrants dans les hautes lumières.
Et cette année, petite nouveauté, les contenus SDR montent de 572 cd/m² en plein écran, soit une belle évolution par rapport au modèle précédent que nous avons mesuré à 478 cd/m².
Enfin, niveau couverture des espaces colorimétriques, le MacBook Pro M3 Max s’en sort très bien avec plus de 133 % en sRGB et surtout 96 % sur l’espace DCI-P3 pour les professionnels. On aurait aimé un peu plus à ce niveau, mais cela reste d’excellente facture. Au niveau de la justesse colorimétrique, rien à reprocher à l’écran de ce MacBook avec un indice delta-E à 2,32, soit un écart infime entre la couleur et son rendu sur la dalle.
L’écran reste donc très agréable à l’œil, avec une finesse d’affichage très appréciable, une luminosité qui permet de profiter de tous les contenus en HDR ainsi qu’une justesse colorimétrique toujours au top.
Si seulement il n’y avait pas cette encoche…
macOS Sonoma, évolution timide
Peu de temps avant l’annonce des nouveaux Mac avec puce M3, Apple a rendu disponible macOS Sonoma, la dernière version de son système d’exploitation. Celui-ci intègre plusieurs mises à jour esthétiques bienvenues, mais aussi quelques fonctionnalités pour la productivité.
Ainsi, les widgets peuvent maintenant être placés directement sur votre bureau, qu’il s’agisse de votre calendrier, de vos mails, de la météo ou d’une simple liste de tâche. Apple veut faire de votre bureau le tableau de bord de votre activité. De nombreux développeurs d’applications se sont empêchés de proposer leurs propres widgets, ceux-ci sont donc disponibles en nombre pour tout type d’app.
Dans le reste des nouveautés notables, on remarque directement que les économiseurs d’écran et écrans de verrouillage peuvent dorénavant jouer des vidéos ; Apple en propose par défaut une série filmée au drone dans des lieux du monde entier. Sympa.
Vous pouvez désormais afficher des animations avec des gestes lors de vos appels vidéos et l’application Messages voit ses autocollants synchronisés avec les versions iOS et iPadOS. On observe qu’Apple veut harmoniser encore plus son expérience entre tous ses OS : le mobile, la tablette et le bureau ne vont bientôt faire plus qu’un.
Des performances en hausse, y compris en jeu
Vu que le reste de ce MacBook change assez peu, Apple a vraiment insisté sur les performances de sa nouvelle puce M3 encore cette année. Gravée en 3 nm pour une densité de transistors toujours plus grande, cette puce M3 Max embarque 16 cœurs CPU (12 cœurs performance et 4 cœurs économes) et pas moins de 40 cœurs GPU.
C’est notamment sur ce dernier chiffre qu’Apple a insisté, voulant faire d’Apple Sillicon une plateforme de choix pour le gaming. Le GPU supporte désormais nativement le ray tracing, pour un comportement de la lumière reflétant la réalité, mais aussi le fameux Dynamic Caching, une technologie d’optimisation de la mémoire vidéo pour le moment assez mystérieuse.
Benchmarks
Intéressons-nous tout d’abord aux performances brutes de la partie processeur. Le M3 Max affiche une nouvelle fois un très beau gain par rapport au M2 Max sur les tâches en multicœur. Le niveau de performance en monocœur augmente aussi sensiblement par rapport à la génération précédente.
En applicatif 3D sur Blender, le GPU développe des performances supérieures à une Nvidia RTX 3070 et légèrement en dessous d’une AMD Radeon RX 7900 XT / Nvdia GeForce RTX 4060. Nous sommes au niveau de la puce M2 Ultra qui intègre les Mac Pro, une bonne performance donc.
Mais comme nous le disions plus haut, Apple a insisté sur les performances en jeu de son GPU, qui passe cette année la barre des 40 cœurs. macOS se dote d’ailleurs depuis sa version Sonoma d’un mode jeu qui s’active quand le système en détecte un. Il s’agit là d’une option semblable à celle de Windows, réservant les ressources CPU et GPU à l’application en question tout en réduisant la charge des processus en arrière-plan.
Nous avons testé différents jeux supportant nativement Apple Sillicon. Le premier, c’est Baldur’s Gate 3, qui n’offre malheureusement pas la possibilité d’utiliser MetalFX pour améliorer les performances. Comme sur PC, le jeu est très lourd sur le CPU et aura tendance à faire chauffer votre machine tout en la rendant bruyante. Niveau performances, BG3 tourne entre 30 et 60 images par secondes en définition native avec tous les réglages en maximum. Il faudra cependant veiller à réduire quelques réglages pour des sessions de jeu sans trop de saccades.
L’autre jeu que nous avons testé, c’est Rise of the Tomb Raider, au moteur sensiblement semblable à son successeur Shadow of the Tomb Raider, mais avec un ray tracing moins évolué. En jeu et en benchmark, nous peinons à dépasser les 33 images par seconde en 4K avec tous les réglages au maximum. Ce qui est une bonne performance à cette définition sur un ordinateur portable.
Sur No Man’s Sky, qui supporte entièrement l’API Metal 3, les performances sont excellentes : de 60 à 100 FPS selon les zones. Une fois l’option de mise à l’échelle MetalFX activée, on oscille de 90 à 100 images par seconde. Certes, il ne s’agit pas du jeu le plus gourmand du moment, mais cela donne un aperçu de ce que peut proposer un titre optimisé pour Apple Sillicon.
Globalement, nous sommes un peu en deçà d’une Nvidia RTX 3080 desktop en termes de performances, ce qui est une belle prouesse, mais il manque encore à l’Apple Sillicon un plus grand support de jeux, et un support de ses propres technologies comme l’upscaling avec MetalFX et le Dynamic Caching. Certains jeux comme Resident Evil 4 et Lies of P offrent aussi de belles performances.
À noter que, cette fois, Apple supporte enfin l’encodage et décodage de vidéos en AV1, chose qui était impossible jusque là. Il était temps, sachant que la plupart des logiciels de montage vidéo ainsi que les plateformes de streaming le supportent, comme Netflix, Twitch et YouTube.
Dissipation thermique et bruit
Contrairement à un MacBook Air, les MacBook Pro sont équipés de ventilateurs pour refroidir le système. Mais ceux-ci restent très silencieux même lors de lourdes tâches, en jeu ou en traitement vidéo / 3D.
Il n’y a guère que pendant notre partie de Baldur’s Gate III que nous les avons entendus, un jeu qui n’est pas encore totalement optimisé pour Apple Sillicon.
Une autonomie en hausse
Apple promet une autonomie en légère hausse et cela s’est senti dans notre test. Pour une journée de travail normal entre navigation sur internet, quelques tâches de montage vidéo et visionnage YouTube, nous avons dépassé la dizaine d’heures à une luminosité réglée environ sur 60 %. Évidemment, ce chiffre sera amené à changer selon le réglage de luminosité choisie, surtout que l’écran est cette année plus lumineux pour les contenus en SDR.
Comme d’habitude, un chargeur de 140 W est inclus dans la boite avec son câble MagSafe, mais vous pouvez aussi recharger le MacBook avec un câble USB-C.
Prix et disponibilité
Nous avons testé la configuration maximale de ce MacBook M3 Max qui vous reviendra à 4849 euros sur le site d’Apple. Dans une diagonale inférieure, avec une configuration plus « réaliste », le tarif démarre à 1999 euros, soit 400 euros de moins que le modèle M2 sorti au début de l’année.
On apprécie cette baisse de tarif qui rend ces MacBook Pro encore plus compétitifs.
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