L’iPhone va subir sa plus grande révolution : voici les 10 mesures prises par Apple

La révolution sur l'iPhone

 
L’arrivée du Digital Markets Act en Union européenne apporte avec elle une vague de changements sans précédent pour les utilisateurs d’Apple. Comme vous allez le constater, ces modifications offrent aux utilisateurs l’opportunité d’explorer des aspects jusqu’ici inexplorés de l’écosystème iOS.
Apple iPhone 15 et 15 Plus // Source : Chloé Pertuis – Frandroid

Le paysage numérique en Union européenne est sur le point de subir des transformations très importantes, particulièrement pour les utilisateurs d’Apple.

Avec l’arrivée du Digital Markets Act (DMA), Apple est directement impacté. Un changement jamais vu auparavant s’annonce pour l’écosystème des applications iPhone, qui n’avait pas connu de telles évolutions depuis le lancement de l’App Store en 2008. Justement, Apple a dévoilé ses projets, et cela va bien plus loin que ce que nous avions imaginé.

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En résumé

Comme Apple l’a annoncé aujourd’hui, il sera possible à l’avenir d’installer des stores d’applications alternatifs sur les iPhone et de les utiliser pour obtenir des applications.

Dans le même temps, Apple autorise des méthodes de paiement concurrentes et des technologies alternatives pour les navigateurs Web qui n’étaient auparavant pas autorisées par Apple en raison de risques de sécurité.

D’autres règles importantes sont mises en place, dont trois principales :

  • Les utilisateurs d’iOS 17.4 auront la possibilité de choisir des moteurs de navigateur autres que WebKit et de définir leur navigateur par défaut lors de la première utilisation de Safari ;
  • L’App Store d’Apple s’ouvre au cloud gaming à l’échelle mondiale, permettant l’accès à des services comme GeForce Now et Xbox avec de véritables applications ;
  • En Union européenne, les développeurs pourront intégrer des options de paiement NFC alternatives dans leurs applications.

Cependant, Apple a également mis en place des règles strictes et des frais qui pourraient désavantager les développeurs. Ces changements semblent même avantager Apple, renforçant son contrôle sur l’écosystème sans bouleverser le statu quo, posant des questions sur les droits des utilisateurs et l’impact sur les développeurs et consommateurs.

Des magasins d’applications alternatifs

La grande nouveauté réside dans la possibilité, pour la première fois sous iOS, d’utiliser des magasins d’applications tiers. Cette évolution met fin à la domination exclusive de l’App Store d’Apple dans la distribution d’applications pour iPhone. Ces changements interviendront avec la mise à jour iOS 17.4 prévue pour mars.

Les utilisateurs pourront télécharger ces App Store alternatifs directement depuis leurs sites web. Pour être utilisables sur iPhone, ces app stores alternatifs devront obtenir, au préalable, l’approbation d’Apple.

Une fois téléchargés, les utilisateurs devront leur donner la permission explicite de télécharger des applications sur leur appareil. Après cette approbation, il sera possible de télécharger toute application, même celles qui ne respectent pas les directives de l’App Store. Mieux encore, les utilisateurs pourront également définir un store d’apps non Apple comme option par défaut sur leur appareil.

Notez que ce système rappelle fortement celui d’Android, où le téléchargement de stores alternatifs est en place depuis toujours.

Les développeurs sont libres de choisir les services de paiement

Les développeurs auront le choix d’utiliser les services de paiement et les achats intégrés d’Apple ou d’intégrer un système de paiement tiers sans frais supplémentaires pour Apple. En cas d’utilisation du système de paiement intégré d’Apple, des frais de traitement de 3 % seront appliqués.

Ce qui signifie qu’à l’avenir, les développeurs pourraient ne payer aucune commission à Apple dans l’UE, selon leur mode de distribution.

Apple continuera de surveiller étroitement la distribution des applications. Toutes les applications devront être « notariées » par Apple, et même celles distribuées via des app store tiers resteront sous le contrôle des systèmes d’Apple.

Dans son communiqué de presse, Apple prévient que les nouvelles options « ouvrent de nouvelles opportunités pour les logiciels malveillants, les fraudes et tentatives de fraude, les contenus illégaux et préjudiciables et d’autres menaces pour la vie privée et la sécurité ».

Des règles pour les distributeurs

Les développeurs ne pourront distribuer qu’une seule version de leur application sur différents magasins, tout en respectant certaines exigences de base de la plateforme.

Apple prévoit de modifier ses structures tarifaires, ce qui offrira de nouvelles options aux développeurs. Ces derniers pourront soit adhérer à ces nouvelles conditions, soit continuer à distribuer via l’App Store selon le modèle existant.

Les applications distribuées via l’App Store et utilisant un système de paiement alternatif paieront une commission de 17 % pour les biens et services numériques, réduite à 10 % pour les applications éligibles au taux réduit « petites entreprises » d’Apple. Un frais de traitement de paiement de 3 % s’applique aussi pour ceux utilisant le système de paiement d’Apple.

Si vous avez une application avec deux millions d’utilisateurs en UE sur iOS, cela donne 41 667 euros de frais mensuels, même si vous générez 0 euro par mois de revenu // Source : Simulateur d’Apple

Autre changement de taille, un nouveau type de frais est introduit pour les applications très populaires après un million d’installations dans l’UE : les développeurs devront payer une commission de 0,50 € à chaque fois qu’un utilisateur installera l’app pour la première fois dans l’année. C’est ce qu’Apple nomme Core Technology Fee.

Core Technology Fee : c’est certainement une des mesures les plus invraisemblables d’Apple // Source : Apple

Nouveautés et restrictions dans l’écosystème iOS

Outre la possibilité d’utiliser des magasins d’applications et des systèmes de paiement alternatifs, Apple ouvre d’autres aspects de l’écosystème iOS dans l’UE.

Les moteurs de navigateur alternatifs à WebKit seront autorisés, et les utilisateurs pourront choisir leur navigateur par défaut lors de la première utilisation de Safari sous iOS 17.4.

De même pour le client de messagerie Mail, vous pourrez opter pour un service différent de celui proposé par Apple, en sélectionnant parmi les applications les plus téléchargées, telles que Gmail (Google), Outlook (Microsoft) ou Proton Mail. Auparavant, pour effectuer ce changement, il était nécessaire de se rendre dans les paramètres.

L’App Store s’ouvre également aux services de streaming de jeux (cloud gaming) à l’échelle mondiale, jusque-là pratiquement interdits.

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De plus, Apple permettra aux développeurs de l’Espace économique européen de proposer des paiements NFC dans leurs applications tierces.

Un nouvel écran de choix apparaîtra lors de la première ouverture de Safari sous iOS 17.4, invitant les utilisateurs de l’UE à choisir un navigateur par défaut parmi plusieurs options.

Cette ouverture cache un contrôle renforcé

Il faut savoir lire entre les lignes : cette ouverture ne garantit pas une liberté totale pour les développeurs et éditeurs. Les règles d’Apple demeurent strictes, orientées vers la préservation de ses intérêts financiers.

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Les développeurs européens doivent choisir entre rester avec le système actuel de l’App Store, avec une commission de 30 % (15 % pour les petits développeurs), ou adopter les nouvelles règles de l’UE avec une taxe réduite mais une Core Technology Fee (CTF) de 50 centimes par téléchargement au-delà d’un million d’installations. Un simulateur de taxes d’Apple montre que le nouveau système pourrait être moins avantageux financièrement pour les développeurs.

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Apple semble répondre aux exigences de l’UE tout en gardant le contrôle et en protégeant ses revenus. Les changements de l’App Store ne bouleversent pas le statu quo et renforcent même le contrôle d’Apple sur son écosystème. Ces mesures affectent aussi les droits des utilisateurs, avec Apple pouvant examiner les apps téléchargées en dehors de son App Store. Les plans d’Apple visent à conserver l’état actuel des choses et à exploiter le DMA pour son propre profit. Reste à voir si l’UE demandera à Apple d’ouvrir davantage son système aux apps tierces.


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