Apple a de « très sérieux » ennuis avec l’UE, l’amende salée se précise

Selon Newton, une pomme finit toujours par tomber

 
Apple n’est décidément pas un modèle en matière de respect de la loi européenne sur le marché numérique. Alors qu’une enquête est en cours à Bruxelles, le gendarme de la concurrence de l’UE s’exprime sans détours sur le sujet.
drapeau européen
Forte de son DMA, l’Union européenne n’est pas tendre avec les géants de la tech // Source : Christian Lue / Unsplash

Lorsque vous représentez un géant de la technologie et que vous vous rendez à Bruxelles, il y a une personne que vous redoutez : Margrethe Vestager. L’intraitable commissaire européenne à la concurrence, en poste depuis 2014, a déjà quelques beaux tableaux de chasse à son actif, dont une lourde amende infligée en 2018 à Alphabet, la maison mère de Google. C’est maintenant au tour du DMA d’être appliqué, et si tout le monde risque de lourdes sanctions, c’est Apple qui est au centre de l’attention de la politicienne danoise.

S’exprimant sur le plateau de CNBC, elle a fait quelques commentaires sur les relations entre l’entreprise américaine et l’Union européenne, qui peuvent se résumer en une seule citation : « Nous avons un certain nombre de problèmes avec Apple ». Et pour cause : la Commission européenne enquête actuellement sur les pratiques anticoncurrentielles de cette dernière. S’il lui est encore possible de rectifier le tir, il est probable que le jugement de l’exécutif ne lui sera pas favorable.

D’autant plus que Vestager a rajouté une couche en qualifiant ces problèmes de « très sérieux », alors que les conclusions de l’enquête seront dévoilées « bientôt, je l’espère », toujours selon elle.

La taxe de trop

Au cœur de l’affaire, se trouve la « Core Technology Fee », une taxe qu’Apple veut imposer aux développeurs qui cherchent à s’émanciper de l’App Store, la boutique d’applications officielle d’Apple sur ses appareils. Or, le DMA oblige désormais les géants du secteur à ouvrir leurs plateformes à la concurrence, un nouveau paradigme auquel la firme à la pomme n’est pas tout à fait habituée et qu’elle tente de contourner du mieux qu’elle peut.

Mais si l’Union européenne estime que cela va à l’encontre de sa nouvelle réglementation, Apple risque une amende comprise entre 5 et 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial. Une somme colossale, qui pourrait inciter l’entreprise soit à se conformer au DMA, du moins comme le souhaite l’UE, soit à se lancer dans une bataille juridique à l’issue incertaine, notre continent n’étant décidément pas tendre sur ce genre de sujet.

D’autant plus que le mandat de Margrethe Vestager touche à sa fin, il ne lui reste donc plus beaucoup de temps avant de devoir céder son costume de gendarme. Alors, pourquoi ne pas le faire avec en beauté, avec un dernier tableau de chasse plus qu’impressionnant ?


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