Apple se prépare à initier un changement technologique important

L'iPhone du futur se dessine

 
Dans les coulisses d’Apple, une révolution technologique se prépare. L’entreprise investit des milliards pour créer ses propres modems, et ainsi défier le géant Qualcomm.

Apple s’apprêterait à bouleverser le monde de la téléphonie mobile. Son plan ? Remplacer les puces Qualcomm par ses propres modems.

C’est le rêve que poursuit la firme à la pomme depuis des années. Un projet ambitieux qui soulève autant d’espoirs que de questions.

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Un investissement colossal pour un résultat incertain

Johny Srouji, le responsable de la technologie matérielle chez Apple, l’a dit lui-même : l’entreprise ne se lance dans le développement de ses propres composants que si ça apporte vraiment un plus à ses produits. Mais là, on peut se gratter la tête : les modems de Qualcomm sont déjà ce qui se fait de mieux. Alors, pourquoi Apple se lance-t-elle dans cette galère ?

Selon Mark Gurman de Bloomberg, vous le connaissez bien désormais, Apple y met le paquet : des milliards de dollars, des milliers d’ingénieurs, et un temps fou. Mais attention, ne vous attendez pas à voir votre prochain iPhone faire des miracles du jour au lendemain. Au début, ça ne changera pas grand-chose pour nous, les utilisateurs.

Alors, Apple aurait-elle perdu la boule ? Non, du moins pas cette fois. La stratégie, c’est du long terme. D’abord, ça pourrait faire économiser beaucoup d’argent à Apple en réduisant les royalties versées à Qualcomm (même s’il faudra toujours payer pour certains brevets). Ensuite, Apple rêve d’intégrer son modem dans une super puce qui gérerait aussi le Wi-Fi et le Bluetooth. Résultat ? Potentiellement une meilleure autonomie et une fiabilité accrue. Et ? De la 5G dans les Mac… imaginez !

Mais ce n’est pas tout : en fabriquant ses propres modems, Apple pourrait avoir les mains libres pour dessiner les iPhone du futur. Avec des designs encore plus fins, plus originaux, parce qu’ils ne seraient plus limités par les contraintes des puces Qualcomm.

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Un chemin semé d’embûches

Bon, tout ça, c’est bien beau sur le papier, mais dans la vraie vie, c’est une autre paire de manches. Apple s’est déjà pris les pieds dans le tapis par le passé : souvenez-vous des problèmes de surchauffe ou de performances foireuses. On se souvient des différences de performances lorsqu’il y avait des models Qualcomm et Intel, au hasard sur les iPhone.

Si Apple se plante avec ses modems maison, ça pourrait être un vrai désastre en termes d’image, un peu comme l’affaire « Antennagate » de l’iPhone 4.

Même Srouji l’admet : développer un modem, c’est « extrêmement difficile ». Il faut dire que c’est un vrai casse-tête : les réseaux mobiles, c’est un monde complexe, et il faut tester le bouzin dans tous les sens et sous toutes les latitudes.

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D’ailleurs, le planning initial a pris un sacré coup dans l’aile. On pensait qu’Apple commencerait à utiliser ses propres modems dès l’année prochaine, mais que nenni ! En février 2024, Apple a prolongé son accord avec Qualcomm jusqu’en mars 2027. Traduction : le développement des modems maison prend plus de temps que prévu.

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Christiano Amon, le boss de Qualcomm, a même confirmé qu’Apple avait activé une option pour prolonger de deux ans supplémentaires l’accord de licence de brevet existant. Bref, Qualcomm va continuer à fournir ses technologies de modem à Apple au moins jusqu’en mars 2027.

Un article du Wall Street Journal de septembre 2023 nous donne un aperçu des galères rencontrées par Apple. Malgré le rachat du département modem d’Intel et l’embauche de milliers d’ingénieurs, le chemin est plus ardu que prévu. Développer un modem 5G compatible avec toutes les fréquences 2G, 3G et 4G du monde, c’est compliqué.

Plus inquiétant encore : les prototypes testés l’année dernière étaient apparemment à la ramasse, avec trois ans de retard sur les meilleures puces de Qualcomm. Aïe !

L’analyse de Mark Gurman suggère qu’Apple joue la carte du long terme, prête à encaisser quelques galères à court terme pour des bénéfices potentiels futurs. Mais les retards à répétition et la prolongation du contrat avec Qualcomm montrent bien que le chemin vers l’indépendance est plus escarpé que prévu.