Apple et Samsung : la fin des années fastes ?

 
Apple vient de livrer ses résultats financiers pour le deuxième trimestre 2014. L’occasion de faire le point sur ses performances, mais aussi et surtout de les comparer à celles de la concurrence. Cette dernière, dans le monde d’Android, est pour le moins éclatée en diverses marques plus ou moins bénéficiaires.
Résultats Apple

Il ne fait aucun doute, troll ou pas, qu’Apple se porte actuellement comme un charme avec ses 37,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et ses 7,7 milliards de bénéfices. En témoignent ses résultats pour le deuxième trimestre, portés pour plus de la moitié par ses ventes d’iPhone : Cupertino en a écoulé plus de 35 millions, soit une croissance de 12,7 % en un an, mais marque une régression d’un trimestre à l’autre. C’est beaucoup, c’est même plus que la plupart de ses concurrents, bien que les premières analyses des résultats d’Apple se soient montrées moins enthousiastes : de fait, sur le segment des tablettes, la firme accuse un recul de 9 %. Et elle n’est pas la seule.

De son côté, Samsung n’a publié qu’un aperçu de ses résultats financiers pour la même période, relevant 37,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 5,23 milliards de bénéfices. Toutefois, l’herbe paraît moins verte pour le Coréen, habitué lui aussi aux records financiers. Moins optimiste que son compétiteur, qui évoque tout de même « un chiffre d’affaires record en juin », Samsung déplore un deuxième trimestre « traditionnellement faible en termes de demande de smartphones en Chine« , marché où l’OS Android compte de nombreuses marques locales, à des prix extrêmement compétitifs. De même, « Une plus faible demande au deuxième trimestre a conduit à des stocks plus grands en Europe, où Samsung représente environ 40 % de parts de marché« , déclare la marque. Baisse des ventes certes, mais sans chiffre plus précis : rappelons qu’au premier trimestre, le Coréen était leader en matière de smartphones avec environ 85 millions d’appareils livrés selon les cabinets d’analyses (IDC notamment). Samsung ne communique d’ailleurs jamais précisément sur le sujet. Apple, toujours selon IDC, représentait quant à lui 15,5 % des livraisons de smartphones au premier trimestre, loin derrière les 30 % de Samsung.

 

Des trimestres porteurs en décalé

Galaxy S5 Mini

Pour mieux comprendre ces chiffres, il faut penser aux calendriers respectifs des marques : pour Samsung, les jeux sont en partie faits. Son flaghip de l’année, le Galaxy S5, étant en rayons depuis le mois d’avril. Mais l’heure n’est plus au lancement d’un unique fer de lance par an, mais plutôt aux déclinaisons milieu et très haut de gamme de l’appareil : on a ainsi vu arriver un Galaxy S5 LTE-A en Corée, et l’on pourra compter sur un Galaxy Note 4 à la rentrée universitaire pour booster les chiffres de Samsung.

iPhone 6

L’éventuel iPhone 6…

Chez Apple, la donne est différente, du moins pour les smartphones. Si les ventes baissent d’un trimestre à l’autre, c’est assez logique, puisque les fans de la Pomme tombent généralement dans un certain attentisme quand un nouvel iPhone se profile à l’horizon. Et pour le ou les iPhone 6 (on parle de version 4,7 et 5,5 pouces), ce sera vraisemblablement pour le mois de septembre. L’automne promet donc d’apporter un brin de changement à cette ambiance marquée par un léger recul des ventes d’appareils haut de gamme, le taux d’équipement flirtant avec les sommets, du moins dans les pays développés.

 

Le haut de gamme, un choix désormais risqué

On le voit chez LG notamment, assez emblématique du marché actuel : les smartphones d’entrée de gamme – les L Series chez LG – à moins de 200 euros ont tendance à tirer vers le haut les résultats des constructeurs, aux côtés des très haut de gamme. Les appareils dits de milieu de gamme, fournissant des marges supérieures aux terminaux low-cost, mais moins efficaces en termes de volumes, restent encore la spécialité de Samsung, qui a misé gros sur le Galaxy S5 et ses déclinaisons à moindre prix. Quant à Apple, il se situe dans une fourchette haut de gamme, même lorsqu’il s’agit de ses appareils les plus anciens – iPhone 4 / 4S dont le prix a bien baissé. L’iPhone 5c, lui, pourtant déclinaison un tantinet cheap du 5s, n’a pas su séduire autant que la Pomme l’aurait souhaité : Apple peine à convaincre hors du secteur haut de gamme, ce qui limite son potentiel sur les marchés émergents. On l’a vu tenter une percée réussie en Chine (+ 48 % de ventes en un an), où l’iPhone est désormais disponible chez plusieurs opérateurs. Mais sur ce marché très concurrentiel du fait de la présence de marques qualitatives proposant des prix attractifs (Xiaomi, Oppo, Zopo…), la progression risque de s’étioler… De même que sur les marchés émergents, tels que l’Inde, la Russie ou le Brésil, où Apple a réussi à séduire en masse.

L’enjeu des prochains mois sera différent. Des marques chinoises telles que Xiaomi, l’Apple chinois, ne cachent pas leurs ambitions internationales, notamment en Inde, avec des prix très en-deçà de ceux d’Apple. En parallèle, une offre low-cost s’apprête à se mettre en place dans le monde d’Android via le programme Android One, mené par Google. Avec une salve de smartphones à moins de 100 euros avec des caractéristiques minimales imposées, Google entend rafler un marché qu’Apple commence déjà à entamer en l’attaquant par le bas.

 

Des tablettes en demi-teinte

iPad

Apple voit ses ventes de tablettes ralentir, mais n’est pas seul à déplorer un essoufflement de ce type d’appareil. En début de mois, une étude Gartner prévoyait la vente de 256 millions de tablettes en 2014, soit 26 % de plus qu’en 2013… année qui avait vu les ventes de produits de ce genre augmenter de 70 %. Quand Lenovo a annoncé jeter l’éponge sur le segment des tablettes 7 et 8 pouces, Samsung déplore que « de plus importantes livraisons de smartphones à grands écrans de 5 à 6 pouces aient replacé la demande pour des tablettes de 7 à 8 pouces« . La marque relève également un cycle de remplacement plus long que celui des smartphones, ce qui semble assez logique, ces appareils étant moins utilisés au quotidien que des téléphones, hormis peut-être dans certains cadres professionnels.

C’est en ces termes que l’iPad accuse une baisse des ventes de 9,2 % entre le deuxième trimestre 2013 et le deuxième trimestre de 2014, pour un total de 13,28 millions d’iPad écoulés. Et Tim Cook de se réjouir du succès des ardoises dans le secteur professionnel, où l’iPad représente 20 % de parts de marché. Un domaine dans lequel l’arrivée d’un plus grand nombre de tablettes Android, portées par Android L et par les puces 64 bits, pourrait faire de l’ombre à Apple au deuxième semestre. Sans compter l’arrivée des tablettes « low-cost » sous Windows 8.1, la licence étant gratuite pour les ardoises à la taille inférieure à 9 pouces.


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