On s’est habitué depuis l’iPhone 11 à voir cohabiter deux catégories d’iPhone chaque année : classiques et Pro. Et si habituellement, on se tournerait bien volontiers vers les plus chers d’entre eux, ce ne sont, aujourd’hui, pas forcément les plus intéressants.
Et c’est en étant utilisateur d’un iPhone 14 Pro au quotidien que je fais ce constat. Cet iPhone 16 Pro Max est plus puissant que ses prédécesseurs, il est armé pour Apple Intelligence, gagne un bouton physique et s’agrandit même.
Mais le reste de la gamme a tendance à rattraper la version Max en 2024.
Avec les iPhone 15 Pro, la version Max pouvait se targuer d’être la seule à proposer un zoom optique x5, le 15 Pro conservant le x3 des années précédentes. Mais cette année, les différences sont réduites à peau de chagrin : batterie et taille d’écran, on revient aux basiques.
Et pour les iPhone 16 et iPhone 16 Plus et bien, ils récupèrent le mode macro et le bouton action des Pro et se payent même leurs nouveautés toutes fraîches, à savoir le bouton Camera Control, du Wi-Fi 7 et une compatibilité garantie avec Apple Intelligence !
À qui se destine donc cet iPhone 16 Pro Max ? Est-il aussi intéressant qu’Apple veut nous le faire croire ? En immersion avec lui depuis une semaine, remplaçant mon fidèle iPhone 14 Pro, je vous livre mon verdict.
Pour aller plus loin
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Vidéo
Retrouvez notre test complet de l’iPhone 16 Pro Max sur YouTube.
Design
Si l’on ne le prend pas en main, difficile de se rendre compte de la différence entretenue entre l’iPhone 16 Pro Max et l’iPhone 15 Pro Max. Une observation que nous avons également eue avec le plus petit modèle, l’iPhone 16 Pro.
Pour aller plus loin
Test de l’iPhone 16 Pro : pourquoi il est important d’attendre
Visuellement, le design demeure identique et c’est un petit reproche que l’on fait de nouveau à la gamme d’iPhone Pro. Si la concurrence redouble d’efforts pour proposer des changements sensibles comme Google avec ses Pixel 9, chez Apple on se traîne encore le même dessin que l’iPhone 12 Pro Max, sorti il y a quatre ans…
Une double raison à cela : Apple capitalise sur un design reconnaissable et souhaite également investir plus massivement sur les entrailles et le logiciel que sur l’apparence qui reste fonctionnelle.
C’est un constat général. Dans le détail, on trouve quelques modifications tout de même, à commencer par l’écran qui s’agrandit un peu.
De 6,7 pouces, on passe à 6,9 pouces et Apple ne vient pas exploser les mensurations déjà généreuses de son smarpthone pour accomplir cela. Non, intelligemment, il vient réduire encore le contour noir qui cercle l’affichage. On y gagne un demi-millimètre d’épaisseur (de 1,71 mm à 1,2 mm).
Le taux d’occupation de l’écran est donc amélioré et l’on conserve des dimensions similaires à quelques dixièmes de millimètre près : 163 x 77.6 x 8.3 mm.
Côté poids, c’est 6 grammes de plus que l’iPhone 15 Pro Max. La faute à une batterie encore agrandie et l’apparition du nouveau bouton Commande de la caméra que l’on détaille plus bas.
Mais on est toujours mieux loti que sur les anciens iPhone Pro Max, et ce, grâce à l’utilisation depuis la génération 15 d’un cadre en titane, bien plus léger que l’acier inoxydable des précédentes itérations. Pour rappel l’iPhone 14 Pro Max pesait 240 grammes !
En main, l’iPhone 16 Pro Max ne perturbera pas les habitués de la marque. Comme dit plus haut, le design général ne bouge pas. On a toujours des bords plats avec un léger biseau sur les arêtes ce qui donne une rondeur agréable en main. Les angles demeurent les mêmes, comme le dos qui utilise un verre dépoli confortable et qui n’accroche pas les traces de doigts.
Côté résistance, cet iPhone est certifié IP68 et on a toujours affaire au Ceramic Shield, la protection maison d’Apple, à l’avant et à l’arrière. Concurrent du Gorilla Glass Victus, ce verre renforcé par des cristaux de céramique est censé être quatre fois plus résistant que son opposant.
Et encore plus cette année puisque Apple assure l’avoir encore amélioré. Dans les faits, les tests de chute montrent qu’il craque comme tous les autres, mais pour cela il faut le laisser tomber de très haut ou de très nombreuses fois. Bref, il est tout de même sacrément costaud.
Pas de bris, mais attention aux rayures. Notre iPhone 16 en a déjà au bout de quelques jours d’utilisation. Frottements et écrans ne font toujours pas bon ménage. Le plus sûr reste de mettre un verre protecteur et une coque. Attention, la protection officielle est épaisse et rend l’iPhone 16 Pro Max particulièrement grand à manipuler.
Le nouveau bouton Contrôle de la caméra
C’est LA nouveauté physique de cette fournée d’iPhone. Alors que les constructeurs asiatiques cherchent à se défaire de leurs boutons , Apple décide d’en ajouter un à ses iPhone.
Et si le bouton Action était, l’an dernier, réservé aux Pro, le bouton (Apple aimerait qu’on l’appelle touche tactile) Contôle de la caméra est installé sur toute la gamme. C’est dire si Apple croit en son modèle.
Situé sur la tranche droite, sous le bouton Power, l’idée de cette commande est de retrouver une manipulation d’appareil photo, un peu comme le propose encore Sony sur son Xperia 1 VI sorti récemment.
Trois-en-un, il est à la fois tactile, cliquable et reconnaît le glissement. Autant de possibilités pour adresser diverses fonctions… photos uniquement.
Oui, c’est un bouton de caméra et impossible de le paramétrer autrement, pour l’instant en tout cas. Il est compatible avec l’application Appareil Photo, Final Cut, Instagram ou encore Snapchat. On peut aussi y mettre un raccourci vers la loupe ou le scanner de QR Code, mais ça semble moins pertinent.
Dans son fonctionnement, une pressions simple lance l’application à laquelle il est associé, puis :
- Une pression déclenche la prise de vue.
- Une pression prolongée démarre l’enregistrement vidéo.
- Un double tap affiche le menu rapide des réglages (exposition, profondeur, zoom, caméras,styles et ton).
- On navigue dans ces paramètres par glissement sur le bouton en verre sapphire, reconnu pour sa très bonne conduction.
iPhone tenu à la verticale, pour un droitier il est placé trop bas, on perd en maintien du téléphone. À chaque déclenchement, l’appareil bouge également. Pas terrible pour des photos nettes.
De la main gauche, il tombe sous l’annulaire ou le majeur, au mieux. Là, on a une meilleure prise dessus, mais quand il s’agit de naviguer dans ses menus c’est une autre paire de manches.
En mode paysage, on est à deux mains, mais il est alors un poil trop reculé de l’index.
Surtout, malgré tous mes efforts à l’employer, je me suis rendu compte que je revenais souvent au bouton volume – ou au déclencheur tactile.
Pour les réglages, le défilement est moins fluide qu’à l’écran tactile. De fait, pour plus de précision, je fais un double tap pour faire apparaître le menu et continue ma manipulation depuis l’écran.
Certains comparent déjà ce nouveau bouton à la Touch Bar des anciens MacBook Pro. Une lubie qu’Apple a finalement abandonnée après cinq ans d’exploitation, la faute à un manque d’innovation dessus, notamment.
Écran
Tout comme l’iPhone 16 Pro, sa version Max gagne aussi en taille d’affichage. 0,2 pouces de plus. Ce n’est pas grand-chose, mais on note clairement la différence visuelle du taux d’occupation de l’écran.
Attentionné, pour conserver la même résolution de 460 ppp, Apple augmente la définition de sa dalle qui passe à 1320 x 2868 pixels.
Pour le reste des caractéristiques de cet écran, on reprend celles de l’iPhone 15 Pro Max, soit une dalle Super Retina XDR Oled 120 Hz LTPO.
La dalle en elle-même propose un affichage beau et fluide malgré tout. La pilule Dynamic Island grignote toujours les contenus en plein écran, mais on s’y est habitué depuis les iPhone 14 Pro.
Comme à l’accoutumée, nous avons soumis l’iPhone 16 Pro Max à notre protocole de test d’écran basé sur notre sonde Calibrite Display Pro HL et le logiciel CalMAN Ultimate de Portrait Displays.
Et bien, comparé à l’écran de l’iPhone 15 Pro Max, son successeur semble moins bien se comporter.
iPhone 16 Pro Max | iPhone 15 Pro Max | |
---|---|---|
DeltaE moyen (SDR) | 3,8 | 3,8 |
Température | 6379 K | 6279 K |
Luminosité max (SDR) | 1056 nits | x |
sRGB | 104 % | 143 % |
DCI-P3 | 70 % | 96 % |
BT 2020 | 47 % | 65 % |
DeltaE moyen (HDR) | 7,09 | x |
Luminosité max (HDR) | 2200 nits | 2219 nits |
Sa justesse colorimétrique en SDR est juste correcte avec un DeltaE mesuré à 3,8 (valeur cible : 3). En HDR, on dépasse les 7 pour une valeur cible de 6. Et aucun réglage possible, Apple impose son profil de couleurs.
Autre déception, l’iPhone 16 Pro Max ne couvre pas entièrement l’espace colorimétrique DCI-P3. C’est moins bon même que son aîné qui avait déjà du mal dessus.
Côté température des couleurs, on se rattrape avec une mesure proche des 6500K de la lumière du jour. Le rendu n’est ni trop jaune, ni trop bleu. Attention, mesure effectuée en désactivant l’option True Tone.
Enfin, si Apple a longtemps excellé sur la luminosité maximale, il est aujourd’hui dépassé par la concurrence. Plus de 1000 nits en SDR et plus de 2000 en HDR, c’est correct, mais loin d’être le mieux. Google fait le double sur ces deux valeurs avec son Pixel 9 Pro, notamment.
Performances
Au sein de l’iPhone 16 Pro Max se niche l’A18 Pro, un SoC Apple Silicon gravé en 3 nm et qui promet de meilleures performances graphiques et une meilleure efficacité énergétique.
Chauffe-t-il encore ?
Mais avant toute chose il faut percer l’abcès. En 2023, nous avions souligné une chauffe particulièrement importante sur l’iPhone 15 Pro Max. Et bien Apple a en partie corrigé cela cette année.
Sa méthode ? Déplacer le SoC au centre du téléphone plutôt qu’il ne soit coincé sur son bord. La température ne baisse pas énormément, mais c’est surtout qu’elle est répartie de manière plus homogène.
À l’usage, j’ai pu jouer pendant plus d’une heure à Zenless Zen Zero sans me brûler les doigts, par exemple.
Une puissance qui voit loin
Concernant la puissance brute de cet A18 Pro, elle est très très confortable. Il parvient sans souci à se hisser au niveau des meilleurs smartphones Android actuels. Comparé à l’iPhone 15 Pro Max, il gagne surtout côté CPU. Un bond qui lui permet d’enchaîner encore plus les tâches.
Utilisé depuis deux semaines en tant que smartphone principal, il n’a jamais montré aucun signe de faiblesse. À près de 1500 euros la bête, le contraire aurait été décevant.
Modèle | Apple iPhone 16 Pro Max | Apple iPhone 15 Pro Max | Google Pixel 9 Pro XL | Samsung Galaxy S24 Ultra |
---|---|---|---|---|
AnTuTu 10 | 1751930 | 1523431 | 1254197 | 1875639 |
AnTuTu CPU | 467686 | 374317 | 370582 | 457922 |
AnTuTu GPU | 631318 | 523543 | 449988 | 741621 |
AnTuTu MEM | 285812 | 286364 | 209672 | 366871 |
AnTuTu UX | 367114 | 339207 | 223955 | 309225 |
PC Mark 3.0 | N/C | N/C | 12690 | 17957 |
3DMark Wild Life Extreme | 4363 | 3776 | 2599 | 4571 |
3DMark Wild Life Extreme framerate moyen | 26 FPS | 23 FPS | 16 FPS | 27.38 FPS |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 59 / 55 FPS | 53 / 43 FPS | 72 / 44 FPS | 99 / 83 FPS |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 60 / 116 FPS | 56 / 100 FPS | 87 / 76 FPS | 105 / 132 FPS |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 60 / 275 FPS | 60 / 209 FPS | 120 / 256 FPS | 120 / 338 FPS |
Geekbench 6 Single-core | 3387 | 2960 | 1984 | 1985 |
Geekbench 6 Multi-core | 8330 | 7556 | 4800 | 6409 |
Geekbench 6 Compute (Vulkan) | N/C | 27368 | 6628 | 17263 |
Lecture / écriture séquentielle | N/C | N/C | N/C | 2500 / 1190 Mo/s |
En jeu aussi il se débrouille très bien avec un 60 fps constant sur Zenless Zen Zero, toutes options graphiques poussées à fond.
Pour lui donner un peu de fil à retordre, j’ai même fait de l’édition de vidéo 4K via iMovie. Rendu et export sont rapidement exécutés.
Parmi les chiffres de nos benchmarks, l’un est plus important que les autres pour Apple, c’est celui du NPU. Ce processeur d’intelligence artificielle est là pour épauler les fonctions d’Apple Intelligence que l’on verra peut-être un jour arriver en France.
Là, on a un 10% en plus par rapport à l’an dernier et surtout, Apple domine la concurrence sur ce point.
Bref, comme chaque année, on a des modèles Pro surdimensionnés, capables d’avaler toutes les opérations actuelles. Mais Apple voit plus loin et prépare ses iPhone pour l’avenir afin qu’ils soient durables et pas jetables. Une philosophie que l’on apprécie.
D’un autre côté, cela veut aussi dire que la différence de performance entre les générations n’est plus aussi folle qu’il y a quelques années. De fait se pose la question de se tourner vers le précédent modèle, encore trop performant pour les tâches actuelles et moins cher.
Pour aller plus loin
L’iPhone 16 Pro vaut-il la peine face au 15 Pro ? Notre comparatif technique
Logiciel
L’Europe a forcé Apple à autoriser les marchés d’applications tiers sur ses appareils, mais jamais Cupertino n’a été forcé par qui que ce soit d’ouvrir les vannes de son interface.
Et pourtant, c’est droit comme un I qu’Apple crée aujourd’hui un précédent avec iOS 18, la première version qui autorise que l’on touche à son ergonomie.
Apple a forgé son identité sur des systèmes fermés à la manière d’une entreprise qui savait ce qui était bon pour ses clients.
Aussi avait-on pris l’habitude de ne rien pouvoir bidouiller sur les iPhone. Un parti pris qui, malgré les critiques, avait fait son bonhomme de chemin jusqu’à séduire une partie des utilisateurs.
Je veux avoir la main sur mon smartphone, je prends un Android. Je veux être pris par la main et ne m’occuper de rien, je prends un iPhone.
Une dichotomie qui devient poreuse avec iOS 18, ce dernier ouvrant son interface à divers réglages de personnalisation.
Désormais, on peut réorganiser ses icônes sur la grille, on peut aussi changer les couleurs de celles-ci et même modifier encore plus profondément le centre de contrôle !
Une véritable révolution qui se répand jusqu’à l’iPhone XR, plus ancien smartphone à adopter iOS 18.
Dans le détail, on note que la colorisation des applications fonctionne avec bon nombre d’entre elles, les plus connues, inversant leurs couleurs, mais certaines icônes – les jeux notamment – se contentent de s’assombrir.
L’option tant attendue depuis des années, c’est la possibilité de placer ses applications n’importe où sur la grille. Jusqu’alors, elles étaient automatiquement rangées à gauche. Une feature qui a bien 10 ans sur Android… Rien de plus à dire ici.
Quand au centre de contrôle et bien il m’a personnellement perdu de prime abord. Agrandir ou réduire les widgets, c’est bien, mais je n’y ai pas retrouvé mes petits.
Par exemple, je ne parviens pas à replacer simplement mes icônes Mode avion / Données cellulaires / Bluetooth / Wi-Fi de manière indépendantes. Les trois premières sont bien là, mais pas la dernière. Je suis donc obligé de faire avec le nouveau module Connectivité en attendant iOS 18.1 qui devrait solutionner ce problème.
Autrement, cette partie propose d’ajouter des raccourcis pour des applications tierces, ce qui se rapproche d’Android encore une fois. Pratique pour certains usages précis, mais encore assez peu utilisé. J’ai pour ma part Evernote et Instagram qui me sont proposés parmi la centaine d’apps installées.
Cependant, touche positive, on accède à une foule de raccourcis de commandes d’accessibilité.
iOS 18, c’est aussi :
- Une photothèque réorganisée qui remplace ses onglets pas un défilement.
- Des messages dynamiques.
- L’arrivée des RCS sur iPhone.
- La programmation des messages.
- Une application mots de passe compatible Apple et Windows.
- Une app Plans utilisable offline.
- Une app Notes enrichie qui peut faire des calcules, notamment.
- Un gestionnaire de mots de passe.
La pièce manquante
Mais ce ne sont là que des petites confiseries. Le vrai gâteau, c’est Apple Intelligence et on ne l’aura pas tout de suite.
Apple a prévenu. Sa solution d’intelligence artificielle est tout d’abord déployée aux États-Unis. D’autres langues suivront en 2025, mais rien ne permet d’affirmer une sortie en France.
Actuellement, Apple est encore à couteaux tirés avec le DMA de l’Union européenne. Comme de nombreux GAFAM, cette législation locale ne lui simplifie pas la tâche.
Pas de nouveau Siri, donc, pas non plus d’assistance dans les applications natives d’Apple comme Notes. Et pire, la photo aussi est touchée puisque même la gomme magique d’Apple est absente de nos iPhone français.
Bref, c’est tout un pan dont on est privé. En l’état, les iPhone 16 sont bien proches des iPhone 15, ou 14, ou 13.
Photo
Longtemps l’iPhone a évité la course aux pixels. C’est vrai qu’un capteur de grande résolution ne fait pas tout, mais avec les bons algorithmes, ça peut aider. Notamment lorsqu’il s’agit de faire du Pixel binning, ce qui permet d’augmenter la prise de lumière, et donc la limitation du bruit ISO et l’augmentation des détails.
Après avoir fait passer son capteur principal en 48 Mpx avec les iPhone 14 Pro, Apple s’occupe aujourd’hui de l’objectif ultra grand-angle. Même traitement puisqu’il bascule de 12 à 48 Mpx. Ne reste plus que le téléobjectif x5 qui demeure en 12 Mpx.
J’ai opposé cet iPhone 16 Pro Max au Pixel 9 Pro XL, son challenger cette année. Dans un grand comparatif photo, je compare les deux rendus sur les différentes focales et dans tous les modes.
Ce dossier étant très complet, je vous invite à le lire et vous propose plutôt un résumé global ici.
Un rendu très exposé et un peu jaune
L’observation générale concernant la photo de l’iPhone 16 Pro Max est qu’il a tendance à surexposer ses scènes. Il use pas mal du HDR d’ailleurs, ce qui a tendance à gommer les reliefs procurés par les zones d’ombre.
De plus, cet iPhone 16 Pro Max donne un rendu plutôt chaud sur tous ses capteurs, tirant vers le jaune. Ce n’est pas réaliste sur toutes les situations, mais le rendu est plutôt mélioratif, notamment pour des photos de sujets humains.
À parler de photos de personnes, évoquons le mode portrait. Celui-ci pourrait être moins violent sur son détourage. Par moment, on sent des zones maltraitées et des petits détails qui passent à la trappe.
Le capteur principal en mode classique produit de très bonnes photos. C’est le même que ceux des iPhone 15 Pro et iPhone 14 Pro et vu son efficacité, Apple aurait tort de s’en passer. Les clichés sont un peu pétants, très relevés au niveau des couleurs, mais pas autant qu’un Samsung non plus. Si on s’écarte de la réalité, on a droit à des résultats attrayants.
L’ultra grand-angle, on l’a dit, c’est la nouveauté de cette génération. Il procure des photos bien calibrées, sensiblement similaires en termes de chaleur, colorimétrie et détails que le grand-angle. Comme lui, on salue le traitement qu’il fait des nuages auxquels il accorde beaucoup d’attention à leurs volumes.
Côté téléobjectif, on n’a malheureusement pas accès au Pixel binning dont on parle plus haut. En x5, soit son agrandissement natif, l’iPhone pêche par un certain bruit très notable par moment et qui vient perturber les détails. Si l’on passe en hybride, on peut monter jusqu’à x25, mais toujours avec le même constat. Cela n’est pas valable tout le temps, mais reproductible. Notons ce sur point précis que le Pixel 9 Pro XL offre un bien meilleur rendu en téléobjectif, de x2 à x30.
Pour le capteur selfie, les ombres sont assez gommées, le rendu est plutôt lisse, mais le rendu est correct. Attention au mode portrait qui peut se faire avoir par des accessoires comme un casque sur les oreilles.
De nuit, on a aussi du bruit sur les différentes focales, mais il est maîtrisé en grand-angle et ultra grand-angle, ce qui permet de préserver les détails. En téléobjectif, en revanche, dès le x5 on observe une dégradation même avec de bonnes conditions lumineuses. De plus, l’iPhone est moins à tirer la lumière en conditions nocturnes, sauf pour des lumières directes comme des néons. Là, ils vont franchement ressortir, dessinant leur halo tout autour.
Les styles d’Apple
Apple retravaille ses styles photographiques et permet à l’utilisateur de les appliquer désormais aussi après avoir pris sa photo.
En outre, ils ont été démultipliés. De quatre auparavant, on passe à quinze. Une vaste sélection sur laquelle on a totalement la main puisque chacun des styles s’accompagne d’un petit pavé d’étalonnage.
Avec lui, et en fonction des styles, on peut régler le ton, la couleur, la palette et même le contraste de l’image avant la prise de vue.
Bien que totalement logicielle, cette fonction est exclusive aux iPhone 16, sans doute pour créer artificiellement une différence avec les autres.
L’iPhone 16 Pro Max en vidéo
L’iPhone 16 Pro Max peut filmer en 4K à 120 images par seconde. Une fluidité qui permet à Apple d’introduire une fonction de ralenti en post-production. Plus besoin de filmer dans un mode spécifique donc. C’est ludique et sympa à utiliser et surtout, plus de crainte de rater le bon moment.
L’autre nouveauté en vidéo, c’est l’édition sonore. Doté de cinq micros, l’iPhone 16 Pro Max est à même de nettoyer comme un grand ses pistes sonores. On a le choix entre quatre modes : standard, dans le cadre, studio et cinématique. Ils vont plus ou moins gommer les bruits environnants.
C’est assez proche de ce que rend la Gomme Audio magique de Google sur ses Pixel, sauf que là, l’IA est au second plan, c’est le matériel qui bosse.
Dans un cadre plus professionnel, l’iPhone 16 Pro Max peut aussi filmer en mode LOG, un équivalent du RAW en photo, si l’on veut, qui permet de récupérer plus d’informations dans les hautes et basses lumières pour récupérer des erreurs d’exposition au montage, par exemple.
Les pro peuvent aussi caler un SSD en USB sur leur iPhone 16 Pro Max et ainsi filmer en ProRes/4K/120. Là, on comprend l’utilité de l’USB 3.2 sur les modèles Pro.
Audio
S’il a cinq micros, l’iPhone 16 Pro Max demeure sur un classique stéréo pour sa sortie audio.
Et c’est une constante chez Apple, le rendu de ces haut-parleurs est tout bonnement excellent. On a un son riche, un bon niveau de volume et suffisamment de graves pour jouer ou regarder une série. Mieux, on n’a absolument pas cette impression d’étouffement ou de compression que l’on a avec d’autres smartphones.
Sans difficulté, l’iPhone 16 Pro Max est classé à la première place des smartphones dans la catégorie audio.
Autonomie
Optimisant l’espace interne de son appareil, Apple en a profité pour augmenter la capacité de sa batterie. Elle passe de 4441 mAh à 4685mAh cette année.
L’an dernier, l’iPhone 15 Pro Max tenait plus d’une journée, mais pas beaucoup plus.
Utilisé quotidiennement depuis deux semaines, l’iPhone 16 Pro Max peut parvenir à taquiner les deux jours, en fonction de l’usage qu’il en est fait.
Pour ma part, j’ai extrait trois jours qui me semblent représentatifs :
- Une première journée démarrée à 7h avec 100 % d’autonomie. En utilisant l’iPhone durant 8h30, il me restait encore 22 % d’autonomie en me couchant à minuit. Parmi les usages gourmands, j’ai joué à Zenless Zen Zero, beaucoup scrollé sur X, regardé une série sur myCanal et fait des tests d’écran avec la luminosité à 100%.
- Une seconde journée a été plus courte en utilisation puisque l’écran n’a été sollicité que durant 2h30. Journée démarrée à 7h et achevée à 3h. Il me restait 54 % d’autonomie. On voit ici qu’il consomme pas mal en veille !
- Enfin, une troisième journée, j’ai essayé de limiter la charge à 80 %. Levé 8h, journée de travail. Avec de la musique en streaming, un peu moins d’une heure de photo et quelques réseaux sociaux pour 3h45 d’écran en tout, à 17h il ne me restait plus que 20 % d’autonomie. Trop juste pour compléter ma journée. Avec une charge à 100 %, cela aurait été plus confortable.
Au bilan, je retiens que l’autonomie est meilleure que sur un iPhone 15 Pro Max. Je retiens aussi que la veille consomme tout de même (6 % en 7 heures). Les points énergivores sont la photo, le jeu vidéo ainsi que le streaming.
Concernant la charge, Apple ne communique toujours pas sur la puissance de sa charge filaire. Théoriquement, il s’agirait de 27 Watts. De quoi regagner 50 % d’autonomie en 30 minutes. Correct, mais pas tonitruant lorsque l’on sait qu’un Xiaomi 14T Pro se recharge totalement en 20 minutes avec un bloc 120 Watts.
En Magsafe, en revanche, on augmente la cadence en passant à 25 Watts, contre 15 Watts pour les chargeurs Qi 2.
Réseau et communication
C’est la première génération d’iPhone à adopter le Wi-Fi 7. Actuellement peu déployée et donc peu utilisée, cette norme encore plus rapide (débits augmentés, latence réduite) est déjà dans l’iPhone 16 Pro Max qui, de fait, ne sera pas dépassé sur ce point avant quelques années.
Plus haut j’évoquais les haut-parleurs de cet iPhone. Et bien en communication, même musicalité. Le rendu est parfait, chaleureux, naturel, pas nasillard pour un sou et surtout le bruit environnant est efficacement réduit au niveau du micro dont l’algorithme de beamforming a été retravaillé.
Prix et date de sortie
L’iPhone 16 Pro Max est disponible depuis le 20 septembre 2024. Il est affiché à partir de 1479 euros.
- iPhone 16 Pro Max 256 Go : 1479 euros
- iPhone 16 Pro Max 512 Go : 1729 euros
- iPhone 16 Pro Max 1 To : 1979 euros
Apple a la délicatesse de ne le proposer au minimum qu’en 256 Go, traitement dont est privé l’iPhone 16 Pro qui est encore vendu en 128 Go, ce qui est trop limitant pour exploiter le potentiel d’un modèle Pro, notamment si l’on veut filmer en 4K/120.
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