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Depuis plus de 15 ans, Apple mène une stratégie méthodique de maîtrise de ses composants clés. Après avoir développé ses propres processeurs (série A puis M), ses puces graphiques et ses puces dédiées à la sécurité, il ne manquait plus qu’une pièce essentielle au puzzle (en plus du Wi-Fi, mais cela serait en cours) : le modem cellulaire, pour la connexion 4G et la 5G, composant essentiel qui permet à l’iPhone de communiquer avec les réseaux mobiles.
Jusqu’à présent, Apple dépendait de fournisseurs externes comme Qualcomm, Infineon puis Intel pour cette technologie essentielle. Problème : dernièrement, Apple était dépendant de Qualcomm.
Un peu d’histoire
L’histoire des modems chez Apple est mouvementée. Tout a commencé avec Infineon comme fournisseur initial, avant qu’Apple ne se tourne vers Qualcomm. Puis, dès l’iPhone 7 en 2016, Apple a adopté une stratégie intéressante : utiliser simultanément des modems de Qualcomm et d’Intel (qui avait racheté Infineon). Cette double source avait un revers : les modems Intel étaient généralement moins performants, ce qui aurait conduit Apple à brider les modems Qualcomm pour maintenir une expérience uniforme entre tous les iPhone.
La situation s’est complexifiée avec des batailles juridiques entre Apple et Qualcomm autour des brevets et des royalties. Face à ces tensions, Intel est devenu le fournisseur exclusif de modems pour les iPhone XS et XR. Cependant, les performances décevantes des modems Intel et les défis du développement de la 5G ont poussé Intel à abandonner ce marché en 2019. C’est à ce moment qu’Apple a fait un choix stratégique : racheter la division modem d’Intel pour un milliard de dollars, tout en signant un accord avec Qualcomm pour sécuriser son approvisionnement pendant la transition.
Plusieurs années après, voici l’Apple C1
Comme l’explique MacGeneration, l’iPhone 16e est le premier smartphone Apple équipé d’un modem 4G-5G maison : l’Apple C1. Apple avance donc dans cette quête d’indépendance, mais pas forcément comme on pouvait l’imaginer.
Le nouveau modem C1 révèle une approche pragmatique où les compromis techniques racontent une histoire d’indépendance technologique.
L’histoire du modem C1 commence véritablement en 2019 avec le rachat de la division modem d’Intel. Ce qui semblait être un simple changement de propriétaire cache en réalité cinq années de développement intense. Un délai qui peut paraître long, mais qui s’explique par la complexité phénoménale du projet : concevoir un modem cellulaire, c’est jongler avec des milliers de brevets, des réglementations strictes et des certifications auprès d’opérateurs du monde entier. Bref, pas simple.
Les premières analyses techniques du C1 révèle des choix intéressants.
Première surprise relevée par MacG : le modem reste une puce séparée du processeur principal. Là où Qualcomm propose depuis des années des solutions intégrées dans ses Snapdragon, Apple a opté pour une approche plus traditionnelle. Ce choix pourrait s’expliquer par la volonté de minimiser les risques pour cette première génération.
Plus révélateur encore, Apple utilise des cœurs ARCv2 de Synopsys, connus pour leur efficacité énergétique plutôt que leurs performances brutes. C’est un choix qui montre qu’Apple privilégie la fiabilité et l’autonomie à la pure démonstration de force technique.
Quelques limitations
Les compromis les plus visibles concernent certaines fonctionnalités absentes. Comme le note MacG, le C1 fait l’impasse sur la 5G millimétrique, une technologie certes peu déployée en Europe, et absente en France, mais qui permettait à Apple de se différencier sur le papier. L’absence du DC-HSDPA en 3G, bien que peu impactante aujourd’hui, est aussi une certaine prudence dans l’approche technique.
Ceci dit, le model C1 est plutôt pas mal pour un iPhone 16e(ssentiel), car il assure l’essentiel :
- La prise en charge des bandes 5G courantes, dont celle des 700 MHz de Free Mobile
- La compatibilité avec tous les principaux réseaux de géolocalisation
- Le support des communications satellites pour les urgences
Un autre point soulevé par MacG concerne les performances. Le passif d’Intel dans ce domaine — dont les modems étaient notoirement moins performants que ceux de Qualcomm — crée une certaine appréhension. Le fait qu’Apple mette en avant l’efficience énergétique plutôt que les performances brutes lors de sa présentation n’aide pas à dissiper ces doutes.
Les mesures de DAS (Débit d’Absorption Spécifique) sont également légèrement plus élevées sur l’iPhone 16e que sur l’iPhone 16, tout en restant largement dans les normes :
- iPhone 16e : 1,48 W/kg (tête), 1,49 W/kg (tronc), 2,61 W/kg (membre)
- iPhone 16 : 1,24 W/kg (tête), 1,41 W/kg (tronc), 1,78 W/kg (membre)
Rappelons que cette première version du modem C1 s’inscrit dans une stratégie plus large d’Apple. La marque a déjà réussi sa transition vers l’indépendance avec ses SoC ARM, du A4 jusqu’aux puces Apple Silicon. Si ce premier modem ne révolutionne pas le marché, il pose les bases d’une évolution qui pourrait s’avérer importante dans les prochaines années.
À terme, cette intégration pourrait faciliter le déploiement de connexions cellulaires dans d’autres produits Apple, notamment les Mac portables, une possibilité évoquée depuis longtemps par les observateurs du secteur.
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